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Magic Johnson sur Russell Westbrook : « Quelque chose que je ne pourrais même pas faire. Je sais à quel point c’est impressionnant »

Lors de la dernière victoire des Wizards contre les Pacers, Russel Westbrook a enregistré un nouveau triple-double, son 181ème en carrière, le même total qu’un certain Oscar Robertson.

Il y a de ça un mois, les Wizards étaient mal en point pour une éventuelle qualification en play-in, et ce malgré un Bradley Beal meilleur scoreur de la ligue (depuis dépassé par Stephen Curry), mais les Wizards et Russell Westbrook ont sonnés la révolte pour décrocher cette place en play-in. Le bilan : 15 victoires sur les 19 derniers matchs. Sur cette période, Westbrook tourne à 22,3 points, 14 rebonds et 13,5 passes pour un total de 16 triples-doubles (lorsque dans le même match, on réunit 3 statistiques parmi les points, les rebonds, les passes, les interceptions et les contres, à plus de 10 unités). Une saison qu’il va dans tous les cas, et même s’il termine tous ses matchs avec des stats vierges, finir en triple-double de moyenne. En faisant 35 triples-doubles cette saison, il a ainsi battu le record de franchise du nombre de triple-double réalisés. Un ancien record de 15 triples-doubles sous le maillot de Washington, détenu par Darrel Walker, qui à la signature de Westbrook dans la capitale, savait que son record allait être battu :

« Un jour, après l’entraînement, mes joueurs se sont réunis. Et l’un d’entre eux a dit : « Ils ont acheté Westbrook, alors tu sais que ton record de triple-double va tomber ». J’ai commencé à rire. Je savais que c’était juste une question de temps ». Darrel Walker

En effet, il aura fallu 38 matchs à Russ pour battre ce record. Si Darrel Walker savait que son record aller être battu, ce n’est pas un hasard.

La carrière de Westbrook parle pour lui, en bouclant cette saison en triple double de moyenne, c’est la 4ème fois en 5 ans que ça arrive. Un seul joueur avait réussi à finir une saison en triple double de moyenne avant lui, c’était Oscar Robertson en 1962. Lorsque Westbrook a égalé Big-O dans ce domaine, ça a été vu comme une saison historique, ce qui lui a même valu d’être élu MVP lors de la saison 2016-2017, alors que OKC a fini 6ème. Mais l’exploit de réaliser une saison en triple double de moyenne était tellement impressionnant que le trophée ne pouvait pas lui échapper. Cette saison-là, il a même battu le record de Robertson en faisant 42 triples-doubles sur une saison (41 étant le précédent record). Il a remis le couvert les deux saisons suivantes avec le Thunder, avant de tourner en « seulement » 27/8/7 l’année dernière avec les Rockets.

En ayant banalisé le triple-double ces dernières saisons, Westbrook est devenu la cible de nombreux observateurs, qui jugent qu’il fait des stats dans le vide. Un avis que ne partage pas la légende NBA, Magic Johnson :

« Tout d’abord, très peu de gens peuvent le faire. Vous contrôlez l’attaque, vous donnez à chacun ses tirs, vous les mettez en position de marquer. C’est vraiment la partie la plus difficile, s’assurer que (Bradley) Beal obtient ses tirs, et les autres aussi. Vous aidez tout le monde et vous les mettez dans les meilleures dispositions. Pendant ce temps là, vous continuez à scorer, le tout en étant actif sur le plan défensif en prenant des rebonds. Le plus dur pour Oscar, Russell et moi-même, c’était de courir depuis la tête de raquette pour avoir le rebond. C’est pour ça qu’on voit très peu de triple-doubles dans l’histoire, et qu’il y a très peu de personnes qui peuvent contrôler un match. Mis à part LeBron, il y a très peu de personnes qui peuvent dire : « Je vais contrôler toute l’action, en attaque et en défense ». Cela crée également des contre-attaques plus rapides pour les Wizards. Tout comme moi, quand je prenais le rebond, c’était mieux pour les Lakers. Parce que quand je partais en contre attaque, je laissais deux, ou la plupart du temps, trois défenseurs derrière moi. C’est pour ça que le Showtime c’était le Showtime. Surtout si j’avais le rebond. Et c’est exactement comme ça avec Russ ; Russ est un joueur de contre-attaque. » Magic Johnson

Question légitimité pour parler triple-double, Magic Johnson est tout en haut (138 en saison régulière). Récemment, la tendance s’inverse pour Westbrook. Il faut dire que certaines de ses performances ont marqués les esprits, comme lundi dernier, où il a compilé 21 rebonds, 24 passes et 14 points aux Pacers ! C’est seulement la 3ème fois de l’histoire NBA qu’un joueur gobe 20 rebonds et distribue 20 caviars dans le même match. L’exploit avait été réalisé par l’inévitable Wilt Chamberlain et … Russel Westbrook. En ce moment, il réalise des grosses perfs dans des victoires, il est de plus en plus respecté, comme l’a souligné Magic :

« C’est formidable de voir quelqu’un comme Russell être respecté et gratifié pour jouer aussi dur et aussi bien, et ce n’est pas la seule chose. Quand on montre les highlights des matchs, ça parle du nombre de points marqués par un joueur, où des shoots longue distance. Russell ne fait pas partie de ces catégories. Il obtient tous ces triples-doubles, mais on ne le voit pas dans les highlights. On voit des gars qui marquent 50 ou 60 points, ou 45, ou qui ont rentrés huit tirs à 3 points.Mais on ne montre pas et on n’apprécie pas le fait qu’il prend 20 rebonds. Des gens ont joué 13 ans, 15 ans, et n’ont jamais pris 20 rebonds. Pareil pour les passes décisives. J’en ai souvent fait 24, tout comme lui, alors que de nombreux meneurs n’ont jamais fait si ce n’est que 20 passes dans un match. Vu les choses qu’il a pu faire, j’espère qu’on lui dira : « Donnez-lui de l’amour, donnez-lui du respect ». C’est vraiment énorme. C’est quelque chose que je ne pourrais même pas faire. Je sais à quel point c’est impressionnant. » Magic Johnson

Là où Russ réalise des chiffres impressionnants pour un meneur, c’est au rebond, avec 11,6 prises par match, il se classe 7ème dans la ligue. Par exemple, il prend plus de rebonds que Nikola Jokic, Joël Embiid ou Giannis Antetokounmpo. Cet aspect du jeu de Westbrook a souvent été critiqué, en disant qu’il laisse son joueur ouvert pour prendre le rebond, ou qu’à cause de ça il empiète sur l’épanouissement de ses coéquipiers. Pour cela, on l’a souvent traité d’égoîste :

« Cela fait partie de votre travail. S’il ne chassait pas ces rebonds, ils ne seraient pas sur cette série de victoires. On peut dire que Moses Malone chassait les rebonds, qu’il lançait le ballon sur la planche pour obtenir des rebonds offensifs. Les médias, Twitter, et beaucoup de journalistes sportifs qui ne connaissent pas vraiment le jeu ont accès aux joueurs. Je vous le dis, Beal aime jouer avec lui. Il ne prive Beal de rien. Beal marque toujours 30 points par soir. Fat Lever (10e en triple-double de l’histoire, avec 43) a joué avec Danny Schayes, Blair Rassumussen et tous ces gars. Westbrook n’empêcherait pas Dennis Rodman d’être le meilleur rebondeur de la ligue. Le rebond est une question de contact, surtout au rebond offensif ». Magic Johnson

« On ne peut pas être égoïste en obtenant des triple-doubles. En tant qu’entraîneur, vous lui rendriez un mauvais service si vous lui disiez de ne pas être agressif. S’il ne joue pas dur, ce n’est pas un bon joueur de basket » Darrel Walker

Russel Westbrook est un joueur unique. A-t-on déjà vu quelqu’un mettre autant d’intensité sur le parquet ? Ses défauts sont nombreux, comme des gestions de fin de match douteuses, un trop grand nombre de ballons perdus (4,9), un shoot pas terrible (31% à 3 points et 65% aux lancers), mais son énergie est remarquable. Qu’il y ait + 20, -20, Russ sera toujours à fond. Cette envie lui aura valu d’égaliser Oscar Robertson en nombre de triple-double en carrière avec 181, il lui reste 4 matchs pour prendre seul la tête de ce classement.

Via The Athletic 

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