Jalen Green a les crocs : « Il ne reculait devant personne, il voulait en découdre avec tout le monde »
Attendu dans le top 3 de la Draft 2021, Jalen Green (1m96, 82 kg) est un jeune arrière prometteur. Sa décision de rejoindre la G-League avait surpris bon nombre d’observateurs qui le voyaient rejoindre une grosse écurie universitaire. Un an plus tard, le bilan est positif (17.9 points, 4 rebonds, 2.8 passes décisives, 46% aux tirs) et sa cote est toujours très haute. Entouré de vétérans et de jeunes prospects, l’arrière de 20 ans a pu évoluer dans un championnat professionnalisant. Les sceptiques comme son ancien entraîneur de lycée Brad Roznovosky valident entièrement son choix.
« Je vais vous dire, plus j’y pense et plus je l’observe en G-League, plus je trouve que c’était à 100 % la bonne décision », a déclaré Roznovosky. « Pas seulement financièrement… mais il est devenu meilleur. Il s’est fait connaître encore plus. » Brad Roznovosky
En effet, l’antichambre de la NBA remplit de mieux en mieux son rôle formateur auprès des joueurs. De plus en plus de jeunes s’écartent du circuit universitaire pour tenter leur chance en G-League. L’aspect financier est évident, mais l’apprentissage y est aussi intéressant. Des jeunes comme Jonathan Kuminga et Isaiah Todd ont d’ailleurs épaulé Green au Ignite G-League. Bobby Brown, triple champion NBA et coéquipier de Green, se réjouit que des jeunes osent se frotter aux anciens.
« Ces jeunes de 18 ou 19 ans se mesurent à des adultes qui ont des choses à prouver et qui ne veulent leur faire aucun cadeau », a déclaré Brown. « Et ils ont rivalisé avec eux. » Bobby Brown
Pour en revenir à Jalen Green, c’est sa hargne qui lui a permis de briller en G-League et cela a impressionné les plus vieux. Bobby Brown nous dépeint un joueur teigneux à la limite de la provocation.
« Il ne reculait devant personne », a dit Brown. « Il voulait en découdre avec tout le monde. » Bobby Brown
Mais au-delà de son mental, Green est aussi un formidable basketteur. Brad Roznovosky témoigne de son QI basket anormalement élevé pour son âge. Green s’est selon lui grandement illustré en G-League dans sa capacité à sentir le jeu et à prendre les bonnes décisions. Il ne forçait rien et laissait les choses venir à lui, bien loin de l’image du jeune joueur égoïste.
« En G-League, Jalen aurait pu facilement prendre 20 tirs par match », a déclaré Roznovosky. « Il y a des gamins avec le talent de Green qui vont tenter leur chance et prendre énormément de tirs à chaque match, sans se soucier de faire progresser les autres ou d’impliquer leurs coéquipiers. Il savait quand le gars chaud était chaud, il savait à qui donner le ballon à certains moments du match. » Brad Roznovosky
Ce talent hors norme est présent chez Green depuis sa plus jeune adolescence. Le circuit AAU se souvient de lui comme d’un jeune brillant, capable de performances spectaculaires. En 2015, il rejoint le lycée catholique du San Joaquin Memorial à Los Angeles. Cet établissement privé répondait aux attentes éducative et sportive de Green et de ses parents. En effet, plusieurs joueurs NBA y sont passés comme Brook et Robin Lopez, Quincy Pondexter, gage de sa fiabilité. Dès son arrivée, Jalen Green enfile le costume de titulaire et de leader et rafle le trophée de MVP d’un tournoi interlycée. Alors même qu’il n’avait joué qu’une seule rencontre avec San Joaquin avant cela. Son ancien coach déclare qu’il n’a jamais douté dans sa capacité à s’adapter.
« C’est venu naturellement », a-t-il dit en parlant de donner le poste à Green. « Nous étions vraiment bons cette année-là. Nous avions aussi beaucoup de jeunes talents cette année-là, mais il a gagné sa place. Je faisais jouer les meilleurs joueurs et il était l’un de ces gars. » Brad Roznovosky
A l’entraînement aussi il impressionne son entourage par son intensité et son désir de transcender ses coéquipiers. Jadon Geron, ancien équipier de Green, rapporte une anecdote à ce sujet.
« J’essaie juste de te rendre meilleur, mon frère », déclare Geron au sujet des propos que lui tenait Green. « Voilà comment cela se passe. C’est la meilleure façon pour toi de t’améliorer à l’entraînement, donc je vais défendre sur toi et je ne vais pas te lâcher. » Jadon Geron
Véritable rat du gymnase, Jalen Green passe des heures à s’entraîner pour corriger ses faiblesses. Notamment son shoot que son coach à vite repéré.
« Je vais être honnête avec vous, et je lui dirai aujourd’hui, il n’était pas un très bon tireur quand il est arrivé chez nous. » Brad Roznovosky.
Grâce aux entraînements drastiques de son coach, il acquiert une discipline et améliore grandement son tir. Roznovsky explique d’ailleurs avoir travailler sur la répétition et les séquences de jeu placé.
« C’est différent de simplement passer un ballon à un enfant et de prendre 100 tirs », a déclaré Roznovosky. « Il faut le faire dans le cadre de nos actions, donc ça passe par beaucoup de mouvements sans ballon ». Brad Roznovosky
Après trois années fabuleuses à San Joaquin, Jalen Green a senti qu’il avait besoin d’un nouveau défi afin d’être prêt pour le monde professionnel. L’environnement de San Joaquin lui était devenu trop routinier, peut-être trop facile (30 points/match dans sa dernière saison). L’académie Prolific Prep, qui suit ses moindres exploits depuis le collège, n’en a pas perdu une miette. Réputée comme le tremplin régional vers la NBA (Josh Jackson et Gary Trent Jr. y sont passés), Prolific Prep met le grapin sur Green et ce dernier décide finalement de s’y engager.
« Nous avons finalement décidé que cette année serait ma dernière (avec San Joaquin) et avec les rêves que je veux atteindre et ce que je veux accomplir, Prolific va me préparer pour cela », a déclaré Green en mars 2019. « C’est la meilleure décision pour tout athlète d’aller dans un établissement privé s’il veut aller dans une bonne université et en NBA. » Jalen Green
Malgré la pression des recruteurs, les exigences de son nouvel entraîneur Joey Fuca et l’obligation de rester parmi les meilleurs jeunes du pays, Jalen Green continue de dérouler son jeu. Il mène son équipe à un bilan de 31 victoires et 3 défaites et remporte le Grind Session World Championship, un tournoi qui réunit les meilleurs lycées du pays. Ses stats sont toujours aussi ahurissantes : 31.5 points, 7.5 rebonds et 5 passes décisives par match.
Cette ultime saison lycéenne a été pour lui l’occasion de perfectionner sa prise de décision en attaque, mais surtout d’améliorer sa défense. Ayant gagné quelques centimètres et kilos depuis ses années à San Joaquin, Green devait apprendre à optimiser son corps. Joey Fuca l’a donc fait défendre d’arrache-pied chaque possession lors des entraînements. Cela a fini par payer et son entraîneur l’admet.
« Il s’est énormément amélioré dans tous ces domaines » Joey Fuca
Joey Fuca conclut en mettant l’accent sur la personnalité imperturbable de Green. Sa positivité et son désir permanent d’amélioration seront des atouts indéniables pour sa réussite en NBA.
« Il a une personnalité qui est intouchable », a déclaré Fuca. « Il est pétillant, charismatique, positif, met de bonne humeur, et il est ce type de personnalité que l’on veut côtoyer. » Joey Fuca
Cade Cunningham reste le grand favori pour la première place à la Draft 2021. Les Pistons possèdent le premier choix et plusieurs équipes ont engagé des discussions avec eux pour rafler le sésame. Si l’on en croit Brad Roznovosky, Jalen Green, un peu moins en vue, reste confiant et affirme qu’il mérite d’être numéro un.
« Il a toujours dit qu’il voulait être le numéro 1 », a déclaré Roznovosky. « Il veut être comparé à Kobe (Bryant). Si vous demandez à Jalen aujourd’hui, il peut vous dire que vous êtes fou si vous ne le prenez pas en numéro 1. » Brad Roznovosky
La Draft aura lieu le 29 juillet et promet d’être mouvementée. Beaucoup d’équipes auront les yeux rivés sur les meilleurs prospects et nous pourrons voir si Green a inversé les pronostics.
Via The Athletic