Ryan Anderson : « A chaque fois que je jouais à Houston, j’avais l’impression de laisser tomber les fans »
Invité à participer à The Long Shot podcast, présenté par son ex coéquipier et ami Duncan Robinson, Ryan Anderson s’est exprimé sur son passage à Houston. Aujourd’hui sans équipe, l’ancien joueur de la Nouvelle Orléans est revenu sans détour sur son expérience aux Rockets, sur les reproches qui lui ont été faites et sur le style de jeu de l’équipe. A l’origine des multiples railleries qu’il a subi, son contrat en or signé lors de l’intersaison en 2016. En effet, l’ailier-fort fuyant avait été recruté contre 80$ millions sur quatre ans. Un investissement conséquent qui n’a pas porté ses fruits au Texas. Au final, ce sont une élimination au premier tour des playoffs contre les Spurs et une finale de conférence perdue contre Golden State qui ont parsemé l’aventure d’Anderson aux Rockets. Il a finalement été transféré aux Suns après deux saisons individuellement décevantes conclues dans l’anonymat du bout de la rotation. Alors de fait, tout n’a pas été facile à gérer pour Anderson.
“C’était quelque chose de nouveau pour moi. J’avais toujours été un outsider qui surperformait et là j’étais en quelque sorte le gars trop payé qui sous performait par rapport à ce qu’ils attendaient alors que je faisais tout ce pour quoi ils me payaient et que nous étions l’équipe qui gagnait le plus de la ligue.”
“C’était dur pour moi d’être le gars à qui on disait, “ Tu dois faire plus et on te paye pour ça”. Alors qu’avant ça, c’était plutôt, “Wow, on a fait une bonne affaire avec ce gars”. Ça m’a vraiment affecté, notamment à domicile. A chaque fois que j’étais à Houston, j’avais l’impression de laisser tomber les fans ou quelque chose du genre.”
Et dans une ville comme Houston, ça ne pardonne pas. “ Houston est l’une des villes de sport où la pression est toujours sur toi et les gens ne veulent parler que de ça avec toi.”
En arrivant à Houston, Anderson a aussi changé de dimension. Il venait de rejoindre une équipe candidate au titre suprême où les opportunités sont à saisir à l’instant T. Et surtout, il faut provoquer ces opportunités. Le confort est moindre alors que la critique est plus acerbe et plus rapide. Surtout lorsque tout le système de votre équipe repose autour d’un joueur, James Harden.
“C’était un challenge pour moi, spécialement de ne pas être dans une position pour pouvoir m’épanouir. Je n’étais pas dans une position de montrer tout ce que je pouvais faire à Houston.
C’est dur à vivre lorsque tu n’obtiens aucun crédit de ce qui se passe, surtout lorsque tu gagnes beaucoup d’argent et que tu n’as que deux tirs par match, avec deux secondes sur l’horloge et que tu les rates et que tu sors du match à 0/2 à trois points et que tout le monde dit que tu es nul. C’est d’ailleurs la meilleure chose dans le fait de ne plus être en NBA maintenant, parce que je peux dire combien ça m’énervait. Les gens ne veulent pas entendre ça. J’ai fait beaucoup d’argent, j’ai vécu une super vie, je suis tellement béni, j’aime ça, mais le basket n’est pas drôle si tu attends juste planté là et que tu n’es impliqué dans rien. Tu veux être impliqué, tu veux faire partie de cette attaque.”
Alors qu’il est aujourd’hui l’un des joueurs les plus collectifs de la ligue, en étant entouré de coéquipiers d’un autre niveau tout de même, James Harden traîne toujours cette image de joueur omnipotent sur le terrain lorsqu’il jouait à Houston, souvent aux dépens de ses coéquipiers et du jeu. Pour en finir, Anderson n’en oublie pas pour autant de rire de ses dernières années compliquées, notamment les finales de conférence contre Golden State au cours desquelles il n’a joué que 28 minutes cumulées, en particulier à cause de sa lenteur défensive.
“Je ne suis pas un bon défenseur, donc je devais tout le temps switcher sur Stephen Curry et il a mis ses paniers sur moi et ensuite je suis l’idiot de l’histoire.”