Isiah Thomas : « Chris Webber est un des gars qui a permis au poste d’ailier fort d’évoluer »
Niveau palmarès, ce n’est pas la fête chez Chris Webber. Mais l’ailier fort était un phénomène sur les parquets. Même alors qu’il était encore en première année de NCAA, et qu’il jouait contre les Bad Boys de Detroit.
« On revenait en défense, et Bill Laimbeer dit : ‘Putain, ce Chris Webber ! Il est fort, je ne pouvais rien faire contre lui et j’essayais pourtant !' » Isiah Thomas.
L’ancien meneur des Pistons emmenait souvent ses coéquipiers voir des matchs NCAA lorsqu’ils ne jouaient pas eux-mêmes, et il connaissait donc bien Webber, qui jouait dans un lycée du coin.
« Il prenait le rebond, remontait le terrain et faisait des passes aveugles ou dunkait sur des gars. OK, Magic Johnson le faisait du haut de ses 2m06 en NBA, mais Webber faisait pareil au lycée et puis après en NCAA. » Isiah Thomas.
Thomas était tellement impressionné, qu’il a lâché un compliment très fort, et a fini par le prendre sous son aile.
« Vraiment, c’est le joyau de Detroit. » Isiah Thomas.
Des mots qui ont fait plaisir à l’ailier fort, encore plus vu qu’il appréciait énormément les Bad Boys.
« Il faut se rappeler que je suis un gamin des Bad Boys. Ils ont gagné le titre en 89, et à ce moment-là j’étais au lycée. Si quand je jouais je me mettais au milieu du terrain en haranguant la foule en agitant mes bras, c’était à cause de Bill Laimbeer. Lui et Kevin McHale se battaient tellement dur. » Chris Webber.
Mais Webber était un joueur complètement différent des deux intérieurs qu’il a nommés. Son style de jeu était complètement révolutionnaire à l’époque.
« Il est un des gars qui a permis l’évolution du poste d’ailier fort. Lui et Kevin Garnett. La manière dont ils jouaient au poste d’ailier fort était différente et unique. Ils étaient techniques, pouvaient faire des passes… Webber, il était vraiment incroyable sur ce dernier point. » Isiah Thomas.
Mais avant d’être une star en NBA, Webber l’a été en NCAA, à Michigan au sein du Fab Five. L’équipe, composée de Jimmy King, Juwan Howard, Webber, Jalen Rose et Ray Jackson n’a pas gagné de titre, mais a atteint deux fois d’affilée la finale de la March Madness.
« Je sais qu’on dit Fab Five, mais il n’y a pas de Fab Five si Webber n’est pas là. Tout ce qu’une superstar était censée représenter, il le faisait. J’adore Chris comme vous pouvez le voir, je suis un grand fan. » Isiah Thomas.
À noter que sa carrière universitaire ne s’est pas très bien terminée, puisqu’une investigation par rapport à un prêt accordé à Webber par l’université de Michigan (les athlètes ne sont pas censés recevoir de l’argent de leur fac) a mené au retrait des bannières de l’époque de Webber et a une cassure entre lui et la fac.
« C’est comme ça qu’ils ont traité Detroit, pas seulement les joueurs qui représentent la ville, mais aussi la ville elle-même. Encore aujourd’hui. Quand ils disent « Detroit contre le reste du monde », c’est vrai. Et on va juste dire que ce n’est pas juste. » Isiah Thomas.
Après son passage en NCAA, l’ailier fort arrive en NBA en étant sélectionné en première position en 1993. Sur les dix années suivantes, il tourne à 22,22 points, 10,2 rebonds, 4,4 passes, 1,7 contre et 1,5 interception par match. Ces chiffres sont répartis sur trois franchises, dont les Kings, avec qu’il il ne passe pas loin du titre en 2002. Cette année-là, ils poussent les Lakers, futurs vainqueurs, dans leurs derniers retranchements et perdent à la septième manche en finale de conférence.
« Réfléchissez à ça : les Kings ont poussé les Lakers au match 7. Les Lakers avaient Shaquille O’Neal et Kobe Bryant dans leur prime. Et regardez certains des lancers accordés aux Lakers dans ces matchs (l’arbitrage sur cette série est souvent décrié ndlr). Il a dû surmonter beaucoup d’adversité. » Isiah Thomas.
La suite de sa carrière est moins brillante. Plombé par les blessures, il ne retrouve jamais son niveau. Mais sa sélection au Hall of Fame vient récompenser un joueur qui a fait rêver des millions de personnes quand il était à son prime.
« Être sélectionné montre que les dieux du basket ont remarqué ton travail, et vous accueille comme faisant partie de leur famille proche. Aucun de nous, quand on a choisi de faire du basket, n’imaginait qu’on allait aller au Hall of Fame. C’était au-delà de notre imagination, un blasphème. Donc quand on y arrive, c’est vraiment le paradis du basket. » Isiah Thomas.
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