Infos NBANew Orleans Pelicans - NBA

La saison de l’explosion pour Nickeil Alexander-Walker ? « Il va choquer du monde une fois qu’il se sera vraiment mis en route »

En avril dernier, alors qu’il était dans la meilleure période de sa jeune carrière, Nickeil Alexander-Walker a vu Kevin Porter Jr. lui plongé un peu trop violemment dans les chevilles, ce qui lui a valu d’être sur la touche pendant un peu plus d’un mois, victime d’une grosse entorse. Lorsque l’on dit meilleure période, cela veut dire que sur les neuf rencontres précédent sa blessure, le jeune arrière de 23 ans tournait à 17,6 points et 5,1 rebonds par match tout tirant à 41,8% à trois points en prenant 8,8 shoots longue distance par soir. Titulaire sur sept de ces neuf matchs, il avait profité de la blessure de Lonzo Ball pour intégrer le cinq majeur mais aussi avoir plus de responsabilités. Surtout, il a prouvé qu’il pouvait être un bon complément du duo Brandon Ingram/ Zion Williamson. Alors quand il s’est blessé, il a commencé à tout voir s’écrouler autour de lui.

« Je savais que ça signifiait que je devrais appuyer de nouveau sur le bouton restart et tout reprendre du début. Je commençais à me sentir dans une position où j’allais passer un cap et solidifier ce que je pouvais faire pour l’équipe. Et d’un coup, c’était le moment de revenir à la case départ. » Nickeil Alexander-Walker

Pour le 17ème choix de la draft 2019, c’était enfin le moment de montrer ce dont il était capable. Surtout que depuis deux saisons, il peinait à montrer qu’il pouvait être régulier et consistant. Il avait certes progressé, passant de 5,7 points, 1,8 rebond et 1,9 passe en 12,6 minutes de jeu à 11 points , 3,1 rebonds et 2,2 passes en 21,9 minutes entre sa saison rookie et sa saison sophomore. Mais lors de ce passage de neuf matchs, il avait pour la première fois montré sa capacité à être performant sur la durée. Il avait certes inscrit 37 points contre les Clippers en janvier, mais n’avait ensuite atteint la barre des 10 points ou plus qu’à 4 reprises sur les 19 matchs suivants. Un problème récurrent chez de nombreux jeunes joueurs auquel NAW n’avait pas échappé. Pourtant, cet été, il semble avoir très bien bossé. Au point que ses coéquipiers soulignent ses paniers lors des scrimmages et que sa confiance au sein de l’équipe ait grandi. Lui qui n’hésite plus à organiser des moments en équipe en dehors du basket. Le joueur semble plus apaisé et plus sûr de ses forces. Il voit aussi les choses différemment, avec plus de recul et l’envie de ne laisser passer aucune opportunité sur son chemin, sans rien accélérer pour autant.

« Vous devez tout prendre et tout casser. Vous devez prendre chaque jour l’un après l’autre. J’ai eu des problèmes lorsque j’ai voulu accélérer mon processus de développement. C’est facile d’être pris dans cet engrenage et vous ne savez pas jusqu’où ça peut vous mener. Mais j’ai dû apprendre à rester dans l’instant présent. Ne pas me laisser perturber par quelque chose qui n’est de l’instant présent, ce que nous faisons maintenant. Vous vous molestez lorsque vous ratez un shoot, et ce n’est pas comme cela que vous devenez meilleur. C’est en restant consistant dans votre travail, peu importe ce qui vous arrive. » Nickeil Alexander-Walker

Depuis plusieurs années, Alexander-Walker travaille avec un coach reconnu du circuit NBA, Olin Simplis. Les deux ont développé une forte relation, à tel point que le joueur était présent au mariage de son coach en 2020. Et alors que la concurrence sera forte sur les postes arrières pour succéder à Lonzo Ball ou Eric Bledsoe, on pense à Garrett Temple, Tomáš Satoransky, Devonte’ Graham mais aussi aux jeunes Trey MurpHy III, Naji Marshall ou Kira Lewis Jr., Alexander-Walker a beaucoup travaillé cet été. Sur son jeu, mais aussi sur son mental. Capable d’aller directement de l’aéroport jusqu’au gymnase pour ne pas rater une minute d’entraînement lorsqu’il rejoint Simplis, le Canadien est une bête de travail parfois trop exigeante envers elle-même.

« On aime tous les deux être au gymnase pour travailler toute la putain de journée et toute la putain de nuit. Nickeil ne veut jamais arrêter de s’entraîner. Sa volonté de devenir excellent fait ressortir le meilleur de moi-même dans ce que je fais. Il est perfectionniste. Il veut réussir chaque répétition. Il veut réussir chaque partie de l’entraînement. Il pourrait réussir 8 shoots sur 10 dans un exercice, mais ces deux shots manqués vont le tourmenter. » Olin Simplis

Alors Simplis l’a fait réfléchir sur ce point-là, nécessaire à son développement personnel et à sa progression.

« J’avais l’habitude de lui dire que d’être exigeant envers soi-même était une bonne chose, mais il ne faut pas être en compétition avec soi-même, mais avec son adversaire. Nickeil ne peut pas être l’un des éléments contre lesquels on se bat. Il y en a assez avec l’équipe adverse. Il a dû apprendre que l’important ce n’était pas d’accepter les erreurs, mais de les digérer différemment. » Olin Simplis

D’autant que pour le connaître depuis plusieurs années, et au vu de tout le travail effectué cet été, qui a priori était axé sur son shoot, son shoot en mouvement et sa capacité à pénétrer dans la raquette, Simplis n’a pas peur d’annoncer le potentiel de son poulain. Même s’il avoue être forcément un peu biaisé, il pense que le l’arrière peut aller très haut.

« Je pense qu’il a le potentiel pour être au niveau All-Star. Ça peut paraître fou, mais je pense qu’il va choquer du monde une fois qu’il se sera vraiment mis en route. »Olin Simplis

Une pensée que l’on retrouve aussi chez le joueur lui-même. Sans prétention, mais avec ambition, il affirme continuer à croire en ses rêves et se donner les moyens de les atteindre.

« C’est définitivement ce que je ressens au fond de moi. Je veux être champion NBA. Je veux être All-Star. Je ressens ce désir au fond de moi, de vouloir être avec tous les gars qui sont au top, tous les jours. C’est ce qui me fait avancer en permanence au gymnase et qui me fait toujours regarder autant de vidéos. J’ai envie de montrer que je peux être à ce niveau. » Nickeil Alexander-Walker

Un niveau qui pourrait lui permettre d’obtenir beaucoup plus de temps de jeu. Chose à laquelle il avait pris goût avant sa blessure et qu’il avait vraiment appréciée et qu’il compte bien se redonner la chance d’avoir.

« Quand je regarde les minutes que j’avais avant ma blessure, j’avais un assez bon goût de ce à quoi ça ressemble. Maintenant, de voir Zo (Lonzo Ball) et Bled (Eric Bledsoe) partir, je pense que nous avons tous compris que nous devions hausser notre niveau et faire ce qu’il fallait pour aider l’équipe à gagner. C’est le moment de montrer et de prouver. J’ai hâte d’avoir les opportunités sur le terrain. Je dois juste en tirer le maximum de chacune d’entre elles. » Nickeil Alexander-Walker

Pour ça, il va aussi falloir qu’il se montre décisif et solide en défense. Avec 1m98 sous la toise, il est relativement grand et peut se montrer très intéressant pour son équipe pour défendre les meilleurs joueurs adverses. Surtout maintenant que Lonzo Ball est parti, il va falloir trouver un leader défensif sur la base arrière. Alors à lui de taper dans l’œil de Willie Green, réputé pour aimer le travail défensif de ses joueurs. Et ça tombe bien, le principal concerné semble justement vouloir montrer l’étendue de ses qualités de ce côté-là du terrain aussi.

 » Je veux être fier d’avoir plus d’impact en défense. J’ai eu l’impression d’être capable de le faire à certains moments l’année dernière. J’adore le challenge d’aller défendre contre le meilleur joueur sur mon poste. C’est de ça qu’il s’agit. De vous tester contre le top du top. Je sais que j’ai encore beaucoup de chemin pour devenir consistent dans cette partie du terrain, mais je vais continuer à travailler pour être meilleur. » Nickeil Alexander-Walker

Avant de rentrer dans sa troisième année, il faut aussi prendre en compte le fait que cette saison sera décisive dans l’optique de son prochain contrat. Mais Alexander-Walker ne veut pas penser à cela et se laisser distraire. Et comme il le dit, il lui faut vivre cette saison au jour le jour.

« Quand vous vous concentrez sur quelque chose en mode, « Cette année, c’est la bonne », alors vous commencez à perdre votre attention sur la beauté du basket. Vous êtes distraits par des choses comme les minutes, l’argent ou les opportunités. Alors ce n’est même plus du basket. C’est de la politique. C’est du business. Pour moi, c’est seulement pour l’amour du jeu. C’est la seule chose qui importe. » Nickeil Alexander-Walker

Cet été, Alexander-Walker a aussi pu profiter de la fenêtre olympique pour jouer avec sa sélection nationale du Canada. Et bien que l’équipe n’est pas réussie à s’extirper du TQO, le jeune joueur a fait forte impression. Et il aussi beaucoup appris. Meneur remplaçant derrière Cory Joseph, il marqué 16,7 points par match en shootant à 45%. Au point qu’il a impressionné son nouveau coéquipier Tomáš Satoransky, qui ne connaissait pas grand-chose de lui à la base.
« C’était le meilleur joueur du Canada sur le terrain. Il a vraiment tout dans son jeu. » Tomáš Satoransky

Une expérience où il a pu se montrer tout en étant efficace sur le terrain. Voilà un été réussi, même sans se qualifier pour les JO. Surtout qu’il confirme avoir beaucoup appris et muri avec le basket international.

 » Le jeu international ne fait pas toujours la part belle au gars béni physiquement ou athlétiquement. Il faut être intelligent et savoir comment contrôler le match. Ils savent conforter une avance ou passer dans le bonus. Vous voyez des gars se concentrer sur des petites choses qui provoquent la victoire. C’est ce que dois apporter plus souvent. Je n’ai pas passé beaucoup de temps là-bas, mais ça m’a été si utile. »

Avec une telle préparation et un rôle amené à grandir, Nickeil Alexander-Walker sera attendu cette saison. Il a une vraie chance de prendre un rôle important dans la rotation des Pelicans cette année et il s’agira pour lui de ne pas la gâcher ou l’avenir pourrait être plus délicat. Quoi qu’il en soit, l’arrière a plutôt bien débuté sa nouvelle campagne, se montrant performant lors des deux premiers matchs de présaison avec respectivement 22 et 19 points et une bonne consistance globale. A lui de jouer maintenant.

Via The Athletic

Laisser un commentaire