France

L’effet Victor Wembanyama

Après ses deux énormes performances à Las Vegas, et son bon début de saison, sans surprise, on se presse en France pour voir à l’œuvre le phénomène Victor Wembanyama. Cette saison les salles qui ne sont pas à guichets fermés lors de ses matchs risquent d’être rares. Au Palais des sports Marcel-Cerdan de Levallois, on commence à s’y habituer comme a confié Alain Weisz, président des opérations basket du club à France Info.

« On a mis en vente les places pour le match de Blois le jeudi 13 octobre, on était à guichets fermés deux heures après, » explique Alain Weisz. « Quand on est « sold out » habituellement, on le valide l’après-midi du match, pas dix jours avant. »

Samedi dernier au Mans, Antares était à guichets fermés, et dès la veille il n’y avait plus un seul billet en vente.

« En extrapolant, on peut imaginer qu’on aurait pu probablement remplir jusqu’à 8 000 places » a confié le club du Mans

Hier soir lors de la large victoire des Metropolitans face à Blois, où il a signé 17 points à 7/10, dont 2/3 à 3-pts, 7 rebonds, 6 passes et 5 contres en 27 minutes. Lionel Jospin avait même fait le déplacement pour voir le jeune prodige à l’œuvre.

« LeBron James a eu le mot le plus juste pour ce garçon. Il a dit: ‘c’est incroyable d’avoir un garçon de cette dimension, d’avoir un jeu aussi gracieux.’ J’ai trouvé que c’était une très bonne formule, » a confié Lionel Jospin à RMC. « C’est un plaisir de le voir. On voit qu’il est quand même encore en apprentissage. On se dit que ça va être extraordinaire et qu’on a la chance qu’il soit français. »

« Ce n’est pas seulement la jeunesse d’ici ou les rappeurs qui s’identifient à Victor. Lionel Jospin m’a appelé pour avoir une place, c’est quand même un ancien Premier ministre, » déclare Alain Weisz. On parle de tous les milieux. Ce qui s’est passé aux États-Unis a créé un intérêt qui n’était pas imaginable une semaine auparavant. Nous constatons une ruée vers les prochains matchs, avec une panique des supporters qui n’arrivent pas à acheter des places parce que la billetterie n’est pas encore ouverte. Nous sommes maintenant obligés de refuser des journalistes pour respecter les normes de sécurité. »

Désormais Victor va devoir vivre avec cette hype énorme, qui n’est pas près de le lâcher. Et c’est sans doute une bonne chose pour le basket français et la Betlic Elite

« C’est quelque chose que vous ne pouvez pas vraiment contrôler et c’est à cause de ce qui s’est passé il y a deux semaines aux États-Unis », a déclaré Vincent Collet à ESPN. « En général, c’est une bonne chose pour le basket, pour notre club et pour le jeu. Cela met en lumière le basket, cela attire les gens. »

 » Il y a ce que les Américains appellent des « skills », une capacité qui sort de l’ordinaire, » ajoute Vincent Collet. « Mais n’oubliez pas qu’il n’a que 18 ans et demi. Dans le basket au plus haut niveau, il y a beaucoup de choses à gérer. Mais il a une capacité d’apprentissage hors du commun. Vous n’avez pas besoin de rabâcher les choses, car il apprend très vite. C’est un grand atout, en plus de tous les autres qu’il possède. C’est très précieux, croyez-moi, car c’est très rare. »

Mais visiblement il ne prend pas la grosse tête pour l’instant et gère ça bien.

« Victor est un super gars, il est toujours en train d’encourager les autres, » a confié Hugo Besson, qui a une opportunité aussi de se montrer devant les scouts, même s’il a déjà été drafté. « Parfois ce soir, même lorsqu’il n’était pas au mieux, il était en train de pousser tout le monde, et il a fini par mettre 17 points. C’est cool de jouer avec lui, il lit vraiment très bien le jeu. Je pense qu’il a la maturité pour jouer en NBA. »

« Nous allons essayer de l’aider autant que possible à rester concentré parce qu’il y a beaucoup en jeu. Nous avons besoin de l’aider de la meilleure façon possible, » a confié Vincent Collet. Il va devoir s’habituer à la hype parce qu’elle ne va pas aller en diminuant. »