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Le (presque) inconnu de la semaine: Phil Pressey

Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, le meneur de Boston Phil Pressey.

 

Pourquoi on en parle ?

Pas vraiment pour ses stats sur l’année (2.3 pts, 1 rbd, 2.6 pds), avec un affreux 28.1% d’adresse, mais pour ses progrès spectaculaires depuis le début 2014. Sur les 6 derniers matchs, le petit (1,80 m) meneur des Celtics tourne à 6.5 pts, 6.2 pds et 1.8 ints en 26 minutes, et a surtout crevé l’écran mercredi soir contre les Wizards, avec 20 pts à 5/6 derrière l’arc. Jusque là, il n’avait jamais dépassé les 7 pts en un match, et n’avait mis que six 3-pts depuis le début de saison ! Depuis le départ de Jordan Crawford, Pressey a saisi sa chance, malgré le retour de Rajon Rondo, et joue de plus en plus. Une bonne occasion de se pencher sur le parcours d’un des rookies de Boston.

 

Un lycéen spectaculaire

Né à Dallas le 17 février 1991, le petit Phil a de qui tenir, puisqu’il est le fils de Paul Pressey, 724 matchs de NBA au compteur. Paul a été l’un des premiers point forwards de l’histoire, qui a tourné pendant 5 saisons consécutives à plus de 6 passes de moyenne avec Milwaukee à la fin des années 1980. Remarquable défenseur (All-Defensive first team en 1985 et 1986), il a par exemple signé une saison à 16.1 pts, 5.4 rbds et 6.8 pds en 1984-1985. Bref, Phil a de qui tenir, et vit dans une famille où tout tourne autour du sport : sa soeur Angie a joué le Final Four de volley en 2007, son frère Matt a comme lui joué dans la fac de Missouri.

Comme Paul aligne les jobs d’assistant pour diverses franchises NBA après sa carrière, la petite famille suit, et Phil commence à se faire une petite réputation en highschool, dans la région de Boston. En 2008, retour à Dallas, où son explosivité au poste de meneur le fait connaître des scouts, qui le classent dans les 15 meilleurs meneurs de la classe de recrutement 2010. Sa détente de folie en fait une petite star sur le Net, et notamment un dunk monstrueux sur Tony Mitchell, qui fait 30 cm de plus que lui :

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Les années Missouri

Avec son frère Matt, Phil s’engage pour l’université de Missouri, dont le coach Mike Anderson est un ancien coéquipier de son père. Les Tigers, même s’ils n’ont jamais atteint le Final Four, sont une des facs les plus régulièrement présentes dans le tournoi NCAA, ayant formé quelques bons joueurs NBA (dont l’actuel coach des Bucks, Larry Drew, ou DeMarre Carroll). Un bon endroit pour apprendre, quoi.

Pour sa première saison, Pressey est 12 fois titulaire et tourne à 6.5 points, 2.3 rebonds, 3.9 assists and 2 steals par match. Pas forcément impressionnant, mais néanmoins des moyennes records aux passes et aux steals pour un freshman de Missouri. Sa meilleure performance a lieu en décembre, lorsqu’il signe 15 pts et 11 pds. Malheureusement, il se casse un doigt juste après, qui le gènera toute l’année. Même si son shoot n’est guère fiable (38.7%), il confirme les promesses entrevues au lycée, et mène son équipe à la March Madness, où les Tigers sont éliminés dès le premier tour.

Pour la saison 2011-2012, c’est Frank Haith qui remplace Mike Anderson à la tête des Tigers. Cela ne perturbe pas Pressey, qui signe une très grosse saison : 10.3 pts, 3.3 rbds, 6.4 pds (record de la fac battu) et 2.1 stls et une grosse amélioration niveau adresse, avec 42.8%. Dans la très relevée conférence Big 12, il est même choisi pour faire partie de la première équipe par CBS (aux côtés de Thomas Robinson, notamment). Le problème est que les résultats collectifs, excellents jusqu’à la March Madness (30 victoires – 5 défaites), cafouillent au moment d’entrer dans le tournoi. Dès le premier tour, Missouri se fait surprendre par Norfolk State à la surprise générale, malgré les 20 pts et 8 pds de Pressey.

Au début de la saison 2012-2013, Pressey est nommé capitaine de son équipe et est pressenti pour toute une tripotée d’awards en fin de saison. Phil ne fait rien pour démentir cette impression : 19 pts et 19 pds contre UCLA, 26 pts contre Bucknell, puis 27 pts et 10 pds contre Kentucky. Remarquable défenseur, il fait une saison à 11.9 pts et 7 pds, mais repasse sous la barre des 40% d’adressse. Il bat le record de passes et de steals de l’histoire de Missouri, et est élu dans l’équipe de la conférence, avec notamment Nerlens Noel et Kentavious Caldwell-Pope. Le problème, c’est que Missouri ne passe toujours pas le cut : pour la troisième année d’affilée, les Tigers se font sortir au premier tour du tournoi NCAA, avec un Pressey auteur de belles stats (20 pts et 7 pds), mais qui se déchire au shoot (7/19).

 

Les débuts en NBA

C’est donc sans avoir jamais gagné un match durant la March Madness que Pressey décide de se présenter à la draft 2013. Les scouts saluent son explosivité et sa belle carrière universitaire, mais font la grimace devant sa taille, en-dessous des 6 pieds, son adresse et ses balles perdues (3.5 par match). Prévu en fin de second tour, Phil n’est finalement pas appelé par Adam Silver. Un vrai coup dur, qui ne l’empèche pas d’être invité par les Celtics à faire un essai en Summer League. Il convainc le front office, et le voilà engagé par Boston !

Pressey fait ses débuts NBA la 30 octobre, pour le premier match de la saison. 4 minutes de jeu, 2 shoots loupés, 2 fautes. Bof bof. On ne le revoit plus pendant 3 matchs, mais comme Boston ne fait que perdre, Brad Stevens le relance. Son premier bon match a lieu contre Miami, le 9 novembre, où il signe 7 pts et 5 pds. Dès lors, Pressey joue plus, mais shoote mal, tandis que Jordan Crawford, lui, assure à la mène. Résultat, Phil disparaît peu à peu de la rotation, jusqu’au réveil de janvier, dont on a parlé.

Peut-il, avec le retour progressif de Rajon Rondo, continuer à avoir de grosses minutes ? Il va falloir pour cela qu’il améliore drastiquement son pourcentage de réussite, et cela ne passera que par une approche un peu plus égoïste du jeu, comme le souligne son coéquipier Jard Sullinger :

On veut qu’il shoote le plus possible quand il a un tir ouvert. Il le comprend tout à fait, mais comme c’est avant tout un passeur, c’est dur pour lui de ne pas faire la passe.

Phil n’est pas vraiment du genre à prendre 20 shoots par match, et il en est bien conscient, il va lui falloir forcer sa nature :

J’aime faire des passes. Il y en a qui tirent, d’autres qui sont des athlètes, mon don à moi c’est de faire des passes, et j’essaie de le faire du mieux possible.

Un meneur des Celtics qui aime passer, mais pas shooter, ça nous rappelle forcément quelqu’un. Et à Pressey aussi, qui ne cache pas son admiration pour Rajon Rondo :

Je dois beaucoup à Rondo. Même quand il ne jouait pas, il me parlait, me disait quoi faire. Le regarder à l’entraînement m’a beaucoup appris. L’avoir de nouveau avec nous sur le parquet, cela suffit pour que l’équipe se parle plus, pour que tout devienne un peu meilleur.

Avec un contrat rookie de 3 ans entre les mains, Pressey peut voir venir, et s’imposer comme l’un des membres de la reconstruction des Celtics. Phil n’est pas pressé, son heure viendra.

 

Les citations sont extraites de l’article de Chris Forsberg, sur EspnCeltics.com.

 

Pour découvrir d’autres (presque) inconnus, c’est par ici: Miles Plumlee, Cartier Martin, Matthew Dellavedova, Draymond Green, Hollis Thompson, Khris Middleton, Shelvin Mack

Une réflexion sur “Le (presque) inconnu de la semaine: Phil Pressey

  • WARRIORBLACKID#KB24

    La blague était évitable :)

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