La touche StillBallin

StillBallin’s NBA Mock Draft: N°4, Cleveland Cavaliers

 

Dans quelques jours, les franchises les plus hauts placées dans la draft vont avoir la possibilité de se donner un énorme coup de boost jusqu’à pourquoi pas sortir leur équipe de leurs difficultés, grâce au renfort d’un des meilleurs jeunes joueurs désirant intégrer la grande ligue. Mais les erreurs seront cruelles et douloureuses dans ce moment crucial alors faire le bon choix devient une obligation qu’il n’est assurément pas facile de tenir. Joignons-nous à la réflexion pour quelques unes d’entre elles et voyons quelles genres de voies devraient-elles suivre. On boucle le top 4 avec Cleveland, successeur de New Orleans (pick #1), de Charlotte (pick #2) et Washington (pick #3).

With the fourth pick in the StillBallin’s NBA mock draft, the Cavaliers select…

Michael Kidd-Gilchrist, from Kentucky University

A partir de quel moment les Cavaliers vont-ils regretter d’avoir utiliser le quatrième choix de draft 2011 sur le néanmoins sympathique ailier fort, Tristan Thompson? Non pas que le bondissant canadien est un mauvais joueur mais il n’est qu’un role player à un poste où il n’est généralement pas difficile d’en trouver. Si l’ancienne demeure de LeBron James avait sélectionné Jonas Valanciunas ou Bismack Biyombo, elle aurait eu mieux (du moins potentiellement) mais surtout elle aurait eu un véritable pivot, pièce du puzzle toujours difficile à débusquer. Et là, alors que la franchise de l’Ohio doit enclencher la deuxième vague de sa reconstruction, elle doit automatiquement écarter tous les powers forwards de cette draft qu’elle croisera, qu’importe leur niveau pourrait-on presque dire. Si Thomas Robinson (voir profil au second pick, Charlotte) est encore libre, soit elle pourra le recruter mais cela voudra dire que le 4ème pick de l’an dernier aura été utiliser pour acquérir un simple remplaçant, soit elle refuse de prendre un power parce qu’elle a déjà Thompson et alors elle fera une croix sur un joueur de calibre all-star. Sympa comme dilemme.

Andre Drummond

Heureusement, la draft est généreuse cette année et propose d’excellents produits -aussi biens que Thomas Robinson- évoluant sur d’autres postes. Parmi Brad Beal, Michael Kidd-Gilchrist ou encore Andre Drummond, les meilleurs prospects avec Robinson après Anthony Davis, au moins deux devraient être disponibles. Dans ma mock draft, seul Kidd-Gilchrist et Drummond sont encore sans club mais la réalité ne suivra peut-être pas cette voie.

Andre Drummond (2m10, bientôt 19 ans) a certainement accroché le regard des Clevelandais pendant de longues secondes. Cet intérieur aux caractéristiques athlétiques parfaites est plus que bien outillé pour jouer pivot et là réside une grande partie de l’intérêt qu’il y a à le sélectionner. Car les vraiment bons pivots sont rares et qu’ils ont potentiellement un impact sur les matchs plus important que les joueurs des autres postes, sauf celui de meneur. Alors quand on associe cette position hautement stratégique à un diamant brut comme le freshman du Connecticut, on se prend à imaginer des choses qui ressemblent la plupart du temps à une place en playoffs. Et si on ajoute Kyrie Irving à cette vision, l’image aura certainement les airs d’une sculpture dorée surmontée d’une sphère rappelant un ballon de basket.

Drummond, connu des spécialistes depuis belle lurette et déjà sujet d’un de mes articles l’année dernière, est long (2,29m d’envergure de bras), très véloce, vraiment athlétique et bien costaud. Autant dire que plusieurs General Managers avaient déjà un stylo à la main, prêt à lui signer la promesse de le drafter, à la lecture de ces quelques mots. Et c’est normal. Cette combinaison de qualités physiques pratiquement sans égale en fait un joueur potentiellement dominant en attaque et en défense, une chose qu’il a montré sur quelques matchs ou séquences en NCAA et au lycée. En défense, sa longueur, sa vitesse et ses aptitudes de contreur (2,7 blks par match en 28,4 minutes) lui permettent de couvrir efficacement la raquette tandis que son gabarit et sa puissance le rendent difficile à manœuvrer au poste. De l’autre côté du terrain, ces mêmes dispositions athlétiques en font une excellente cible pour les passeurs de son équipe sous le cercle et en transition (10 pts à 53,8% en 28 minutes dans une équipe sans fond de jeu, sans meneur et avec pleins d’amoureux du tirs). Le Huskie se montre également très performant au rebond offensif. (3,4 en moyenne).

Par contre, il est loin, très loin d’être un produit fini. Encore frustre techniquement dos au panier, ne pouvant pas s’appuyer sur un beau touché de balle ni shooter sans faire hurler l’arceau (d’où un atroce 29,5% de réussite aux lancers francs), l’intérieur devra passer beaucoup de temps en salle de gym avant de devenir une solution offensive véritablement envisageable. Son manque de fondamentaux se fait également ressentir, notamment au rebond défensif où il est moins bon qu’on pourrait l’imaginer au vu de ses possibilités physiques (4,2 rebs défensifs; 7,6 en tout), principalement parce qu’il ne bloque pas ses adversaires à la retombée de la balle.

Mais ce qui est le plus gênant avec lui, c’est sa motivation fluctuante. Défaut plus présent en attaque qu’en défense, on ne le voit pas assez prendre les positions préférentielles près du panier ou demander agressivement la balle quand il a un avantage physique sur son opposant direct, comme c’est régulièrement le cas. A partir de là, il est loin de peser sur la totalité d’un match autant qu’il le pourrait. Plus généralement, ce manque de volonté récurrent fait qu’il plafonne à 60-70% de ses capacités. Comme une voiture de sport qui refuse de passer la quatrième. Et puis entre nous, est-ce qu’un individu à la motivation aléatoire est le genre de joueur qui travaille beaucoup ses skills en dehors des matchs? A cause de cette envie à deux vitesses, il ne serait pas étonnant de le voir rejoindre la catégorie des joueurs au potentiel énorme mais qui ne l’ont jamais concrétisé.

Ce problème est habituellement difficile à régler mais Drummond est très jeune (il n’a pas encore 19 ans) et sa façon d’être peut encore connaître pas mal d’évolutions. Cette jeunesse lui laisse aussi beaucoup de temps pour développer sa technique et ses fondamentaux (même pas toujours motivé, il peut progresser, sans compter qu’il a peut-être des facilités d’apprentissage), pourquoi pas jusqu’à devenir suffisamment fort pour que même réduit à 60-70% à cause de son manque d’envie, son impact soit satisfaisant. Frustrant par rapport à ses capacités mais satisfaisant malgré tout. Il est vrai que rester en NCAA encore un peu aurait favorisé son développement technique et le perfectionnement de son savoir-faire. Mais pour sa défense, en agissant ainsi, il aurait eu le double inconvénient de ne pas pouvoir participer au tournoi NCAA de fin d’année en raison de la suspension de Connecticut et de retrouver cette équipe sans fond de jeu, sans meneur mais avec beaucoup de shooteurs en première intention qui l’a certainement desservi cette année.

Michael Kidd-Gilchrist

Dans l’absolu, faire venir un pivot aussi excitant devrait être une priorité pour une équipe en reconstruction comme Cleveland. Mais est-ce qu’il serait judicieux de mettre ses billes sur un prospect qui risque autant de devenir un all-star qu’un back-up quand d’autres joueurs, positionnés sur des postes moins « impactants » et pourvu d’un potentiel un peu moins volumineux mais affichant un bien meilleur niveau, beaucoup plus sûr quant à leur réussite dans la ligue et également extrêmement précieux pour leur équipe, seront encore disponibles (Kidd-Gilchrist, Beal)?

Je voudrais insister sur la nécessité pour les Cavs de construire une équipe prometteuse assez vite. A mes yeux, un cycle de reconstruction totale comme celui qu’ils ont engagé l’année dernière doit être le plus court possible pour être réussi. Car si ce n’est pas le cas, les premières pièces de l’effectif recrutées comme ici Kyrie Irving, pourrait finir par ressentir une certaine frustration au fur et à mesure que le temps passe et que la franchise n’affiche les promesses attendues. Ce qui aboutira vraisemblablement à une rupture et à un départ du joueur en question. Dès lors, la franchise aura reculé de deux ou trois pas dans sa reconstruction, sachant que la même chose risque de se produire avec les pièces recrutées un peu après les premières. Et avec ce genre de fuites, parvenir au bout d’une reconstruction devient très compliqué.

C’est pourquoi j’écarterais un prospect à long terme comme Drummond au profit de Kidd-Gilchrist ou Beal. L’un ou l’autre est un investissement à la fois sûr et de belle envergure, et donc un réel pas en avant dans l’édiction d’une équipe compétitive. Drummond, c’est une pièce jetée en l’air qui, même si elle tombe du bon côté, aura peut-être livré sa réponse trop tard. Thomas Robinson évincé depuis les premiers paragraphes et Andre Drummond renvoyé à ses études, il ne reste plus que Michael Kidd-Gilchrist et Bradley Beal. Ces deux joueurs ne sont en aucun cas des solutions par défauts, bien au contraire (voir leurs profils aux picks de Charlotte et de Washington).

J’ai ici choisi l’ailier de Kentucky parce que Beal a déjà été harponné au choix précédent par mes soins. Mais en aurais-je fait de même si j’avais eu à choisir entre les deux freshmen, comme devra peut-être le faire Cleveland? Il est difficile de savoir qui sera la meilleure recrue à l’heure de faire les comptes. Et la franchise coachée par Byron Scott n’est pas assez avancée dans sa reconstruction pour que ses besoins ou caractéristiques d’équipe orientent un peu la décision comme cela a été le cas pour le pick de Washington. Après mûre réflexion, je pense que c’est à Kidd-Gilchrist que je donnerais le maillot brun et or. Je ne peux pas vraiment dire qu’il est un meilleur prospect que Beal mais il possède un profil plus rare et amène avec lui tout un ensemble de choses vraiment difficiles à trouver et néanmoins déterminantes dans la course à la victoire. L’un et l’autre sont, avec le concours de Kyrie Irving, des excellentes bases pour construire une équipe mais le Wildcat propose un abattage « de l’ombre » que les Cavs aura certainement du mal à acquérir plus tard si elle choisit un joueur plus classique et au profil plus répandue comme Beal. On se souvient du travail invisible et collectif de sape qui a notamment fait la force des Celtics et des Lakers version Phil Jackson, avec l’ailier les Cavs poseront une très grosse première pierre dans l’édiction d’un atout semblable. Et ça, c’est aussi difficile à mettre en place que précieux.

Ainsi, « MKG » facilitera d’avantage la construction d’une équipe réellement compétitive que le Gator, grâce à l’aisance qu’il y a à entourer un joueur de son profil et à l’impact qu’il aura sur le collectif. Il n’est pas meilleur, seulement plus précieux.

StillBallin (http://unlimitednba.blogspot.fr/)

2 réflexions sur “StillBallin’s NBA Mock Draft: N°4, Cleveland Cavaliers

  • NxtAce

    Très bon boulot !! :)

  • StillBallin

    Merci, je continuerai certainement de parler de la draft après cette nuit. Mais ça sera du commentaire du coup.

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