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The Draft n°2: Eux aussi seront en fin de premier tour

On est au mois de février, et deux échéances majeures approchent pour les candidats à la draft 2014: la March Madness, qui permettra de se rendre compte du niveau réel de certains prospects très attendus dans un contexte de matchs couperets toujours révélateurs, et la draft elle-même, qui validera une certaine hiérarchie dans une génération annoncée exceptionnelle. Avant tout cela et pour y voir plus clair, Basket-infos vous propose un décryptage des dernières prévisions des plus grands sites de scouting américains. Nous en avons choisi deux, NBADraft.net et DraftExpress, pour avoir une vision globale et critique de la situation en ce début 2014. Pour ce second épisode, zoom sur les joueurs actuellement attendus autour des places 26 et 27…

On commence comme d’habitude par les rankings des deux sites pour les places concernées. Au menu aujourd’hui: un futur role-player (Montrezl Harell), un scoreur unidimensionnel (T.J. Warren), un Ty Lawson sans shoot (Semaj Christon) et un OVNI dont l’avenir se situe selon les scouts entre  les carrières de Russell Westbrook et de Josh Selby (une ex-superstar de high-school qui joue actuellement dans le championnat chinois).

NBADraft.net:

26. Montrezl Harrell, ailier fort
20 ans, 2m03, Louisville, Sophomore

27. Semaj Christon, meneur
21 ans, 1m90, Xavier, Sophomore

Draftexpress:

26. Zach LaVine,  arrière
18 ans, 1m96, UCLA, Freshman

27. T.J. Warren, ailier
20 ans, 2m03, .N.C. State, Sophomore

Pour la seconde fois, aucun joueur en commun dans ces deux classements. Rien de surprenant tant les consensus sont rares à ce moment de la saison, en particulier pour des places plus éloignées comme celles qui nous concernent aujourd’hui. L’aléa doublement constitué par la loterie et le fait que les équipes aient plus tendance à recruter selon leur besoin que suivant le niveau réel des joueurs pour les places un peu plus éloignées rend très délicat l’établissement d’une hiérarchie. Commençons donc à regarder en détail à quoi ressemblent les joueurs pré-cités:

T.J Warren, Ailier Shooteur (#27 Draftexpress, #23 NBADraft.net)

Attaque: Un vrai scoreur. Efficace en transition, avec une agressivité vers le cercle qui le rend dangereux et une vitesse qui lui permet d’aller conclure avant le repli défensif, Warren n’est pas en reste sur le jeu placé puisque son jeu sans ballon lui permet d’obtenir de nombreuses opportunités près du cercle qu’il conclut avec un bon toucher malgré un léger manque d’explosivité. Très efficace au rebond offensif (3.2 prises par match pour un ailier de 2m03!!), il peut également dégainer avec régularité, en atteste ses 22 points par match à plus de 50% au tir.  Une incapacité à créer son propre shoot problématique et due à un dribble peu fiable.

Défense: Un joueur volontaire de ce côté du terrain, malgré des qualités physiques qui limitent forcément son impact. Son explosivité relativement faible est notamment un problème, mais ses mains restent constamment actives pour gêner les trajectoires de passes et contester les shoots. Le souci, c’est que Warren est trop léger pour défendre sur des power forwards, et trop lent pour contenir les ailiers NBA… Un manquement qui devra absolument être résolu avant une entrée potentielle en NBA.

Et aussi: Son shoot à trois points reste un problème majeur: très efficace l’an passé (plus de 50%), Warren tourne cette année à un faible 25% pour près de 3 tentatives par match. Pas franchement un argument convaincant pour les scouts qui considèrent la capacité d’un joueur à évoluer sur son jeu comme un indicateur majeur de leur potentiel futur. Une marge de progression limitée par des qualités physiques faibles au regard des standards NBA. En gros, voilà un shooteur incapable de créer son shoot et de dégainer à trois points, un slasheur limité physiquement et un défenseur pour le moment incapable de tenir un NBAer… On comprend mieux la 27ème place annoncée…

Un petit mix de sa période lycée, qui donne une bonne idée de son jeu:

Semaj Christon, Meneur (#27 NBADraft.net, #37 Draftexpress)

Attaque: Avec des standards physiques très intéressants (1m90, une envergure de presque 2m), une vitesse qui le rend très difficile à contenir en particulier en transition, une détente et une puissance qui lui permettent de finir avec efficacité près du cercle, Christon est un meneur explosif comme la NBA les aime. Pas franchement un incroyable dribbleur, mais une maitrîse des hésitations et des changements de rythme combinés à une forte agressivité vers le cercle le rendent dangereux. Trop peu dangereux de loin, les meneurs adverses n’hésitent plus à défendre à 3 mètres de lui pour éviter le drive. Sa main gauche est loin d’être aussi solide que sa main droite, et il a du mal à afficher les qualités de gestionnaire attendues chez un meneur, avec notamment une très mauvaise sélection de shoots.

Défense: Un casse tête pour les meneurs adverses du fait de sa longueur. Il vole 1.3 ballons par match, et se montre dur sur l’homme. Il possède surtout une très bonne vitesse sur ses déplacements latéraux, ce qui lui permet de défendre sur les arrières et les meneurs avec beaucoup d’efficacité et de faire parler ses mains rapides sur dribble adverse ou pour couper les passes.

Et aussi: En jouant pour la petite fac de Xavier, Christon est passé un peu inaperçu durant sa première saison NCAA, malgré de très bonnes stats au scoring. 17 points à presque 50 % au tir et 45% à trois points (attention, une moyenne d’un seul three tenté par match qui peut fausser un peu cette stat), c’est un bon attaquant qui se repose pour l’instant avant tout sur de grosses qualités physiques. Une progression au shoot est la condition sine qua non pour la réalisation d’une vraie carrière en NBA. Comparé à Keyon Dooling.

Ses highlights de la saison dernière:

Zach LaVine, Meneur/Arrière (#28 DraftExpress, #11 NBADraft.net)

Attaque: Combo guard d’1m95, qui a grandi sur le tard en prenant 15 cms, Zach LaVine est passé du petit meneur rapide au joueur capable d’assurer à l’arrière et d’y dominer physiquement en trois ans. Annoncé comme un futur candidat au concours de dunk NBA, LaVine présente le profil type du meneur NBA des années 2010: grand, fort, puissant, capable d’assurer en transition comme sur jeu placé. Très explosif et vertical, il peut facilement finir au cercle ou trouver la bonne passe par-dessus la défense. Il manque un peu d’agressivité, se contentant trop souvent de son étrange mais régulier jump shoot après avoir battu son défenseur plutôt qu’allant chercher les points dans la raquette. Très bon dribbleur, sa prise de décision laisse souvent à désirer, et il peut faire preuve d’une inconstance agaçante. Pour beaucoup de scouts, son potentiel est immense, et s’il devient plus agressif, plus consistant et plus solide, il sera capable de prendre une place majeure dans n’importe quelle équipe NBA.

Défense: S’il impose sa longueur et ses mains rapides, ainsi que son explosivité à ses adversaires, LaVine doit encore gagner en muscle pour exploiter pleinement son potentiel. Son inconsistance lui fait parfois des misères de ce côté du terrain. Comme dans le reste de son jeu, les qualités physiques et techniques sont là, mais le franchissement d’un cap au niveau mental sera nécessaire pour pouvoir prétendre à une place de joueur de premier plan en NBA. Ses 2.7 rebonds de moyenne font vraiment désordre au vu du physique du garçon.

Et aussi: Un joueur qui fait clairement débat aux US. Sorti de nul part ou presque, (il n’était même pas attendu parmi les 50 meilleurs arrivants en NCAA), LaVine est en train de s’imposer comme LE freshman de la PAC 12 (sa division) devant Aaron Gordon (MVP du dernier championnat du monde U19), excusez du peu. De nombreux scouts le comparent à Russell Westbrook (autre ancien de UCLA, là encore, on a vu pire comme référence), mais le consensus des analystes lui conseille de rester un an de plus en NCAA, histoire de parfaire son jeu. La décision sera en tout cas extrêmement importante: si LaVine est en surrégime cette saison, comme certains le prétendent, la chute n’en sera que plus dure… Néanmoins, le potentiel physique fait déjà saliver un certain nombre de franchises.

Les highlights de Zach LaVine face à Nevada en Novembre dernier:

Montrezl Harell, Ailier Fort (# 27 NBADraft.net, #23 Draftexpress)

Attaque: Un joueur un peu sous-dimensionné pour son poste (2m03) qui compense par son explosivité et sa puissance physique. Harell n’est pas un scoreur, c’est un role player solide qui utilise sa puissance pour poser de bons écrans, est capable d’aller accompagner la contre-attaque grâce à une mobilité rare chez un grand et peut finir au cercle avec autorité, qu’il y ait contact ou non. Beaucoup de ses points proviennent des secondes chances qu’il obtient (3 par match en moyenne cette année), et il peut à l’occasion monter au alley-oop. Pour le reste, quasiment pas de mouvement au poste et un jumper très peu fiable. Clairement pas une force offensive.

Défense: Ses 2m20 d’envergure et sa solidité lui permettent de compenser son manque de taille lors des duels. Très intense dans son jeu, il est capable d’apporter une dimension mentale supplémentaire à son équipe du fait de son esprit de combattant. Un joueur qui n’hésitera pas à plonger n’importe où pour récupérer un ballon qui traîne, et qui aspire quand même 8 rebonds en moyenne cette saison. Très bonne vitesse latérale qui garantit qu’il pourra défendre sur la quasi-totalité des 4 NBA. Il peut même se retrouver à garder des arrières sans être ridicule après pick-and-roll. Son intensité lui joue parfois des tours car il lui arrive d’avoir des sautes de concentration assez importantes.

Et aussi: Titré l’an dernier avec Louisville, Harell aura passé la majeure partie de sa carrière NCAA avec un rôle proche de celui qu’il occupera en NBA: défendre, peser sur la défense et prendre des rebonds. Les scouts apprécient ce genre de profil, car ils savent précisément ce qu’ils sont en droit d’attendre du joueur et ce qu’il est incapable de faire. Malgré tout, Harell reste extrêmement frustre offensivement, et son salut passera uniquement par sa capacité à être décisif en défense. Comparé à J.J. Hickson.

Ses highlights:

Retrouvez les précédents profils dans The Draft, n°1.

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