La touche StillBallin

Basketball Manager: Ma partie, Episode 23

StillBallin s’est collé au jeu de simulation de gestion sportive « Basketball Manager » qui offre la possibilité à son possesseur d’enfiler le costume de General Manager d’une franchise NBA. Alors qu’il teste cette réplique version balle orange de Football Manager pour la première fois, le chroniqueur a décidé de relever l’un des défis les plus relevés de l’histoire de la célèbre ligue américaine: faire gagner un titre aux Timberwolves de Minnesota.

[Lire les épisodes précédents]

« Taj Gibson est un excellent renfort pour Minnesota. Ce genre de recrue est représentatif de ce que nous essayons de faire ici. Jouer intelligemment, jouer dur, jouer sans retenue. Être fort en défense autant qu’en attaque. Ne rien négliger. Ne jamais abandonner.

– Taj Gibson a trente ans dans une équipe qui repose sur deux joueurs d’à peine vingt et vingt-et-un ans. Dans quelle mesure compte-t-il dans les projets à long terme de la franchise et comment va-t-il s’intégrer dans cet effectif très jeune?

– Avoir de jeunes joueurs ne signifie pas simplement attendre qu’ils grandissent pour espérer gagner. Nous essayons dès aujourd’hui d’afficher notre meilleur basket possible et la présence d’un joueur comme Taj va y contribuer grandement sans pour autant freiner le développement des jeunes joueurs en question. Au contraire, évoluer à côtés de quelqu’un comme lui n’aura que des effets positifs.

– Voulez-vous dire par là que Kevin Martin freinait le développement des jeunes?

– La présence de Kevin générait un dilemme qui nous obligeait à choisir entre notre volonté d’être le plus compétitif possible et notre objectif de développer un jeune joueur talentueux comme Zach LaVine. Cette situation était cependant un problème avec lequel nous n’étions pas spécialement mécontents de nous débattre. Au contraire, la concurrence existante ou encore l’influence de Kevin sur et en dehors du terrain valait bien cette petite difficulté. Mais une opportunité s’est présentée d’obtenir un vétéran plus jeune et plus adéquat avec nos besoins. Nous l’avons saisie.

– Zach LaVine a-t-il exigé un transfert de Kevin Martin?

– S’il vous plaît, évitez te faire des hypothèses saugrenues de ce genre. Zach est un professionnel et il n’a évidemment rien fait de ce type.

– Un trentenaire remplace pratiquement poste pour poste Gorgui Dieng qui est plus jeune. Avez-vous décidé de troquer l’idée de miser sur le long terme contre celle de gagner le plus tôt possible? Est-ce bien pertinent quand on sait que les joueurs majeurs de l’équipe atteindront leur pleine mesure seulement d’ici trois ou quatre ans?

– Je compte bien voir Taj sous le maillot des Wolves dans les trois ou quatre ans que vous évoquez. Ensuite, l’âge des protagonistes n’est qu’un élément parmi d’autres dans un transfert. Taj va apporter des choses qui sont nécessaires à notre développement et à notre objectif de rejoindre les playoffs le plus vite possible, que ne pouvait pas, à ce jour, offrir Gorgui.

– Étiez-vous déçu des performances de Dieng?

– On ne peut pas être déçu d’un joueur qui se donne tout le temps à fond comme c’est le cas de Gorgui. Simplement, il est apparu que ses qualités, plutôt tournées vers l’offensive, ne correspondent pas à ce dont l’équipe a besoin.

– Gibson sera-t-il titulaire? Aura-t-il davantage de temps de jeu qu’à Chicago?

– Les places de titulaire et le temps de jeu ne sont pas prédéterminés à l’avance. Tout ça se gagne au fur et à mesure des matchs et des entraînements, et peut fluctuer au gré de la stratégie collective. Flip Saunders fera, avec Taj comme avec les autres membres de l’effectif, ce qu’il jugera être le mieux pour l’équipe.

– Saunders a-t-il eu son mot à dire dans cette transaction?

– Bien sûr et il était favorable à cette décision.

– Le nom de Jabari Parker a transité dans plusieurs rumeurs, Milwaukee et Phoenix étaient même engagés dans des négociations très avancés à son sujet. Pourtant, Parker est toujours un Buck. Avez-vous essayé de monter un échange pour l’avoir ?

– C’est une bonne question. Malheureusement pour vous, je ne discuterai pas de ce qu’il se passe ou ne se passe pas en coulisse.

– Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre, KC. Bonne chance face à Toronto vendredi. »

Punaise, il m’a énervé. Évidemment que la présence de Kevin Martin était un frein au développement de Zach LaVine. Bien sûr que Gorgui Dieng n’a pas montré cette année qu’il pourrait être le role player défensif et énergique que j’espérais. Bien sûr que s’il en avait été différemment, je ne l’aurais vraisemblablement pas transféré contre un trentenaire, aussi précieux celui-ci soit-il. Mais, mince, je ne vais pas donner l’image d’une organisation qui critique un joueur à qui on ne peut rien reprocher d’autres que ses propres limites.

La franchise brutale et irréfléchie est un gros lourdaud qui écrase par inadvertance les châteaux de sable des enfants sur son passage. Elle ne m’apportera rien et peut au contraire me causer de nombreux désagréments tels que donner l’image d’une organisation peu respectueuse de ses anciens joueurs ou encore torpiller les potentielles transactions futures avec les Bulls (conséquence logique d’avoir plus ou moins dit au monde entier qu’ils avaient été le dindon de la farce dans cet échange, en récupérant ces joueurs que j’aurai critiqué).

Il faut reconnaître que j’ai aussi foiré à un endroit ou un autre de l’interview. Je n’aurai pas dû dire publiquement que le choix de transférer Martin est en partie motivé par la volonté de faire un peu de place à LaVine.

Le jeune ressort sur patte va croire qu’on lui a déroulé le tapis rouge et penser que du temps de jeu lui est désormais dû quoiqu’il arrive. Va-t-il bosser aussi fort que lorsqu’il était en concurrence avec le shooteur vétéran? Va-t-il prendre le melon en voyant qu’on est allé jusqu’à transférer ceux qui sont peut-être nos deux meilleurs éléments du banc en partie pour lui?

J’aurai plutôt dû dire qu’obtenir Gibson était une si belle opportunité qu’elle valait bien des sacrifices comme Martin et Dieng. La promotion de LaVine à un plus grand rôle n’aurait alors uniquement été considérée comme un effet collatéral, une chance inopinée et non prévue que l’arrière sophomore pourra éventuellement saisir.

Tant pis, le mal est fait désormais. Et puis il n’est pas dit que LaVine sur-réagisse ainsi. Mais il n’est pas exclu non plus que je me retourne un jour sur mon passé et cible ce moment comme celui du début de la fin entre lui et moi. Voire pire, que cette histoire finisse par engendrer une implosion du vestiaire. Bah, on verra bien. Il sera peut-être toujours temps d’éteindre l’incendie s’il se présente.

Lorsque Flip Saunders et moi avons parlé de la nouvelle rotation à mettre en place suite à l’évolution de l’effectif, LaVine est devenu le premier shooting guard remplaçant d’Andrew Wiggins. Ce dernier étant également appelé à affecter une certaine portion de son temps de jeu sur le poste 3 (35,2% me dit son profil statistique), LaVine va voir ses minutes se gonfler largement, vraisemblablement jusqu’à atteindre plus ou moins le même nombre que celles de Kevin Martin (un peu plus de 25 minutes par match).

Mécaniquement, nous avons fait passer son statut de « Remplaçant » à « Sixième homme », sinon quoi Saunders aurait dû s’astreindre à ne pas le faire jouer plus d’un quart d’heure et à trouver d’autres solutions pour remplir le temps de jeu restant sur ce poste 2. Avec ça, LaVine va avoir un vrai rôle jusqu’à la fin de la saison et la belle chance de montrer de quel bois il est fait.

Sans avoir besoin de négocier, nous nous sommes également entendus pour donner à Taj Gibson le statut de Sixième homme. C’est-à-dire de qu’il n’aura pas le temps de jeu d’un titulaire mais qu’il sera toutefois bien plus utilisé qu’un simple remplaçant.

Comme moi, Saunders pense qu’il faut mettre le nouvel intérieur Wolf sur le terrain autant que possible pour améliorer notre défense, à la fois par ses qualités individuelles et par les progrès que devraient faire ses coéquipiers en évoluant à ses côtés. Personnellement, j’avais aussi en arrière pensée l’idée qu’il faut l’impliquer au maximum pour qu’il reste motivé malgré les chances pour l’instant éloignées de titre, ainsi que pour pouvoir le re-signer dans un an et demi.

Il est devenu la première rotation derrière Nemanja Bjelica, qui lui aussi dispose du statut de Sixième homme, ce qui laisse à Gibson plus à manger que derrière un titulaire classique. Comme c’était le cas avec Dieng, nous l’avons également installé en quatrième ligne du poste de pivot derrière Karl-Anthony Towns, Nikola Pekovic et Kevin Garnett.

L’ancien Bull et partenaire de DeMar DeRozan, OJ Mayo, Nikola Vucevic ou encore Nick Young à USC est un peu petit (2m05 des pieds à la tête, on soulignera quand même son envergure de bras kilométrique de 2m24) et ne monte pas très haut mais le basket d’aujourd’hui peut très bien se satisfaire et même parfois profiter de cette particularité (vitesse, habitude de la défense du périmètre, etc).

J’avais noté que Saunders n’offrait pas beaucoup plus de 32 minutes par match à Karl-Anthony Towns, ce qui me convient très bien à la fois parce que cela permet de le préserver physiquement et mentalement, et parce que ça laisse quelques minutes supplémentaires à mes autres nombreux intérieurs.

Cependant, avec derrière Gibson et Garnett en Sixième homme, ainsi que Pekovic en remplaçant, il y avait certainement trop de minutes promises pour ce qu’il en existe. Towns, Gibson et Garnett déportaient une partie de leur temps de jeu sur la position de power forward mais je ne pense pas que cela suffisait. D’autant plus que j’ai apprécié les courtes séquences de jeu avec Shabazz Muhammad en 4 et que j’aimerais bien poursuivre dans cette voie. Nous devions dégrader quelqu’un. Mais qui?

Pekovic s’est plutôt bien remis de ses soucis physiques. Il joue un peu moins de vingt minutes par rencontre avec, comme pour Garnett, régulièrement un match par ci, par là où il ne rentre pas du tout en jeu (pour la composition de l’équipe qu’on peut modifier ponctuellement avant la rencontre, je donne le statut « Réserviste » à Pekovic ou Garnett en cochant en face la justification « Repos » et « Donner du temps de jeu aux autres ». Je crois qu’il n’y a qu’une ou deux fois où Saunders s’y est opposé).

Si je rapporte sa production statistique à 36 minutes, Pekovic tourne à un solide 17,4 pts à 49%. J’ai à plusieurs fois pu voir sa force de scoring à proximité du cercle porter à elle seule l’attaque de ma « second unit » ou ancrer une partie de la défense adverse pour ouvrir de belles positions ouvertes à l’extérieur. Défensivement par contre, le moindre mouvement ennemi le met en difficulté.

C’est un problème parce que j’ai d’avantage besoin de défense que d’attaque. Peut-être que la présence de Gibson sur le parquet à ses côtés offrirait de bien meilleure chance de survie à mon banc. J’ai aussi toujours l’espoir de transférer le monténégrin, et montrer que notre organisation compte sur lui pour gagner des matchs est le meilleur des arguments de vente.

L’équipe est plus performante en défense avec Garnett sur le terrain mais Saunders réduit doucement le temps de jeu du vieux guerrier. Plusieurs semaines auparavant, quelques rapports du staff technique avait glissé que le Big Ticket se fatiguait de plus en plus vite et qu’il avait de plus en plus de mal à suivre le rythme toujours plus soutenu de la ligue.

Durant les matchs, je n’avais pas spécialement remarqué que l’indicateur de son niveau de fatigue chutait de façon alarmante. Cela dit, ma note n’est que de B- en observation, aussi mon jugement sur ce genre de chose (représenté par le dit indicateur) n’est pas infaillible. Je fais donc confiance au staff sur ce coup-là même si après tout je ne connais pas encore assez bien son niveau de compétence. Lui aussi se trompe peut-être. Bah, si Garnett avait le sentiment qu’on le pense à tort se fatiguer vite, il nous l’aurait sèchement fait savoir, non?

Ainsi, Saunders a validé ma proposition de coulissé Garnett de Sixième homme à Remplaçant. Aussi douloureux cela soit-il pour mon petit cœur.

Superstars:
Titulaires: Ricky Rubio, Andrew Wiggins, Shabazz Muhammad, Karl-Anthony Towns
Sixièmes hommes: Nemanja Bjelica, Taj Gibson, Zach LaVine, Kevin Garnett
Remplaçants: Andre Miller, Nikola Pekovic, Kevin Garnett
Bouche-trous: Tyshaun Prince, Damjan Rudez, Jarell Eddie
Réservistes: Tyus Jones, Adreian Payne

Meneur de jeu:
1) Ricky Rubio
2) Andre Miller
3) Zach LaVine
4) Tyus Jones

Arrière shooteur:
1) Andrew Wiggins
2) Zach LaVine
3) Jarell Eddie
4) Shabazz Muhammad

Ailier shooteur:
1) Shabazz Muhammad
2) Andrew Wiggins
3) Tyshaun Prince
4) Zach LaVine
5) Jarell Eddie
6) Nemanja Bjelica

Ailier fort:
1) Nemanja Bjelica
2) Taj Gibson
3) Kevin Garnett
4) Shabazz Muhammad
5) Karl-Anthony Towns
6) Tyshaun Prince
7) Damjan Rudez
8) Adreian Payne

Pivot:
1) Karl-Anthony Towns
2) Nikola Pekovic
3) Kevin Garnet
4) Taj Gibson
5) Damjan Rudez
6) Adreian Payne

A suivre.

StillBallin (@StillBallinUnba)

Une réflexion sur “Basketball Manager: Ma partie, Episode 23

  • WarriorsBlackKid #P

    J'ai bien aimé l'interview haha

Laisser un commentaire