« Selon une source proche de la NBA…» Mais c’est qui cette source ?
Tout particulièrement durant l’offseason, on voit très souvent les journalistes NBA justifier leurs informations en citant de façon très générale des « sources » ou des « sources proches de la ligue ». Suite à la rumeur (lancée par Chris Sheridan) indiquant que LeBron James et les Cleveland Cavaliers, c’était déjà presque de l’histoire ancienne, Steve Kyler (Basketball Insiders) a expliqué de façon assez précise quelles pouvaient être les personnes derrière ces fameuses « sources ». Ils les divisent en 6 catégories distinctes.
Les agents
La première source d’information selon Kyler. Et pas uniquement les plus connus comme Dan Fegan, Andy Miller, B.J. Armstrong, Bill Duffy ou Jeff Schwartz. En-dessous d’eux se trouvent de nombreux autres plus « petits » agents qui représentent la majorité du métier. Et ce seraient eux qui fourniraient le plus d’informations. En contact quotidien avec leurs clients, ils discutent également avec le personnel de l’équipe fréquemment. En étant prêts à partager certaines de leurs informations récoltées, ils gagnent en valeur autant auprès des journalistes que des franchises.
Les équipes
Kyler indique qu’avec 30 franchises NBA, il y a 30 manières différentes de communiquer. Les GM seront par exemple rarement bavards, mais pourront dire ‘Je ne veux pas que vous me citiez mais voilà ce qui se passe réellement’ ou ‘Je ne veux pas que vous me citiez mais cette histoire est totalement fausse’ ou encore ‘Ce n’est pas réellement ce que nous sommes en train de faire’.
Kyler indique que malgré la « mini-armée » en charge de la communication avec les médias, les équipes travaillent avant tout dans leur propre intérêt. Que ce soit en essayant d’attirer l’attention pour un éventuel transfert ou en essayant de brouiller les pistes concernant des choix de draft ou des free agents. Certains employés ont par ailleurs signé, à une époque où tout va très vite via les réseaux sociaux, des documents qui attestent qu’ils acceptent que leurs archives téléphoniques puissent être écoutées pour vérifier qu’ils n’aient pas délivré des informations jugées confidentielles.
Les autres équipes
Généralement selon Kyler, la plupart des rumeurs sur le marché des transferts sortent d’équipes non concernées par l’éventuel deal. Connaître son origine peut ainsi aussi aider à mieux comprendre une rumeur. Des équipes qui ne cherchent pas à recruter tel ou tel joueur peuvent ainsi être plus enclines à en discuter sans retenue. Comme chez les agents, Kyler indique qu’un assistant GM ou un directeur du ‘player personnel’ peut aussi chercher à gagner en réputation pour être soutenu s’il souhaitait un jour aspirer à une position associée à plus de responsabilités.
Les joueurs de l’équipe
Il est commun selon Kyler que des coéquipiers d’un joueur dont il est question dans une rumeur partagent une information. On ne peut néanmoins pas leur faire beaucoup confiance sur les transferts, mais ils sont en revanche les meilleurs pour discuter du sentiment d’un joueur sur sa situation.
Les joueurs se protègent naturellement entre eux. Ils vivent aussi toujours selon Kyler dans leur petite bulle en raison de leur style de vie, surtout pendant la saison. Peu sont prêts à partager des informations, mais ils peuvent être plus ou moins proches de certains journalistes et ainsi parfois discuter de certains sujets dans un cadre plus amical que professionnel.
Les joueurs des autres équipes
Également une grande source d’informations selon Kyler, qui rappelle que beaucoup de joueurs partagent les mêmes agents ou agences. Beaucoup de joueurs sont amis avec des joueurs d’autres équipes, s’entraînent ensemble en dehors de la saison… Encore une fois, il s’agit de ‘off’, c’est-à-dire que les conversations ne sont pas enregistrées mais peuvent être citées comme des « sources ».
La périphérie
C’est là que ça se complique. Des gens qui selon Kyler « adorent parler » mais qui ne sont pas directement liées au sujet. Cela donne lieu la plupart du temps à beaucoup de spéculation. Kyler indique ainsi qu’un journaliste, surtout réputé, ne va jamais ‘inventer’. Il va par contre citer une source « périphérique » jugée crédible mais qui ce sera tout simplement trompée.
Kyler raconte alors sa propre expérience lors de la draft. Lors d’une discussion avec l’agent d’un joueur sur la liste des transferts, ce dernier lui apprend que les équipes précédemment citées comme intéressées ne font plus partie des discussions. À leur place selon l’agent, deux nouvelles équipes favorites, quelques heures avant la draft. Il s’agit là selon Kyler de la définition de la source périphérique. L’agent n’était pas directement impliqué, n’a pas participé aux conversations, mais connaissait tous les détails et s’était toujours montré crédible dans le passé. Se pose alors un choix, pas toujours évident à faire. C’est aussi pour cela qu’aujourd’hui, Adrian Wojnarowski, toujours extrêmement fiable, est aussi respecté.