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[Interview] Zion Williamson : « J’ai trois joueurs NBA dont je m’inspire »

Incapable de jouer à cause de sa blessure, Zion Williamson était pourtant présent au Jordan Brand Classic. L’occasion pour votre serviteur et Pascal Giberné d’avoir une longue discussion avec le phénomène. Nous avons attendu que les collègues US s’écartent, pour savoir ce qu’il pense vraiment de ce stéréotype de dunkeur qui lui colle à la peau –et dont Coach K semble aussi vouloir le débarrasser…

Zion, quand as-tu commencé à t’imaginer en NBA ?

En fait, quand j’étais petit, je croyais vraiment que l’on jouait au basket jusqu’à l’université et point barre. Mais ensuite, j’ai réalisé que c’était la NBA l’étape ultime ! Je devais avoir 7 ou 8 ans. Je regardais pas mal de NCAA en fait, j’avais les commentateurs comme Dick Vitale qui disait que tel ou tel joueur était le meilleur… Et j’adorais regarder de bons joueurs.

As-tu pu jouer contre des joueurs NBA depuis ?

Quelques uns, je crois que c’était au Adidas Nationals. Je ne pourrais pas dire les noms exacts, mais j’ai pu leur poser quelques questions. Notamment comment ils acceptaient leur rôle en NBA. Parce qu’en High School, on touche tous beaucoup le ballon. Mais quand tu arrives en NBA, tu vas peut-être te retrouver dans une équipe avec James Harden et Chris Paul, et tu devras devenir un « role player »… Et puis, si je ne suis pas le joueur majeur dans une équipe NBA, au moins j’aurai pu m’y habituer à Duke !

Tes dunks ont tellement été vus que les gens ne t’identifient qu’à ça. Crois-tu que, du coup, cela donne une fausse image de toi ?

Bien sûr ! Parce que les gars me voient faire tous ces dunks, ils ne veulent pas reconnaître que j’ai un jeu très complet. En fait, comme ils me voient comme un costaud qui dunk, ils me classent en ailier-fort… Je ne peux rien y faire. Si c’est ce qu’ils pensent de moi, c’est comme ça ! Mais je sais ce que je peux apporter dans le jeu, Coach K aussi, et c’est pour ça que j’ai choisi Duke également.

« Je veux avoir un impact dans le jeu comme LeBron, mais à cause des dunks, les gens ne veulent pas voir ça en moi »

Justement, comment vas-tu jouer pour Mike Krzyzewski ?

Je pense que je vais jouer de 2 à 4. Il sait que moi, Cameron (Reddish) et R.J. (Barrett), on est tous très polyvalents. Et la dernière chose qu’il veut faire, c’est me coller une étiquette. Parce que ce serait le début de la fin. Donc je pense qu’il va me mettre 2, 3 ou 4. De temps en temps ce sera Cameron qui remontera la balle, d’autres fois R.J., et bien sûr Tre (Jones) aussi, puisqu’il sera meneur.

Et toi, selon quel type de joueur te vois-tu ?

Je pense que je rends les joueurs autour de moi meilleur, déjà. Et puis je peux tout amener dans le jeu en fait. Quel que soit ce dont le coach a besoin, je peux rentrer sur le terrain et le faire. C’est comme LeBron, tu ne peux pas lui attribuer juste une seule position. Si le meneur est blessé, il peut passer de 4 à 1. Je veux avoir ce genre d’impact sur mon équipe. Mais à cause des dunks, comme je te disais, les gens ne veulent pas voir cela en moi.

Tu as l’impression que les gens ne te connaissent pas donc…

Oui, je crois que les gens veulent juste me voir comme un gars qui est sur les réseaux sociaux, qui a plein de gens qui le suivent… ce genre de trucs.

« Coach K m’a dit : tu n’es pas un dunkeur »

Avoir autant d’exposition à Duke, cela va te permettre de montrer à plein de monde tout ton jeu donc, non ?

Je crois que ça, ça aurait pu se passer dans n’importe quelle fac. Mais Coach K, dès la première fois qu’il m’a vu, il m’a dit : « Tu n’es pas un dunkeur ». Il m’a dit de ne plus mettre de dunks sur les réseaux sociaux, pour que les gens ne me voient pas que sous cet angle-là. Il m’a fait sentir comme le joueur de basket pour lequel je veux être reconnu.

Où va-t-il te positionner alors ?

Ça va être pas mal à l’extérieur en fait. Evidemment, s’il y a un match-up favorable et que l’on a besoin d’un panier rapide, j’irai au poste. Je me sens hyper confortable avec lui en fait. La manière dont je vois mon jeu, c’est la même impression qu’il a. Il m’a décrit des choses qui correspondent exactement à ce que je veux montrer.

Tu cernes des points sur lesquels tu dois travailler aussi ?

J’ai 17 ans, je suis toujours au lycée, donc maintenant j’ai l’impression que je peux encore travailler sur tout, car je ne suis parfait en rien. Mais pour des points spécifiques, je pense que je vais laisser les coaches à la fac et – j’espère – en NBA me guider. Et en même temps, moi je n’ai pas l’impression d’avoir de faiblesse. J’ai confiance en moi et je me dis que je peux tout faire. Parce qu’à l’entraînement, tout peut marcher, mais c’est en match que ça compte. Certains se décomposent. Moi j’ai confiance pour tout faire.

« J’étais vraiment petit et maigre quand j’étais jeune ! »

Tu as des atouts naturels, mais as-tu dû bosser aussi pour optimiser tes qualités athlétiques ?

Une partie est naturelle. Mais tu dois toujours travailler sur tout. Tu ne peux pas te reposer sur des bases naturelles pour toujours. Tu ne vas pas aller très loin avec ça ! Je suis toujours en salle de muscu, je travaille toujours pour rester en forme physiquement…

Quand as-tu senti quand même que tu avais quelque chose de vraiment spécial, physiquement parlant ?

Pour être honnête, j’étais vraiment petit et maigre quand j’étais jeune ! C’est juste dans ma deuxième année de lycée, pendant l’été, que j’ai pris du poids et que j’ai grandi d’une dizaine de centimètres. Mais c’était à la fois une bénédiction et une malédiction. Ça m’a permis d’aller plus haut, mais ça m’a fait passer d’arrière à intérieur, et peu de gens ont essayé de me faire jouer à l’extérieur après…

« J’ai trois joueurs NBA dont je m’inspire »

Donc tu te vois vraiment comme un joueur extérieur…

Oui ! Parce que je peux créer plus de choses quand je suis au périmètre. Au poste, je ne fais que 1m98 – 2m01, alors qu’en NBA les gars vont faire 2m10, donc bon… Pourquoi j’irai au poste ? A l’aile, je peux prendre de l’élan pour attaquer le panier [il est hyper impressionnant de vitesse d’ailleurs], je peux claquer un « pull-up »… Avec ma taille, me faire jouer 4, c’est ce qui fait que des gens ne comprennent pas mon jeu et disent que je vais me planter. C’est juste leur opinion. S’ils me connaissaient, je pense qu’ils sauraient que mon jeu, c’est celui d’un joueur extérieur.

As-tu des joueurs NBA dont tu t’inspires en particulier ?

J’en ai trois. LeBron, parce que c’est un joueur complet, qui peut tout faire et tout voir pour son équipe. (Russell) Westbrook, parce qu’il apporte une intensité énorme à chaque match, il ne prend jamais rien à la légère. Et Kawhi Leonard, parce qu’il gère son truc en attaque et en défense, des deux côtés du terrain.

Tu as déjà cherché à les contacter, ou vice-versa ?

Pas ces trois-là. Je préfère attendre de les rencontrer en personne.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à Brooklyn

Une réflexion sur “[Interview] Zion Williamson : « J’ai trois joueurs NBA dont je m’inspire »

  • rapha56

    Le 5 de Duke la saison prochaine il va être dingue

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