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[Interview] Nicolas Batum : « Peut-être qu’ils se sont dit qu’avec la France, ils tenaient un vrai vivier de joueurs NBA »

Seconde journée pour les Charlotte Hornets à Paris et second passage devant les médias pour Nicolas Batum joueur le plus attendu de ce NBA Paris Game avec Giannis Antetokounmpo.

Alors Nico, ça fait quoi de jouer le premier match NBA en France ?

C’est particulier, très particulier. C’est le premier vrai match en France, on avait déjà eu de la présaison mais c’était à l’époque de Tony Parker et Ronny Turiaf. J’avais 14 ans et j’ai eu l’immense chance d’assister au San Antonio – Memphis. À présent, j’ai l’immense chance d’être là pour le premier match de saison régulière en France, qui plus est en tant que participant. C’est incroyable.

Est-ce qu’on peut dire que Tony Parker a ouvert les portes de la NBA au basket français ?

La France est un grand pays de basket, et la réussite de gars comme Tony et Boris nous a certainement ouvert les portes. Peut-être que ça a ouvert les yeux des scouts NBA, peut-être qu’ils se sont dit qu’avec la France, ils tenaient un vrai vivier de joueurs NBA. Désormais, on a beaucoup de gars qui font le grand saut et qui deviennent de vrais joueurs avec de vrais rôles dans leurs équipes, notamment Gobert qui sera au All-Star de Chicago dans deux semaines. Le basket français va bien, et avec des mecs comme Sekou Doumbouya ou Frank Ntilikina, je suis certain qu’il ira bien dans le futur aussi. Parce qu’on aura encore d’autres mecs qui pointeront leur nez d’ici là. La manière dont on enseigne le basket ici est bonne, on a un bel avenir.

On disait de Dubuisson qu’il était un joueur comme on en voit qu’une fois dans l’histoire d’un pays, et pourtant on a eu Tony parker. Est-ce que le prochain grand joueur du basket français sera une joueuse ?

Pourquoi pas ? Je l’espère en tout cas. On a beaucoup de joueurs masculins qui font de bonnes choses, mais chez les filles aussi on a beaucoup des résultats au très très haut niveau depuis des décennies. On n’a jamais eu de break au niveau des résultats du basket féminin en France. L’exemple que j’ai, c’est naturellement à Villeurbanne avec Marine Johannès, elle a le potentiel pour faire de grandes choses toute sa carrière. C’est quelqu’un que je suis depuis qu’elle est toute petite, on est de la même ville, donc je sais qu’elle a le potentiel pour porter le basket tricolore pendant les 5-10 prochaines années.

Est-ce que la victoire de l’Équipe de France sur les États-Unis l’été dernier a changé l’image du basket français dans ton vestiaire ?

Un petit peu quand même, parce que je pense que le basket français était déjà très respecté en général, grâce au succès de Tony et à la constance que nous, les joueurs français, avons pu avoir en NBA, sans même parler du récent succès de Rudy. Mais oui, ça a changé 2-3 trucs, parce qu’on a quand même battu les Américains. Même si ça s’annonçait pas comme la grande équipe, ils avaient des grands joueurs. On a gagné un certain respect, mais c’est un travail qui a débuté à l’époque avec Tariq, avec Moïso, qui a été enchaîné derrière par Tony, Boris, Ian, Mike, Ronny… On essaye de perpétuer la tradition que ma génération a léguée à Rudy et Evan, et qui sera léguée aux prochains. On connaît les noms, Frank, Théo, Killian, tous ces mecs-là… Le basket français se porte très, très bien.

Au-delà du match, on voit tous les événements organisés dans Paris cette semaine. C’est important que la NBA se montre partout ?

Bien sûr, le basket est un sport très global, et la NBA devient la ligue sportive la plus connue au monde. C’est important, ce qu’ils sont en train de faire, et c’est bien, parce que Paris est une grande ville de basket : on voit des terrains de basket un peu partout, il y a plein de basketteurs, le basket est très populaire à Paris. On voit l’engouement depuis qu’on est arrivés, on sent qu’il y a une effervescence autour de ce match-là telle que j’en ai rarement connu en France, même avec l’équipe de France. J’ai appris tout à l’heure qu’ils allaient refaire un match l’année prochaine, c’est important que ce genre d’événement devienne fréquent et annuel, en espérant qu’il y ait des joueurs français sur le terrain à chaque fois. Ça serait bien qu’Evan ait son match, je sais ce qu’il ressent par rapport à ça ! Que Rudy vienne aussi, etc… C’est une bonne chose pour le public français, pour le basket français en général : ça montre qu’on a vraiment un beau sport et que même les Américains pensent à nous de temps en temps.

Tu sors d’une animation auprès de jeunes en situation de handicap. Toi, en tant que joueur pro, qu’est-ce que ça t’apporte ?

C’est important, que ce soit avec les jeunes ou le monde handisport. Quand j’ai eu leur âge, j’aurais adoré vivre ça. Vivre ça, partager ça avec ces jeunes, voir leur sourire, leur bonne humeur… On n’a pas vu le temps passer, et c’est quelque chose qui est important parce que ça nous permet de comprendre l’impact qu’on peut avoir envers la jeunesse. On montre qu’on a une passion, le basket, et que c’est ça qui nous rassemble.

À ton avis, le public parisien sera plutôt pour les Hornets ou les Bucks ?

C’est une bonne question, on verra demain ! Sans doute un peu des deux, mais le plus important, c’est que la NBA revienne en France, c’est ça le message qu’il faut faire passer. J’ai été content quand j’ai eu l’annonce officielle, je suis content pour les fans français, content qu’ils aient la chance de revoir du basket NBA à Paris. C’est un basket qui est très suivi, même médiatiquement, il y a plus de matches qui sont diffusés qu’avant. Et là c’est en live, avec un joueur comme Giannis qui est MVP en titre, c’est bien qu’ils aient la chance de voir ça de près. Moi, ils m’ont déjà vu jouer *rires*

Ce match à Paris, ça doit avoir un sacré impact sur l’organisme. Comment tu te sens ?

Un peu fatigué. Un peu fatigué parce que ce sont de longues journées et qu’on se remet à peine du décalage horaire. C’est un vol de huit heures, avec six heures de décalage horaire, et on n’est arrivés qu’avant-hier. C’est sûr que ce n’est pas évident, mais avec l’excitation, l’engouement, l’effervescence du moment, on prend le dessus. On prend le dessus parce qu’on sait que c’est un moment unique dans une carrière. Pour moi, c’est sûr, mais surtout pour mes coéquipiers qui ne sont jamais venus en France ou à Paris. Ils sont contents d’être là et de passer ce moment ici. Ce n’est pas évident, mais on sait que c’est une opportunité unique donc on profite à fond, on profite du moment.

Propos recueillis par Lucas Saïdi à Paris

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