Giannis Antetokounmpo : « En passant ces coups de fil, je savais la pression que ça me mettait »
Malcolm Brogdon a quitté les Milwaukee Bucks cet été. Alors que des discussions étaient en cours pour une prolongation de contrat, Jon Horst, le Manager General des Bucks a préféré conclure un sign-and-trade avec les Pacers. Il s’en est expliqué.
« La décision quant à l’avenir de Malcolm était plus basée sur nos évaluations internes, la complémentarité du roster, notre volonté d’avoir de la flexibilité financière et d’avoir des options plus tard, pour construire une équipe qui pourra durer dans le temps. On a décidé que ce contrat (85 millions sur quatre ans), ou en tout cas qu’un contrat de ce type, s’il entrait en balance avec des assets de qualité qu’on pourrait récupérer dans un trade, ne serait pas prioritaire. On voulait plutôt parler d’un sign-and-trade, au lieu de matcher une offre. » Jon Horst.
En partant, Brogdon a laissé derrière luiun trou dans le backcourt de la franchise du Wisconsin. Capable de jouer aussi bien meneur qu’arrière, The President devait être remplacé et la tâche n’allait pas être évidente. Heureusement, Giannis Antetokounmpo avait pris de l’avance. En discutant avec Brogdon de sa situation salariale l’année dernière, il savait qu’il y avait un risque pour que l’ancien rookie de l’année quitte les Bucks. Il a donc pris les devants en tentant de recruter son ou ses remplaçants.
« Je n’aime pas faire ce genre de choses. Je ne suis pas plus cher pour faire le boulot de Jon ou de Mike Budenholzer. Si vous m’aviez posé la question il y a un ou deux ans, je vous aurais dit que c’était le coach qui devait s’en occuper. Mais on en était à un point où je me suis dit : « OK, Malcolm va partir. À ce moment-là, j’avais le sentiment que Kyle Korver et Wesley Matthews étaient les gars qui pouvaient nous aider à gagner. » Giannis Antetokounmpo.
Le Greek Freak a donc pris son téléphone pour joindre en premier l’ancien Blazer, Wesley Matthew.
« Je lui ai dit : « Tu peux défendre, tu peux rentrer des tirs, t’es un gars génial, et c’est le plus important. Tu peux aider cette équipe à devenir meilleure. Pour l’instant, tu n’as pas gagné de titre c’est ça ? Moi non plus. On doit rassembler des gars qui veulent vraiment gagner. » Giannis Antetokounmpo.
D’autres équipes étaient sur le coup, mais l’initiative de Giannis Antetokounmpo a convaincu l’arrière de 33 ans de s’engager dans le Wisconsin.
« Ça représentait beaucoup pour moi. Ce que je vais dire ne tient pas seulement pour les athlètes : l’admiration des pairs, c’est le plus important. Oubliez les médias, les blogueurs et toutes ces choses. C’est le respect du gars contre qui tu vas jouer, et avec qui tu vas jouer, qui est le plus important. » Wesley Matthews.
La première recrue sécurisée, le MVP en titre a repris son portable pour appeler sa seconde cible : Kyle Korver.
« On s’est parlé, et je ne vais pas dire qu’il est bizarre, mais il est plus réservé. Donc la première fois que je l’ai appelé je me suis demandé si j’avais tout fait foirer. » Giannis Antetokounmpo.
Quelques semaines plus tard, les deux hommes se sont retrouvés dans le même centre d’entrainement, totalement par hasard. Et le Grec a alors pu continuer d’inciter Korver à le rejoindre.
« Je l’ai vu là-bas, et il pensait que j’étais venu parce que je savais qu’il était-là. Mais c’est faux, je n’en avais aucune idée. Mais on a commencé à s’entrainer et j’étais en mode : « OK, regarde Kyle, c’est comme ça que je peux t’avoir des tirs ouverts. On peut faire ça, ou ça. Je sais qu’Al Horford est ton meilleur ami et que tu adorerais jouer avec lui à Philadelphie, mais écoute, je peux te trouver des tirs, je peux te donner la balle plus facilement. » » Il a adoré. Au second workout qu’on a fait ensemble, je lui ai dit que ce n’était pas grave s’il ne venait pas dans l’équipe. Ça devait arriver, on devait se retrouver. Je suis resté honnête, je ne lui ai pas dit qu’il allait avoir 20 tirs par match, je ne lui ai pas dit qu’il allait marquer 40 points. » Giannis Antetokounmpo.
Quelques jours plus tard, le sniper s’engageait lui aussi avec les Bucks.
« Je suis resté honnête avec eux, et je pense que c’est ce qu’ils ont aimé. Peut-être que des gars en NBA ne m’aime pas, mais ils me respectent, ils respectent qui je suis, ce que j’apporte. Donc je sais que quand je parle comme ça à des gars, ils le respectent. Ils savent que je ne dis pas des conneries. Si je dis : « Regarde, on peut faire ça et aller jusque-là » ils savent que je vais faire le maximum. Quand j’ai passé ces coups de fil, je savais la pression que ça me mettait. Je devais tenir mes promesses, leur parler, leur donner des conseils, discuter avec eux quand ils sont en manque de confiance… » Giannis Antetokounmpo.
Et ces recrues ont effectivement pesé jusque-là. Matthews, même s’il a eu du mal en attaque au début de la saison, est un titulaire régulier, avec 58 matchs commencés sur 61 possibles et 7,5 points par match, en plus d’une belle défense. Korver, de son côté, est souvent utilisé avec Antetokounmpo pour écarter au maximum le jeu. Et ça marche.
« Je ne peux même pas imaginer ce qu’on ressentira si on gagne le titre ensemble. Cette équipe est spéciale, l’atmosphère est incroyable. Si on gagne un titre, ça sera incroyable, on sera lié pour la vie et c’est ce que je recherche. J’aime mes coéquipiers, je pourrais mourir pour eux. Je suis comme ça et j’espère qu’ils le savent. C’est avec ce groupe que je veux gagner et j’espère qu’on y arrivera. » Giannis Antetokounmpo.
Pour l’instant, les Bucks sont bien partis vu comment ils écrasent la saison régulière avec leurs 53 victoires et 9 défaites.