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« Vous allez penser que je suis un gars horrible », dans les coulisses des interviews de Michael Jordan pour The Last Dance

Du 19 avril au 17 mai, ESPN diffusera chaque dimanche un épisode (disponible dans la foulée sur Netlifx le lendemain) du très attendu documentaire The Last Dance, divisé en 10 épisodes et consacré à la saison 1997-98 des Chicago Bulls, la dernière de Michael Jordan avec l’équipe. Celle de son 6ème titre aussi. Jason Hehir, réalisateur du docu-série, a interviewé 106 personnes dont Jordan lui-même, non loin de sa maison floridienne. Trois interviews d’His Airness ont été enregistrées : la première en juin 2018, la second en mai 2019 et la dernière en décembre 2019.

La première rencontre entre Hehir et Jordan remonte elle au 27 septembre 2017, à New York. Hehir se préparait à se rendre à la salle de gym aux alentours de 18h quand Estee Portnoy, manager de longue date de Jordan, lui a demandé s’il pouvait la rejoindre, elle et Jordan, dans un hôtel de Manhattan. Hehir a vite changé de vêtements et filé ‘uptown’.

« Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, Michael est assis dans le lounge avec sa femme (Yvette Prieto) et Estee. À ce stade, je connaissais déjà Estee depuis un moment. Elle nous a présentés, on s’est installés et on a fait connaissance. Tout s’est bien passé. Cela a duré un peu moins d’une heure. Je lui ai dit : ‘Pourquoi veux-tu faire ça ?’. Il m’a répondu : ‘Je ne veux pas’. ‘Pourquoi ?’. Et il a dit : ‘Quand les gens verront ces images, je ne suis pas sûr qu’ils seront en mesure de comprendre pourquoi j’étais si intense, pourquoi j’ai fait les choses que j’ai faites, pourquoi j’agissais comme j’ai agi, et pourquoi j’ai dit les choses que j’ai dites’. Il a dit qu’il avait été sur le dos d’un gars qui s’appelait Scotty Burrell toute la saison et que : ‘Quand vous allez voir les images, vous allez penser que je suis un gars horrible. Mais il faut réaliser que la raison pour laquelle je le traitais comma ça, c’est parce que j’avais besoin qu’il soit dur en playoffs quand on allait faire face à Indiana, Miami, New York… Il fallait qu’il soit solide et je devais savoir que je pouvais compter sur lui. Quand les gens vont voir comment j’agissais à l’entraînement, ils ne vont pas comprendre’. Je lui ai dit : ‘C’est une super opportunité. On a 10 heures pour tout éplucher en détails et pour que tu expliques tout ça’.

Ensuite il m’a demandé d’où j’étais, etc. Et très vite on en est venu à sa phrase : ‘Les Républicains aussi achètent mes chaussures’ et son sentiment par rapport à ça. On a parlé de ses sentiments vis-à-vis de certaines rivalités. On a discuté de sport, basket et non basket. J’ai dit à mes frères que c’était comme rencontrer le Père Noël pour la première fois. Tu as entendu parler de lui, tu sais à quoi il ressemble, c’est une icône. Mais constater qu’il est en fait humain, qu’il respire comme tout le monde, c’est une expérience assez étrange. » Jason Hehir

Hehir avait prévu d’enregistrer suffisamment d’images lors de la première interview pour couvrir les 4 premiers épisodes, puis les 3 suivants lors de la deuxième, et les trois derniers lors de la troisième.

« Il était étonnamment très ouvert, très communicatif. Charismatique, impliqué, réactif, respectueux. Le challenge avec lui c’est qu’il n’y a pas une question qui ne lui a pas été posée. Toutes ses réponses sont probablement sur une cassette quelque part. Donc je suis sûr qu’au fond il se dit : ‘Pourquoi je fais ça ? Pourquoi je réponds à ces mêmes questions encore une fois ?’. Donc le défi pour moi en tant qu’interviewer c’était de trouver comment faire en sorte qu’il reste intéressé et investi durant toute la durée de l’interview. C’est là que j’ai pensé à lui montrer des extraits d’autres interviews sur mon iPad. Avec Michael, tout ce qui est un jeu va l’intéresser. Donc en début d’interview, je disais un mot et il devait en quelque sorte deviner de quoi je parlais. Par exemple je disais ‘nid de frelons’ et il rigolait et me racontait la fois où avec son frère ils avaient tiré dans un nid de frelons avec un pistolet à air comprimé et qu’ils se sont retrouvés avec des piqûres plein les mains. C’était ma façon de lui montrer que j’avais fait toutes les recherches possibles sur chacune des phases de sa vie. Il voulait absolument avoir le dernier mot à propos de ces histoires, pas pour les tourner en sa faveur, parce qu’il l’a très rarement, voire jamais fait. Au lieu de lui dire : ‘Isiah Thomas a dit que le fait que les Pistons aient quitté le terrain (sans serrer les mains des Bulls) à la fin de cette série dans les années 80, ce n’était pas grave’, je lui ai montré la vidéo où Isiah le dit directement. Pour avoir sa réaction viscérale aux mots d’Isiah. » Jason Hehir

The Last Dance est produit par ESPN, NBA Entertainment, Mandalay Sports Media, Jordan’s Jump 23 et Netflix.

via The Athletic – Richard Deitsch

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