Bradley Beal : « J’ai été un peu naïf […] Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile »
En prolongeant aux Wizards jusque 2022 minimum (la saison 2022-23 est une player option) l’été dernier alors que Washington se dirigeait vers une saison sans John Wall, Bradley Beal savait qu’il s’engageait dans un chemin escarpé. Mais l’arrière a avoué n’avoir pas forcément réalisé toutes les difficultés qui allaient se présenter à lui.
« J’ai été un peu naïf. J’ai un peu minimisé cela. Je pensais que ce serait… pas plus facile, parce que je ne pensais pas que ce serait facile. Pas plus stressant non plus, mais je suppose que je ne pensais pas que ce serait aussi difficile. Ce n’était vraiment pas évident. Il faut gérer les prises à deux tous les soirs, les blessure qu’on a eues tout au long de l’année, les gars qui vont et qui viennent, les gars limités dans leur temps de jeu. Parfois j’étais moi aussi limité au niveau des minutes. C’était dur. On est capables de faire face à n’importe qui. Mais la réalité te rattrape, on n’était pas bons défensivement, et parfois trop éparpillés en attaque. Jeunes en fait, j’imagine.
[…] J’ai signé pour ça, donc je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort parce que les choses ne vont pas dans le sens dans lequel on pensait qu’elles iraient, ou dans le sens dans lequel je pensais qu’elles iraient. » Bradley Beal
Sur le plan individuel, on peut dire qu’il signait – avant la suspension de la saison – sur le plan statistiques la meilleure saison de sa carrière, avec 30.5 points (et presque 36 points de moyenne sur ses 22 derniers matchs), 4.2 rebonds et 6.1 passes par match en 57 rencontres. Sur le plan collectif par contre, et cela l’a privé de son premier All-Star Game, les Wizards n’occupent certes pas les dernières places de la conférence Est (9ème), mais le bilan n’est pas brillant non plus : 24 victoires pour 40 défaites.
« Ce sur quoi je dois plus travailler c’est probablement encourager davantage les gars. J’ai tendance parfois à être tellement concentré sur le match que je ne parle pas parfois, et les gars parfois peuvent se demander si je suis concentré ou énervé. Je dois progresser dans ma communication et mes encouragements au fil du match, qu’on joue bien ou non.
Parler plus, pas forcément évident pour celui qui avait été sélectionné en 3ème position de la draft 2012 par Washington à sa sortie de Florida.
« C’est un challenge pour moi, parce que je suis un peu réservé parfois. Pour moi l’important c’est de faire le taf. Il faut aussi comprendre que certains gars aiment qu’on leur parle, qu’on leur crie dessus même parfois. Certains encaissent bien la critique, d’autre n’aiment pas ça. Etre plus critique de soi aussi au lieu de simplement aboyer, aboyer et aboyer. Les gars se fatiguent vite de ça. Et le plus important c’est de réaliser que ce n’est pas aussi facile que tu crois. Tout le monde veut être une franchise player et le leader d’une équipe, mais une fois dans cette position, tu constates que ce n’est pas si facile.
[…] Je n’ai encore que 26 ans, je me sens encore jeune, mais je suis plus vieux que beaucoup de gars dans l’équipe parce qu’on a une équipe jeune. Je peux toujours crier sur T.B. ou Troy à propos de quelque chose, mais il y a aussi des moments où je n’ai pas envie de crier, de dire quelque chose, parce que peut-être que le coach l’a déjà fait ou parce que je ne veux pas avoir l’impression d’en faire trop. » Bradley Beal
Après une défaite face aux Bulls en janvier, il n’avait pas caché sa frustration et sa volonté de changer la « culture » de la franchise.
« Dans ces moments il faudrait que je ne rende pas les choses aussi visibles. Il faut que ça reste dans le vestiaire. En même temps ça montre aussi ma passion pour le basket, ce n’est pas comme si j’avais craché sur mes coéquipiers ou mon équipe. J’en veux simplement plus de la part de tout le monde. De moi. De nous. Il faut savoir être plus critique de soi que de l’équipe, car tout le monde vient chercher chez toi des conseils, des encouragements, de la confiance en quelque sorte. » Bradley Beal
via The Athletic