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Toni Kukoc : « Scottie Pippen était plus doux. Parfois il explosait, mais il m’aidait, alors que Michael Jordan était presque toujours agressif »

 

Le General Manager des Bulls Jerry Krause n’a pas fait un cadeau à Toni Kukoc en le draftant en 29e position en 1990. Surtout, il aurait dû s’abstenir d’encenser le joueur, resté en Europe trois saisons supplémentaires puisque cela a provoqué la colère de Michael Jordan et Scottie Pippen, fatigués d’entendre leur General Manager (avec qui ils ne s’entendaient pas très bien) faire les louanges d’un jeune Européen qui ne portait même pas le maillot des Bulls. Alors que la Dream Team a affronté Kukoc, Croate, aux Jeux Olympiques de 1992, les deux hommes étaient décidés à lui faire vivre un enfer. L’ailier a terminé la rencontre avec 2/11 aux tirs et 7 pertes de balle pour, bien sûr, une victoire facile de Team USA;

« Est-ce qu’il y a un gars qui peut se vanter de s’être fait cibler comme ça par la Dream Team ? Je ne savais pas qu’ils allaient me rentrer dedans comme ça. Je n’avais aucune idée qu’ils avaient à cœur de prouver quelque chose. » Toni Kukoc.

« On ne jouait pas contre Toni Kukoc, on jouait contre Jerry Krause dans un maillot croate. » Michael Jordan.

Et quand il a décidé de faire le grand saut en 1993, Kukoc n’était pas très aimé par les deux stars des Bulls (et c’est un euphémisme), mais il a fini par gagner leur respect, et trois titres.

« Quand je suis arrivé (il avait 25 ans ndlr), je comprenais que les jeunes devaient faire leurs preuves, et que les plus vieux leur rentraient dedans. J’avais ce privilège en Europe. C’est juste être nouveau. La différence, c’est que j’arrivais chez les Bulls champions du monde. Tout le monde était fort, tout le monde savait quoi faire. Ce n’était pas facile, mais je peux honnêtement dire, peu importe ce qu’a déclaré Scottie, qu’il m’a beaucoup aidé. Surtout la première année. Il a été génial avec moi. » Toni Kukoc.

Comme en plus Jordan a pris sa première retraite quelques jours seulement après que Kukoc arrive aux États-Unis, après le meurtre de son père, James Jordan.

« C’était vraiment vraiment triste. J’ai été assez chanceux de rencontrer le père de Michael pendant la série contre les Knicks (la saison précédente ndlr). Je suis venu pour un test physique et je suis allé voir le centre d’entrainement pour la première fois, pour voir un peu. MJ était-là avec son père qui lui passait la balle. Ils parlaient du match. » Toni Kukoc.

Et comme Drazen Petrovic, un autre prodige croate que connaissait Kukoc, est décédé dans un accident de voiture à seulement 28 ans, cette saison n’était véritablement pas comme les autres.

« Après ça (Kukoc est allé à l’enterrement de Petrovic ndlr), j’arrive à Chicago en me disant que j’allais jouer avec Jordan, et peut-être gagner un autre titre, et j’entends qu’il prend sa retraite. Je rencontre mes coéquipiers pour la première fois, et tout le monde pleure, moi y compris. Je me dis : « Est-ce que ça va se passer comme je l’avais imaginé ? » C’était juste triste. » Toni Kukoc.

Au final, Kukoc a apprécié cette première saison, en grande partie grâce à Pippen.

« Il n’avait pas le même caractère que Michael, il était plus doux. De temps en temps, il explosait. Mais il m’aidait, alors que Michael était presque toujours agressif. De temps en temps, Pippen venait me voir quand il se rendait compte que je n’étais pas bien, il me donnait une tape sur les fesses et me disait : « Je t’aime mon frère yougoslave ». Je le corrigeais : « Non, non, je suis Croate ! » Ces moments me restent en tête et ils sont funs.  » Toni Kukoc.

Kukoc tourne en carrière à 11,6 points, 4,2 rebonds et 3,7 passes décisives par rencontre.

Via NBC Sports.

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