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Washington, dernier chapitre de la carrière de Michael Jordan : «On est dans le tunnel et il nous dit ‘Je vais vous montrer comment on met 20 pts en un quart-temps’ »

En 2001, deux semaines après les attentats du 11 septembre, Michael Jordan annonçait son retour. Parti sur une note qu’on n’aurait pas pu imaginer plus parfaite en 1998, le sextuple champion NBA débarquait à Washington, à 38 ans. Au media day des Wizards, il expliqua son envie de retrouver la compétition et d’éviter tout regret. Arriva ensuite le training camp, organisé à l’université de Wilmington, ville où Jordan a grandi, pour l’équipe coachée par Doug Collins.

« Il avait le ballon et nous nous étions là plantés à regarder. Peu importe que nous étions dans son équipe ou dans l’équipe adverse. » Popeye Jones, Wizard 2000-02

Est ensuite arrivée la saison régulière et ses déplacements.

« C’était comme voyager avec Michael Jackson ou quelque chose comme ça. J’ai vu des gens le regarder et commencer à pleurer, c’était la chose la plus folle que j’ai vue. » Ethan Thomas, Wizard 2001-09

Tous les matins, Jordan et son coach personnel Tim Grover se retrouvaient à 7 heures pour un workout, avant l’entraînement officiel. Hubert Davis, Wizard de 2001 à 2002 passé comme Jordan par UNC (où il est aujourd’hui assistant coach) et qui a joué contre lui lorsqu’il portait le maillot des Knicks entre 1992 et 1996, se souvient d’un entraînement en particulier.

« Je faisais un super entraînement, je mettais tout. Donc Michael a changé de maillot, est passé dans l’équipe adverse et a commencé à défendre sur moi. Non seulement je n’ai plus scorer une seule fois sur le reste de l’entraînement, mais je n’ai même pas réussi à prendre un seul tir. J’étais là : ‘Mais c’est quoi ton problème ? On est dans la même équipe ! T’es si compétitif que tu veux jouer face à moi, un role player ? Tu es le meilleur joueur de l’histoire !‘. Il m’a dit : ‘Ce n’est pas différent d’un Game 7 pour moi, la compétition c’est la compétition‘. Pour certains c’est comme un bouton qu’ils activent et désactivent. Le sien était toujours activé. » Hubert Davis

Jones, désormais assistant coach à Indiana, en a lui retenu un datant de la fin de saison 2001-02, où Collins a stoppé le scrimmage en ordonnant à Jordan de ne plus shooter tellement il scorait facilement.

« On reprend le scrimmage, et avec la même agression qu’il avait habituellement lorsqu’il scorait, il ressemblait maintenant à John Stockton ou Magic Johnson. J’étais stupéfait de voir qu’il avait cette vision-là. Il continuait à attaquer mais sans shooter, il ressortait à 3-points ou servait les intérieurs dans la peinture pour des dunks ou des layups. Je me souviens lui avoir dit à l’entraînement : ‘Je ne savais pas du tout que tu pouvais faire de telles passes‘. Il m’a regardé et m’a dit : ‘Oh oui je peux faire des passes. Je vois tout. C’est juste que je veux scorer‘.

[…] Je crois que c’était l’un de nos premiers matchs de pré-saison, on jouait à Miami. On est dans le tunnel prêts à sortir et il nous dit : ‘Je vais vous montrer comment on met 20 points en un quart-temps puis je vais m’asseoir’. À la fin du 1er quart-temps, il était à 18 points. » Popeye Jones

En ce début de saison 2001, Jordan comptait déjà 6 matchs à 30 points ou plus… avant même le mois de décembre. En décembre, il a mis 51 points à Charlotte et 45 à New Jersey… en back-to-back. Puis 40 et 41 contre Cleveland et Phoenix encore en back-to-back au mois de janvier.

Autant de performances qui lui ont valu – les Wizars, 19 matchs gagnés la saison précédente, étaient aussi au-dessus des 50% de victoires – d’être dans la discussion pour le titre de MVP, en tout cas jusqu’à l’approche du All-Star Game. Mais une blessure au genou nécessitant une opération l’a limité à 60 matchs (22.9 points, 5.7 rebonds, 5.2 passes et 1.4 interception par match en 35 minutes de moyenne, seul joueur à au moins 25, 5 et 5 de la ligue avec Kobe Bryant à ce moment-là).

« L’année où j’ai joué avec lui aux Wizards, il a dominé chaque entraînement et chaque match. Contre Philadelphie avec Iverson, contre Los Angeles avec Kobe et Shaq, peu importe. Il n’y a pas eu un match où il n’était pas le meilleur joueur sur le terrain. C’est juste qu’on n’avait pas une très bonne équipe. » Hubert Davis

À l’été 2002, les Wizards ont échangé Davis, Bobby Simmons et Rip Hamilton contre Jerry Stackhouse, en recrutant également Larry Hughes via la free agency. Jordan a scoré 40 points ou plus 3 fois, devenant le premier joueur de 40 ans à marquer 40 points dans un match. Les genoux pourtant fatigués, il a joué les 82 matchs de la saison régulière (pas de qualification pour les playoffs) pour 20 points et 6 rebonds de moyenne. Vince Carter lui a laissé sa place de titulaire au All-Star Game.

« À son âge, Jordan est meilleur que 90% des joueurs aujourd’hui. » Paul Pierce en 2003

via SLAM

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