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Who The F*** Is The N°1 NBA Draft Pick ? (Part.II)

Comme vous l’avez normalement lu dans la première partie de cet article, j’ai voulu me faire une idée de qui était le nouveau n°1 de Draft, Anthony Edwards, en me contentant de lire un rapide descriptif dans le NBA Draft Guide de The Ringer.

Ça n’a pas marché. La flemme ne paie pas.

Afin de connaître quand même un peu les contours de celui qui sera l’un des joueurs les plus attendus de la saison à venir sans pour autant me farcir des heures de matchs -parce que je ne veux pas étudier le joueur, hein, je veux juste cerner son profil et pourquoi Minnesota l’a choisi avec son first pick-, je suis allé lire deux, trois articles supplémentaires.

J’aimerais commencer d’abord par comprendre quelles sont les caractéristiques d’Edwards au niveau physique. En effet, le physique est un peu le socle de départ du jeu d’un joueur, comme les fondations d’une maison pourraient-on dire. Les caractéristiques physiques forment d’une part un cadre avec lequel le joueur doit plus ou moins se débrouiller (donc plus il est grand, plus il peut faire de choses), et d’autre part sont présentes de façon déterminante (souvent décisive) dans beaucoup d’aspects du jeu.

Alors, quel profil physique Edwards présente, à part mesurer 1,95m (6’5 ») pour une envergure de bras de 2,06m (6’9 »), et être puissant ?

Avec ses 102kg (225 lbs), Jonathan Tjarks raconte que le physique de l’arrière lui rappelle avant tout celui d’un footballer américain, plus exactement un linebaker qui aurait la vitesse pour contourner la muraille humaine qu’est une ligne offensive, avant même que celle-ci se mette en position. Ok, mais les gabarits des lignes offensives (peut-être les joueurs les plus pachydermiques du foot US) se retrouvent rarement en NBA. On comprend qu’Edwards est rapide (en plus d’être suprêmement costaud), mais rapide à quel point par rapport à une défense NBA ?

Dans sa mock draft, Sam Vecenie de The Athletic, montre bien mieux en quoi le physique est une raison majeure de la cote du freshman de Georgia. Il rappelle tout d’abord (comme O’Connor et Tjarks) subtilement et un brin poétiquement à quel point l’arrière est costaud et en quoi cette caractéristique est un atout de poids quand il pénètre, en disant que les « adversaires rebondissent sur lui ». Bref, non seulement, de simples contacts défensifs ne perturbent pas les gestes du musculeux arrière, mais peut-être plus encore, il semble pouvoir se faire un peu de place pour shooter là il n’y en a pas forcément. Kawhi Leonard, notamment, est un spécialiste de la chose quand il arrive à proximité du panier.

Puissant et costaud d’accord, mais qu’en est-il de sa vitesse ? Vecenie répond à mon objection immédiatement en me disant qu’attends, ce n’est pas tout ! Au-delà même de l’aspect puissance, ce jeune homme est un athlète d’élite. Regarde donc : Son premier pas (c’est-à-dire son pas de démarrage) est superbe et il affiche un body control et une fluidité ridiculement forts au regard de sa taille.

Je tique un peu quand il dit « par rapport à sa taille », car à 1,95m, ça reste quand même assez normal d’être fluide et coordonné. Ce genre de mise en perspective est en général plutôt utilisée pour les grands gabarits, car même les plus vifs de ces basketteurs ne sont pas les plus rapides sur un terrain et cette vitesse alléguée ne saute donc pas forcément aux yeux comme pour des meneurs.

Mais peut-être que Vecenie essaie de dire qu’Edwards se meut sur le parquet comme un joueur d’1m80. Donc, comme les joueurs habituellement les plus rapides de ce sport. Et là, ça devient extrêmement impressionnant. Une telle combinaison de puissance et de vitesse est souvent ce qu’il y a de plus dur à contenir, car nous avons ici pratiquement deux caractéristiques opposées. Généralement, quelqu’un de rapide est peu costaud et inversement, un costaud est peu rapide. Donc si un basketteur est très fort dans les deux secteurs, il a un avantage physique absolu sur les rapides par sa puissance et sur les costauds par sa vitesse. En additionnant le tout, il en ressort qu’il a un avantage sur la majorité des joueurs qu’il rencontre.

Vecenie en rajoute une couche en indiquant qu’Edwards a l’agilité pour manœuvrer facilement autour des adversaires et que, cerise sur le gâteau athlétique, il est un jump explosif qui monte très haut.

Un autre article de Tjarks, paru plusieurs mois plus tard au lendemain de la draft de l’arrière par Minnesota, apporte une précision qui manquait dans son précédent papier à propos de sa vitesse (en plus de m’apprendre que le jeune homme mesure désormais 1,98m -6’6 »- et a une envergure de bras de 2,08m -6’10 »- ; ça grandit vite à cet âge-là, mais il faut quand même un peu se méfier de ce genre de chiffres) : Edwards serait classé au 100ème percentile (soit le meilleur) au sprint parmi les joueurs de sa position (parmi les candidats à la draft de cette année ou de toutes les drafts confondues?). Et puis positionné au 89ème pour le jump avec course, aussi. Par contre, allez savoir d’où viennent ces classements. Il y avait un combine en ces temps de pandémie?

En somme, c’est un physique parfait que me dessinent-là les deux journalistes. Aucun point négatif et que des mentions étiquetées d’excellence. Par contre, je manque encore d’éléments permettant de conforter l’idée que ces avantages physiques sont suffisamment élevés pour être également des avantages face à des athlètes et des défenses de niveau NBA. J’aurais aimé qu’on me dise si cette domination physique se retrouvait aussi face aux meilleurs athlètes et défenses NCAA.

Cette info, je ne la retrouve sur aucun des quelques articles que je me suis mis en onglet et je ne vais pas me lancer des recherches, parce que, sacré nom, tout ce que je veux, c’est connaître Edwards avec le moins de boulot possible. Je me résous donc à attendre ses débuts sous les couleurs de Minnesota pour avoir ma réponse. Mais bon, l’impression qui ressort va quand même dans le sens d’un joueur qui sera dans le haut du panier au niveau physique en NBA et ça, c’est un outil de départ fabuleux pour le First Pick.

Et plus encore s’il présente également des qualités techniques qui se marient bien avec cette exceptionnelle combinaison athlétique, ce qui semble être le cas avec ce que disait O’Connor.

Le chroniquer de The Ringer faisait état d’un arsenal de dribbles varié et développé. C’est parfait. Un joueur peut être rapide ou costaud, et même les deux. Mais si son maniement de balle ne lui permet pas d’aller aussi vite que ça quand il a le cuir en main, de déstabiliser un défenseur pour s’ouvrir une brèche dans laquelle s’engouffrer ou de garder le contrôle du ballon et le protéger quand son physique de bœuf encaisse les contacts, il n’arrivera pas à se créer une position de tir au cercle ou dans n’importe quel endroit préférentiel. Qu’importe à quel point il est puissant et rapide.

Vecenie abonde quand il parle d’Edwards comme d’un « créateur de shoot », évoquant step-back, capacité à changer de direction avec fluidité, capacité à s’arrêter brusquement pour vivement accélérer aussitôt après, qui le rendent impossible à couvrir pour les défenseurs.

Ainsi, Edwards semble détenir les moyens physico-techniques de se créer un chemin ou un espace pour un tir plus fréquemment que la plupart des joueurs. C’est le « créateur de shoot » dont parle Vecenie. Et cette capacité est peut-être la plus prisée de la NBA. À quelques exceptions près, c’est l’élément commun de toutes les stars et souvent le premier ingrédient requis pour être un franchise player. Parce que c’est certainement la compétence la plus impactante d’une attaque, mais aussi l’une des plus compliquées à mettre en œuvre efficacement au plus haut niveau.

Dois-je souligner le mot « efficacement » ? Rien que le fait de parvenir à se créer l’opportunité de réaliser correctement un geste de tir (shoot, lay-up ou autre) dans la masse grouillante de défenseurs est une grande qualité, mais elle perd de son intérêt (voire, devient un problème dans certains cas) si le tir en question n’est pas converti en points à un taux suffisamment acceptable.

Qu’en est-il d’Edwards ? Je ne résiste plus à l’envie d’aller voir ses chiffres d’adresse aux tirs. Deux envolées de clics m’amènent sur Sport-reference.com.

Edwards prenait presque 16 tirs par matchs, à quoi on peut additionner un petit peu plus de 5 lancers francs tentés chaque soir (ce chiffre aux lancers, indice de sa capacité/volonté à aller chercher des fautes me paraît seulement correct -donc un peu décevant au regard des qualités athlético-techniques exposées jusque-là qui laisseraient imaginer un bien plus gros nombre-, mais mon esprit est étalonné par les chiffres NBA donc j’en fais peut-être une mauvaise interprétation).

Résultat, son adresse globale (prenant en compte les lancers-francs et le point supplémentaire du 3pts, c’est-à-dire le TS%) accroche in extremis les 52%. Si je m’en réfère à la moyenne NBA (je n’ai pas celle de la NCAA, c’est bien dommage) qui va autour de 56%, ce n’est pas terrible. Et si j’enlève les lancers-francs pour observer son adresse dans les actions de jeu pures, le chiffre s’enlaidit encore : 47,3% eFG (en NBA, on considère que la barre de l’acceptable est de 52%).

C’est assez décevant pour un joueur à qui on prête autant de qualités phénoménales pour justement se trouver des tirs. En théorie, plus les caractéristiques d’un joueur pour se créer un tir sont élevées, plus il serait capable de se trouver des tirs faciles (ou plutôt les moins durs possible). Quel intérêt de réussir à utiliser ces qualités pour s’infiltrer dans la raquette ou pour se générer un espace, histoire de s’éviter toute gêne défensive, si c’est pour au final avoir le même résultat qu’un shoot pris avec les bras de l’adversaire sous les paupières ?

Dans ces cas-là, un tel manque de réussite peut être le fruit d’une faiblesse technique (dextérité insuffisante à la finition ou au shoot, ce qu’on appelle parfois avoir les mains carrées) ou la conséquence des mauvais choix du joueur qui fait mal la différence entre ce qui est pour lui un bon ou un mauvais shoot. Un malheureux pourrait cocher les deux cases simultanément. Où se situe Edwards à ce sujet ?

O’Connor avait éventé le secret en notant au feutre rouge la sélection de tirs douteuse de l’intéressé. Les autres confirment avec tout autant de sourcils froncés. Tjarks avance qu’il a trop souvent tendance à aller tenter sa chance individuelle dans le trafic congestionné des défenses adverses (mais à quelle proportion?) et qu’il est meilleur quand le jeu est simplifié pour lui.

Il met en avant sa force sur transition et on rejoint ce que disait son collègue de The Ringer qui, notant cet élément, se montrait optimiste en faisant comprendre qu’Edwards bénéficierait de plus d’espace en NBA, et ainsi d’un jeu simplifié, comme le préconise Tjarks.

Minnesota est donc prévenu. Pour l’instant, il faut se débrouiller pour filer des boulevards jusqu’au panier -à coup de shooteurs disposés aux quatre coins du terrain et de stratégies cuisinées aux oignons- pour que leur rookie soit efficace lors de ses débuts.

Le coach d’Edwards pourra lui trouver des béquilles, mais c’est quand même un peu inquiétant. Plus que jamais peut-être, les attaques NBA s’appuient sur l’intelligence basket, la pertinence des choix de ses porteurs de balle pour faire face aux collectifs défensifs toujours plus sophistiquées.

Ces dernières sont malignes et déploient tout un tas de tactiques pour amener les manieurs de ballons dans les positions qui leur sont inconfortables. Un bon attaquant va soit développer son jeu de sorte à être confortable dans toutes circonstances envisageables, soit filouter pour esquiver les pièges et parvenir malgré tout dans ses bonnes zones.

À en croire ses pourcentages de réussite, Edwards n’est pas ce joueur « confortable partout » qui laisse seulement à la défense le choix entre la peste, le choléra, le poison ou la pendaison. Il ne semble pas non plus avoir conscience de quels types de tirs lui est favorable, ce qui est la première étape pour pouvoir ensuite se lancer dans un jeu d’échecs avec la défense adverse.

En l’état, on a l’impression que le N°1 de draft va tomber dans tous les pièges qu’on lui tend et même dans ceux qu’on ne lui tend pas.

Il y a bien longtemps dans la première partie de cet article découpé en morceau, j’évoquais des hypothèses qui pourraient réduire sa responsabilité dans sa mauvaise sélection de tirs (absence absolue de spacing, coéquipiers effroyablement peu adroits, etc) et nous faire dire que bien souvent, son mauvais tir avait beau être mauvais, il demeurait finalement le meilleur disponible sur le terrain le moment venu.

L’important serait donc d’essayer de connaître quelle est la proportion de mauvais tirs que prend Edwards alors qu’il y avait de meilleures opportunités ailleurs. Seul Tjarks fait cet effort, mais il m’a donné deux impressions un brin différentes en deux articles. Le plus ancien avait l’air de pencher pour l’idée qu’Edwards ne pourra trouver le coupable de ses affreux pourcentages qu’en se regardant dans un miroir.

Le journaliste indique que l’arrière ne s’embarrasse pas des questions telles que « quand attaquer », « quand passer », « à qui passer », qu’un paquet de fois, il prédétermine ce qu’il veut faire, sans prêter attention à la façon dont la défense répond, et enfin, qu’il est encore en train d’apprendre la différence entre un tir qu’il peut prendre et un tir qu’il doit prendre.

Sur le contexte autour d’Edwards à Georgia, l’auteur reconnaît que l’équipe est jeune, mais que le futur First Pick ne peut pas pour autant être dédouané à ce titre des performances collectives peu affriolantes de Georgia. Tjarks indique que le plan initial de l’université était de mettre Antho au centre de l’attaque (à savoir lui donner la balle dès le début de la possession et lui laisser décider de la suite) avec à ses côtés, deux combo guards expérimentés qui avaient pour rôle d’espacer le jeu pour leur jeune franchise player.

Toutefois, trop souvent Edwards fonçait dans le tas pour finir avec un tir compliqué, parfois réussi, souvent raté. Tjarks ouvre même la porte à une équipe de Georgia meilleure sans Edwards : Après que le coach ait décidé de mettre un meneur (freshman, notez) en titulaire avec pour conséquence d’enlever un peu la balle à Edwards, il en est ressorti une attaque et un net rating plus forts lorsque ledit meneur était sur le terrain. Avec et surtout sans Edwards.

L’échantillon est trop faible pour en tirer des vérités, mais on en déduit que ce n’est pas tant que ça à cause de ses coéquipiers que l’équipe emmenée par Eddie ne marchait pas bien, le meneur freshman (Sahvir Wheeler, au passage) arrivant de son côté plutôt bien à faire tourner l’attaque.

Tjarks a malgré tout un discours un peu différent quelques mois plus tard, peu après qu’on ait remis à Edwards son badge de Timberwolf. Il expose cette fois plutôt que l’arrière n’avait pas beaucoup de talent autour de lui, que quatre autres freshmen étaient dans la rotation dont aucun issu du top 50 lycéen et qu’enfin, le spacing était inexistant, Georgia étant classé n°326 du pays dans l’adresse à trois points.

Alors, Johnny, faut savoir. Edwards prend des mauvais tirs parce qu’il n’a pas trop le choix ou parce qu’il passe à côté des autres solutions ?

Les infos, chiffrées ou autres, que donnent Tjarks à l’appui de chacune de ses différentes argumentations dans ses deux articles ne sont pas fondamentalement faux, même si leur signification peut être discutée.

Tiens d’ailleurs, pourquoi Tjarks ne donne pas directement le pourcentage à 3pts de Georgia, plus révélateur de la capacité de spacing qu’un classement ? Certes, avec une place si éloignée on se doute que ce chiffre n’est pas bon, mais si ça se trouve, Georgia est à cette 326ème position avec un solide 35% de réussite (vu le nombre d’universités, tout est possible). Je regarde ça rapidement : bon d’accord, Georgia ne mettait que 30% de ses three’s (ben alors pourquoi tu ne le dis pas, Johnny?).

Mais même en faisant apparaître ce 30%, ce n’est pas suffisant. En effet, il y a là-dedans les tirs longue distance pris par Edwards. Or, c’est bien du spacing autour d’Edwards dont on parle et il faudrait donc enlever les three’s de ce dernier pour regarder ça. Parce que si Edwards prend une palanquée de ces tirs et les rate en masse, il est peut-être celui qui fait tomber l’adresse à ce peu satisfaisant 30%.

En l’occurrence, l’arrière s’arroge beaucoup de tirs primés (7,7 par match !) et n’en réussit que peu (29,4%), mais le reste de l’équipe shoote aussi mal que lui. Donc par un coup du sort, prendre le pourcentage général de l’équipe donnait aussi le pourcentage général des joueurs autour de notre prospect analysé. Tu t’en sors bien, Johnny.

Où en étais-je ? Ah oui, les éléments que Tjarks utilise pour soutenir tantôt que les problèmes de sélection de tirs de l’arrière n’étaient pas à mettre majoritairement sur le dos de la faiblesse de ses coéquipiers, tantôt que ces mêmes problèmes étaient liés au manque d’adresse extérieur de ses coéquipiers, ne sont pas des indices faux. Mais c’est comme tout, seuls ils ne montrent qu’un morceau du tableau et sous un angle spécifique, laissant d’éventuels contre-indices ou nuances dans l’ombre.

Il est possible qu’Edwards manquait de spacing autour de lui tout en y superposant l’hypothèse qu’il prenait en plus des mauvais tir malgré la présence de solutions autre, (un peu) meilleures. Si passer au shooteur qui tourne à 30%, de réussite est une mauvaise option, que cela implique que l’accès au cercle est bouché parce que justement les défenseurs n’ont pas besoin de couvrir les extérieurs, il n’est pas pour autant inimaginable qu’un prospect star puisse trouver une troisième option intéressante. Peut-être pas superbement efficace, mais plus productive que ce qu’il est apparu.

Mais ce n’est pas ce que semble dire Tjarks. Non, il avance l’un, puis l’autre. Je dois penser quoi, moi, du coup ?

Cette incohérence est quand même étonnante. Quand on écrit un article synthétique, il est assez normal de ne faire apparaître dans le papier qu’un raccourci rapide allant d’un chiffre (ou autre) à une conclusion. Mais en principe, l’auteur se construit en coulisses une opinion à force de regarder les matchs et en étudiant d’autres données (stats, infos de contexte, etc). Ensuite, il expose cette opinion durement forgée dans son article, en plaçant devant les yeux de son public une « preuve » parmi d’autres afin de montrer à son lecteur au moins un exemple concret de ce qu’il avance.

Mais il n’en met qu’une ou deux, car il serait trop rébarbatif pour le lecteur d’exposer l’ensemble des éléments qui l’ont amené à cette opinion (il ne va pas vous dérouler un clip vidéo de la centaine d’actions montrant un joueur donné prendre un tir). La petite preuve qu’il donne est là pour appuyer son raisonnement, mais c’est surtout la confiance que l’on a dans les compétences de cet auteur qui nous convainc de son propos, de la justesse de l’évaluation qu’il donne sur un aspect du joueur.

Comme les gens peuvent avoir une perception et une interprétation des choses différentes, il peut arriver qu’un analyste expose son avis à l’aide d’un élément tout à fait réel, tandis qu’un autre en propose un différent en s’appuyant sur un autre élément, tout aussi réel. Chacun s’est forgé son idée en coulisses et a choisi d’afficher l’élément le plus représentatif ou celui qu’il a considéré comme le plus déterminant dans sa réflexion.

Mais comment peut-il se passer une chose semblable avec un unique analyste, seulement séparé de lui-même par quelques mois ? Il n’est pas anormal de changer d’avis, mais ce basculement doit être expliqué pour éviter cette incohérence. Est-ce que c’est la petite dizaine de matchs qu’Edwards a joué entre les deux articles qui l’a convaincu de conclure autrement ? Peut-être.

Mais faut le dire, sinon, je risque bien de mettre en doute sa diligence dans le lourd travail de coulisses que j’évoquais avant. Voire pire, je risque de considérer que Tjarks fait partie de ce genre d’analystes qui tirent des conclusions à partir de certains éléments piochés parmi d’autres et sans essayer d’avoir une image complète de ce qu’il étudie. Bien plus pire encore, je pourrais considérer qu’il est ce genre de personnes qui commencent par avoir un avis, font quelques recherches après coup et ne montrent que les éléments de « preuve » qui vont dans le sens de leur opinion de départ.

On peut avoir une vision un peu plus bienveillante du journaliste en se disant que, peut-être, a-t-il bien fait son travail de fond et qu’il a simplement changé d’avis, mais n’a pas jugé utile de le mentionner.

Je n’en sais pas suffisamment sur Tjarks pour dire dans quelle catégorie il est. Et de la même manière, je ne sais pas si la sélection de tirs d’Edwards est mauvaise majoritairement de son propre fait ou plutôt contrainte par des conditions de jeu compliquées.

Fait ch***.

À suivre (mais ça ne s’arrêtera donc jamais?)

StillBallin (@StillBallinUnba)

Une réflexion sur “Who The F*** Is The N°1 NBA Draft Pick ? (Part.II)

  • WarriorsBucksKid #A

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