John Wall : « Qui ne voudrait pas battre une équipe qui t’a tradé et qui pensait que tu étais fini ? »
Revenu contre Dallas ce dimanche après avoir raté une dizaine de jours, John Wall va avoir un joli cadeau cette nuit. Pour la première fois de sa carrière, il va être opposé aux Wizards après avoir défendu les couleurs de la franchise de la capitale pendant dix ans. S’il n’a jamais réussi à porter son équipe au-delà des demi-finales de Conférence, il a été le visage de la franchise tout au long de la dernière décennie, jusqu’à ce que sa terrible blessure ne le stoppe en 2018.
« Nous allons voir le John Wall énergique »
Transféré cet été à Houston en échange de Russell Westbrook, le meneur de jeu a sans doute eu du mal à avaler la pilule,
« Je vais voir beaucoup de personnes qui ne croyaient probablement pas que je pouvais redevenir le joueur que j’étais. Et probablement des personnes qui ont eu leur mot à dire pour que je sois transféré. J’ai le sentiment que ça a été tout un processus, ce n’est pas quelque chose qui est arrivé du jour au lendemain. Je pense que c’était dans les cartons. C’est une source de motivation. Qui ne voudrait pas battre une équipe qui t’a tradé et qui pensait que tu étais fini ? »
Mais bien sûr il y aura des personnes qu’il aura du plaisir à retrouver.
« Je pense avoir connu quelques émotions. Ça va être génial de revoir certains des gars avec lesquels j’ai joué. Le match va être disputé, ils savent comment je joue. Maintenant je suis de l’autre côté, je ne suis plus dans le groupe avec ces gars. Le but ultime pour moi est d’essayer de faire gagner mon équipe. » John Wall
Auteur d’un début de saison très satisfaisant pour un gars qui est resté sur la touche deux longues années (17,5 pts, 5,5 ast), le départ de James Harden lui donne désormais les pleins pouvoirs pour contrôler le jeu des Rockets. Un challenge qu’il a sans doute à cœur de réussir pour prouver qu’il peut revenir à un niveau de All-Star. Partenaire privilégié du numéro 1 de la Draft 2010 sur le backcourt des Wizards jusqu’à cet automne, Bradley Beal s’attend à trouver un Wall déterminé et revanchard.
« Je suis sûr que nous allons voir le John Wall énergique. Nous le savons tous. Je n’ai jamais joué contre John auparavant, c’est tout nouveau pour moi. Nous avons dans un coin de la tête qu’il sera en mode attaque et agressif. Mais nous n’allons pas juste jouer John, nous jouons les Rockets. » Bradley Beal
Cependant, le principal concerné tempère l’excitation qu’il peut y avoir autour de ces retrouvailles puisque ces dernières n’auront pas lieu dans la capitale, mais bien dans le Texas, à Houston. L’environnement du match fait donc que l’ambiance ne sera sans doute pas électrisée, surtout avec des gradins encore partiellement vides.
« Je ne pense pas qu’il y aura tellement d’émotions parce que je ne reviens pas à DC. Il y en aura plus quand il y aura l’opportunité de retourner à la Capital One Arena, dans la ville où j’ai été les dix dernières années. Mais ce sera excitant de voir ces gars-là, d’aller sur le parquet et lutter face à eux, et voir comment Brad et les autres jouent à présent. » John Wall
Le 15 février coché sur le calendrier
Il faudra donc attendre le 15 février prochain pour voir une telle affiche, les Rockets se déplaçant à Houston ce soir-là. De l’autre côté, Westbrook va également fêter ses retrouvailles avec Houston, mais après une saison compliquée, et les mouvements perpétuels subis par la franchise texane depuis plusieurs semaines, l’ancien MVP risque de voir pas mal de nouvelles têtes. La confrontation entre les deux s’annonce comme toujours excitante, même si le coaching staff des Rockets garde toujours un œil attentif sur John Wall.
Aucun risque ne sera pris avec un joueur écarté aussi longtemps des parquets. Suite à des douleurs au genou gauche, il a ainsi manqué cinq matchs avant de revenir face à Dallas ce week-end. Si la victoire fleuve de son équipe a fait que Stephen Silas a pu limiter son temps de jeu (21 minutes), il ne serait pas surprenant de le voir encore disputer une vingtaine de minutes pour éviter tout risque.
« Nous sommes toujours en train de travailler sur cette blessure, donc nous lui portons vraiment une attention particulière. Cependant, c’est un gros match pour lui, c’est la première fois qu’il va jouer contre les Wizards. Bien sûr, il y aura des émotions qui en découlent. Mais je l’ai vu durant l’entraînement, il sera en mesure de nous aider et de donner certains tuyaux à ses coéquipiers. » Stephen Silas
Silas reste donc prudent à l’égard de sa vedette, et sait qu’il doit composer avec sa fragilité physique. Entre les blessures, les protocoles COVID et les transferts à la volée, l’ancien assistant de Carlisle aux Mavs à de quoi s’occuper pour ses premières semaines en tant que coach principal. Mais pour entourer une équipe regorgeant de jeunes joueurs inexpérimentés et de briscards revanchards, il sait qu’il peut compter sur un joueur qui a toujours fait preuve d’un leadership naturel malgré parfois un comportement excessif.
« C’est vraiment un gars altruiste et il a ces qualités de leader, je peux voir qu’il veut vraiment faire ce qui est le mieux pour le groupe. Il est comme ça depuis qu’il est en NBA. Mais c’est une chose difficile que de jouer contre ton ancienne équipe, particulièrement quand c’est récent. » Stephen Silas
Face à une équipe des Wizards (3V-9D) en proie à de grandes difficultés malgré la présence de deux All-Stars, les Rockets s’avancent avec un statut de favori malgré un bilan comptable encore bien peu reluisant (6V-9D). Au sein de cette partie, il sera donc très intéressant de voir ce que va donner John Wall. Avec le transfert de cet automne, il aura sans doute à cœur de montrer à ses anciens dirigeants qu’il en a encore sous la pédale.