Kenyon Martin : « Dommage que Melo n’ait pas atterri à Portland plus tôt »
Et si Melo – pas encore prêt à endosser un rôle de 6e homme à l’époque – avait zappé les cases OKC/Houston pour rejoindre Damian Lillard et C.J. McCollum à Portland dès 2017 ?
« It’s a shame Carmelo Anthony didn’t end up in Portland sooner », c’est le titre d’un article signé Kenyon Martin, coéquipier du Blazer à Denver (2004-2011) puis New York (2013-14), qui traite du sujet et dont voici un extrait.
« Vous pouvez dire ce que vous voulez de Melo, mais il a toujours le respect ultime de ses coéquipiers. Il y a peu de joueurs dont la présence crée une étincelle pour tout le monde dans un vestiaire ou pendant un temps-mort. Tous les joueurs qu’on appelle « superstars » aujourd’hui ne sont pas capables de faire en sorte que leurs coéquipiers croient en eux. Avec Melo pour moi c’est arrivé vite. Durant nos 7 années passées ensemble en tant que coéquipiers, il m’a convaincu par son dévouement, et je le respectais pour ça. Ce n’est pas une surprise qu’il soit toujours là en train de donner la leçon à des gamins qui n’ont pas loin de la moitié de son âge. Aujourd’hui à 37 ans il joue toujours, il fait toujours son truc, et ça te fait te demander ce qui aurait pu se passer s’il avait atterri à Portland un peu plus tôt.
Au moment où j’ai signé avec les Knicks en 2012, Melo avait déjà fait ses preuves, mais ça ne fonctionnait pas pour lui à New York. Quand c’est devenu évident qu’il allait partir en 2017, de toutes les équipes, Portland était l’option la plus logique, en tout cas pour moi. D’ailleurs juste avant qu’il soit tradé de New York à OKC, j’avais vu C.J. McCollum à Las Vegas. Je lui avais dit qu’ils devaient aller chercher Melo, et il était d’accord pour dire que c’était une bonne idée. Je ne sais pas si Portland a essayé de le faire venir ou pas, mais juste après je vois qu’il est tradé au Thunder.
Sur le papier, une association avec Russ et PG était excitante, mais je trouvais que le jeu de Paul était un peu trop similaire à celui de Melo. Russ lui était plus efficace en courant, sur transition. Melo était plus un joueur de demi-terrain qui voulait poser l’attaque et utiliser l’horloge. Le jeu de Russ n’allait pas avec celui de Melo, et avec Paul en plus à côté, c’était la confusion pour savoir qui était la deuxième option et où ils pouvaient être efficaces sur le terrain.
Par contre Dame et C.J. eux jouent bien plus lentement, sur demi-terrain, et ils prenaient plus de shoots à 2-points et de tirs mi-distance. Avec le recul, ce n’était pas vraiment surprenant de voir Melo ne faire qu’une saison à OKC, et encore moins quand il est resté encore moins longtemps à Houston.
Mike D’Antoni et Melo ensemble ça ne marchait pas bien à New York, donc il n’y avait aucune raison que ça fonctionne à Houston. Ça s’est confirmé quand après 10 matchs quand il a pris un long shoot à 2-points après une feinte à 3 et qu’il s’est excusé en se tournant vers le banc derrière. À ce moment-là j’ai su que c’était fini.
Si vous voulez réussir en NBA, vous devez comprendre que vous ne pouvez pas dicter ou manipuler le jeu. S’il vous dit de prendre un pull-up, vous devez prendre un pull-up. Et les équipes qui ont gagné dernièrement jouent avec cette mentalité. C’est clairement l’une des plus grosses qualités de Melo : il a toujours aimé prendre ce que la défense lui donne.
Le front office de Portland a décidé de lui donne sa chance et il en profite à fond, je suis content de voir ça. Longtemps les gens ont dit plein de choses négatives à propos de mon ‘youngin’, qu’il est égoïste, un mauvais coéquipier, qu’il n’est pas prêt à se sacrifier, ce genre de choses. Mais toute cette négativité venait en grande partie des médias. De la part des gars avec qui il a été dans les tranchées, il n’y a toujours eu que du respect. » Kenyon Martin
via Basketball News