Intersaison Knicks 2021 : sur la piste d’un meneur
Éliminés des Playoffs depuis deux semaines, les New York Knicks auront du pain sur la planche cet été. La franchise nourrit de grands espoirs, mais sa postseason décevante l’oblige à réagir. Un premier point d’amélioration concerne le backcourt. Gros point noir des Knicks, la ligne arrière s’est quasiment écroulée durant les Playoffs. Derrick Rose a brillé, mais fut trop seul. Il n’a pas pu apporter de réponses collectives à l’échec général de son équipe. C’est pourquoi la recherche d’un meneur est capitale.
La free agency, qui ouvrira le 2 août prochain, sera le principal vivier de talents à disposition des Knicks. De gros noms sont attendus et la franchise viserait déjà certains d’entre eux. Maintenant que NY est candidate aux Playoffs et qu’elle a trouvé une vraie identité de jeu, il n’est plus permis de douter de son attractivité. Ajoutons au projet sportif de gros arguments financiers et Big Apple a de quoi séduire n’importe qui, ou presque. Dans le cas où les Knicks n’auraient pas trouvé la perle rare sur le marché des agents libres, ils pourront se rabattre sur la Draft.
Situation financière des Knicks : l’intersaison de toutes les folies ?
La franchise new-yorkaise abordera cette intersaison avec de lourds arguments financiers. On sait que le salary cap, l’enveloppe monétaire à disposition des franchises, est prévue aux alentours de 112 millions de dollars pour la saison 2021-22. D’autre part, NY aura une masse salariale avoisinant les 50 millions de dollars (sans compter les salaires éventuellement engagés : cela comprend les Team options, les Player options et les contrats partiellement ou non garantis. Il s’agit de salaires déclinables soit par les joueurs soit par les équipes). Ce qui nous permet d’avancer un budget hypothétique de 63 millions de dollars !
Sans compter les exceptions dont disposera NY pour éventuellement dépasser le cap. Ne payant pas la luxury tax depuis deux ans, les Knicks pourront utiliser leur Non-Taxpayer MLE et leur Bi-Annual Exception. Environ treize millions de dollars supplémentaires seront donc disponibles pour recruter et dépasser le salary cap. Avec une telle somme, l’équipe peut frapper fort et s’offrir deux gros contrats. D’autant que les cadres (Randle et Barrett) sont verrouillés au moins pour la saison prochaine. L’argent ne sera donc pas un problème pour NY.
Néanmoins, beaucoup de joueurs new-yorkais arrivent en fin de contrat (Derrick Rose, Alec Burks, Elfrid Payton, Frank Ntilikina, Reggie Bullock, Nerlens Noel). En fait, Immanuel Quickley est leur seul meneur encore sous contrat pour la saison prochaine. Derrick Rose sera agent libre cet été. Il est partant pour prolonger, mais avoue ne pas savoir ce que les Knicks ont en tête. Ces derniers auront un avantage pour le resigner (les Early Bird Rights). De plus, sa connexion avec Tom Thibodeau est évidente. Mais les Playoffs de NY les obligent à réfléchir à d’autres candidats pour le poste de meneur. De ce fait la situation d’Elfrid Payton est plus qu’incertaine, et si les Knicks n’ont rien évoqué à son sujet, il ne sera clairement pas une priorité. Un autre dossier concerne Frank Ntilikina. Très décevant depuis son arrivée à Gotham, le meneur tricolore arrive en fin de contrat. Les Knicks peuvent le protéger en lui proposant une qualifying offer mais ce n’est pas gagné. N’étant visiblement pas dans les plans de Thibs (33 matchs, 9,8min/match), Ntilikina avait échappé de justesse à un trade fin avril, et son avenir s’écrit sans doute ailleurs. Enfin, les vétérans Bullock et Burks n’animent pas vraiment les rumeurs.
On voit que les Knicks peuvent conserver Mitchell Robinson en activant sa team option. On ne sait pas ce que va faire NY mais il est probable que l’option équipe de Robinson soit activée. Un joueur aussi bon à un tel prix est une aubaine. Quant à Luca Vildoza, il a signé un contrat partiellement garanti avec la franchise et cette intersaison lui servira sûrement de test. Il n’est pas impossible que les Knicks garantissent son contrat. En tout cas il a assuré être enthousiaste au sujet de son avenir à New York.
Petit aparté : Joakim Noah, retraité depuis quelque mois, pèse toujours dans les finances des Knicks. Son énorme contrat (72 millions $/4 ans) avait été résilié deux ans plus tard. C’était sans compter sur la stretch provision qui étale le paiement du reste de son salaire jusqu’en 2022 !
À la recherche d’un meneur vétéran
Le poste de meneur est le principal point faible de NY. Le tandem Payton-Rose ne fait pas vraiment l’affaire. Les Knicks ont besoin d’un vrai maestro. Un joueur qui puisse sublimer le jeu de l’équipe, le rendre plus fluide et moins prévisible. On sait que Tom Thibodeau aime le jeu sur demi-terrain simple et traditionnel, mais là ça frôle le stéréotype. Grossièrement, l’attaque new-yorkaise se résume à du pick and roll porteur de balle, des réceptions-tirs et de l’isolation. Malheureusement l’équipe pêche dans tous ces compartiments (sauf pour les réceptions-tirs en saison).
Évidemment, on ne s’attend pas à ce que Tom Thibodeau révolutionne son playbook. Mais on espère au moins que les Knicks mettront la main sur une pointure. C’est-à-dire un meneur qui excelle dans ce que NY fait le plus. La franchise a récemment déclaré qu’elle était sur la piste d’un meneur vétéran pour prendre les clés de l’attaque. Et quand on rentre dans la jungle des statistiques, on se rend compte que NY est meilleur avec Derrick Rose dans le cinq majeur. En somme un meneur dangereux en attaque et qui libère les coéquipiers. Les Knicks semblent avoir pris connaissance de cette donnée, car ils sont sur la piste de plusieurs meneurs au profil offensif. On vous propose donc de voir de qui il s’agit.
- Kyle Lowry : un upgrade réalisable
17.2 pts, 5.4 rbs, 7.3 pds, 43.6% FG, 39.6% 3PT, 87.5% FT, 16.5 PER
Situation contractuelle : Agent libre non restreint
Profil : Meneur polyvalent
Faisabilité : ⅗
Dans le viseur des Knicks, Kyle Lowry serait une bonne pioche. Le vétéran des Raptors peut dégainer à n’importe quel endroit du terrain. De plus, il excelle sur le pick and roll et dans la finition près du cercle. Cela permettrait à NY de fixer la défense adverse et d’obtenir des décalages pour des shooteurs. Enfin, l’expérience de l’ancien All-Star (champion NBA, 97 matchs de Playoffs) colle aux attentes des Knicks. Il est certain que Lowry surclasse Elfrid Payton sur le poste de meneur. Ne serait-ce que par les possibilités qu’il offre en attaque. Au crépuscule de sa carrière, Kyle Lowry pourrait rejoindre la jeune et prometteuse équipe de NY. Surtout que les Raptors avaient tenté de l’échanger aux Lakers à la fin du mois de mars. Lowry quant à lui insisté sur ses intérêts financiers et sportifs et n’a pas de certitude sur son avenir à Toronto. Il est donc probable qu’il explore toutes les offres qui se présentent à lui.
- Dennis Schröder : le plan B
15.4 pts 3.5 rbs, 5.8 pds, 43.7% FG, 33.5% 3PT, 84.8% FT, 13.8 PER
Situation contractuelle : Agent libre non restreint
Profil : Meneur slasher
Faisabilité : ⅗
Magic Johnson déclarait récemment que Dennis Schröder n’avait pas sa place à Los Angeles. Sa campagne de Playoffs ne fut pas des plus glorieuses et certaines rumeurs l’envoient jouer aux Knicks. Agent libre sans restriction, le meneur allemand pourrait intégrer l’escouade de Tom Thibodeau. Néanmoins, pas sûr que son style de jeu colle avec celui des Knicks. Véritable pile électrique, Schröder assure dans le tir à mi-distance. Mais les Knicks ont surtout besoin d’un gestionnaire habitué au tempo lent. Or Dennis Schröder n’est pas une menace sur pick and roll. Il ne brille pas non plus dans la distribution du ballon. Son attitude laisse perplexe : il a assuré vouloir rester aux Lakers, mais a refusé une prolongation au contrat max. Il est certain que Schröder laissera les franchises s’affronter à son sujet et signera au plus offrant. Affaire à suivre pour NY.
- Lonzo Ball : le pari de la jeunesse
14.6 pts, 4.8 rbs, 5.7 pds, 41.4% FG, 37.8% 3PT, 78% FT, 15.2 PER
Situation contractuelle : Agent libre restreint
Profil : Meneur gestionnaire
Faisabilité : ⅖
Lonzo Ball arrive à la fin de son contrat rookie et sera agent libre restreint. Mais sa prolongation aux Pelicans est loin d’être assurée. Selon les rumeurs, les Knicks seraient intéressés par la venue de Ball. Une première tentative avait échoué avant la trade deadline. Nul doute que les Knicks reviendront à la charge cet été. En effet, le n°2 de la Draft 2017 a tout du meneur idéal pour New York. Il brille dans la distribution du ballon et son shoot s’est amélioré à tous les niveaux. Reste à voir s’il pourra s’adapter au jeu mi-terrain des Knicks. NY devra peut-être batailler avec d’autres candidats comme Chicago, Atlanta, Philadelphie et les LA Clippers pour s’attirer les faveurs de Ball.
- Les mentions : Chris Paul et Kendrick Nunn
On vous présente ici les joueurs visés par les Knicks qui ont peu de chance d’intégrer la franchise.
Chris Paul est courtisé par NY depuis plusieurs mois. Auteur d’une saison canon et de Playoffs somptueux avec Phoenix, Point God a toutes les raisons de se maintenir aux Suns. Il serait enclin à refuser son option joueur (44,2 millions $) pour tester le marché et obtenir un gros contrat sur plusieurs années. Nul doute que les Suns mettront le paquet pour le prolonger en utilisant notamment ses Bird Rights.
Autre meneur dans le radar des Knicks, Kendrick Nunn est un combo guard intéressant. Bon défenseur sur l’homme et shooteur efficace, Nunn pourrait faire l’affaire de Big Apple. Néanmoins, le Heat ne le laissera pas partir aussi facilement puisqu’il sera agent libre restreint cet été. Pat Riley a déclaré qu’il appréciait Kendrick Nunn et Duncan Robinson et qu’il regarderait les propositions qu’on lui ferait à leur sujet.
La Draft pour préparer la free agency ?
Disposant de quatre picks (19, 21, 32, 58), la franchise new-yorkaise peut toujours se servir de la Draft comme d’un atout pour la free agency. Des rumeurs font état du désir des Knicks d’obtenir une meilleure place à la Draft. Et même pourquoi pas d’acquérir un lottery pick. On ne sait pas ce qu’ils comptent en faire, mais ils pourraient très bien s’en servir comme d’une monnaie d’échange. Ou encore drafter un jeune et l’échanger au moment de la free agency.
Cette intersaison marquera probablement un tournant dans le process des Knicks. Longtemps moquée pour ses résultats médiocres, la franchise new-yorkaise a les arguments sportifs et financiers pour attirer un gros poisson dès cet été. Et pourquoi pas pour renforcer le poste de meneur qui lui fait pour l’instant défaut.