Gary Vitti raconte la rupture du tendon d’Achille de Kobe Bryant : « Un tacle à Paul Pierce »

Préparateur physique aux Lakers pendant 32 ans, Gary Vitti est revenu avec Byron Scott sur la rupture du tendon d’Achille de Kobe Bryant le 12 avril 2013 contre les Warriors :

« Le signe le plus révélateur d’une rupture du tendon d’Achille, c’est quand l’athlète te dit ‘c’est comme si quelqu’un m’avait mis un coup de pied sur le derrière de la jambe’. Quand tu entends ça, tu sais. C’est ce qu’il m’a dit. Ensuite il me dit ‘j’ai essayé d’aller le chercher et de le remettre’. J’ai connu pas mal d’athlètes qui se se font fait une rupture du tendon d’Achille au cours de ma carrière, aucun ne m’avait jamais dit ça. Je ne sais même pas à quoi il pensait parce que ce n’est pas comme s’il remontait en haut de la jambe, il est toujours là. Donc je lui dis non, ça ne fonctionne pas comme ça.

Il me dit qu’il va essayer de jouer en courant sur son talon, pour voir. Pareil, je lui dis que ça ne fonctionne pas comme ça. Il me demande si on peut aller derrière, si je peux peut-être lui faire un bandage pour qu’il finisse le match. Encore une fois, je lui dis ça ne fonctionne pas comme ça. Je lui dis : ‘Tu as provoqué la faute, donc tu as 2 lancers. Si tu ne les prends pas, Mark Jackson va choisir quelqu’un de notre banc pour les prendre’. À ce moment-là on essaie de faire les playoffs, donc on veut quand même gagner ce match. Donc je lui ai dit que j’allais le laisser shooter ses lancers, de toute façon c’est déjà déchiré. Je lui ai dit : ‘Après le deuxième lancer, qu’il soit réussi ou pas, on va faire faute, et on va te faire sortir, mais c’est ton choix d’aller les tirer ou pas’. ‘Je les shoote’.

Ce que je n’avais pas anticipé, c’est qu’il allait devoir re-marcher jusqu’à la ligne des lancers après être revenu, soit presque tout le terrain, puis revenir et marcher jusqu’à la salle de soins. Et le message envoyé à tout le monde, c’était un tacle à Paul Pierce, après le coup du fauteuil roulant. Jusque-là il n’avait laissé transparaître aucune émotion, mais quand il est entré dans la salle de soin, il s’est lâché. Il y avait des bouteilles de Gatorade qui volaient, il a retourné la pièce. Il a fini par se calmer un peu, plusieurs médecins sont venus discuter des étapes à venir, etc.

Et peu de temps après, il avait déjà décidé qu’il voulait se faire opérer le lendemain matin, pour commencer sa rééducation le plus rapidement possible. C’est ce qu’on a fait, mais la plupart des médecins ne veulent pas faire ça parce qu’il y a beaucoup de saignements, mais il était catégorique, il voulait se faire opérer dès le lendemain. Et puis de toute façon, il aurait trouvé quelqu’un pour le faire. Ensuite la sécurité a fait venir Vanessa et les filles, j’ai prévenu Kobe qu’elles étaient là, je lui ai demandé s’il était prêt. Et en un clin d’œil, il est redevenu solide comme un roc. »