Top 15 des freshmans NCAA: n°7 Tyler Ennis
Aujourd’hui, nous vous présentons un meneur qui pourrait bien faire des ravages en NCAA. Tyler Ennis est le point guard d’autrefois brutalement modernisé. Moins scoreur que la plupart des meneurs explosifs que l’on trouve aujourd’hui, Ennis, qui jouera pour Jim Boeheim et les Orange de Syracuse l’année prochaine, a tout pour réussir avec brio la transition depuis sa high school.
Les mensurations d’abord: 1m87 et 1m95 d’envergure, soit l’idéal pour s’intégrer à la traditionnelle défense de zone de l’ancienne fac de Carmelo Anthony et Dion Waiters. Ensuite, Ennis a un jeu fait pour les parquets universitaires: un très gros QI basket, une grande adresse au shoot, une versatilité offensive intéressante. Ajoutons à cela des fondamentaux très solides avec un bon handling qui le rend capable de perforer la défense avec la même facilité des deux mains, une exploitation quasi optimale du pick and roll et une volonté constante de jouer pour les autres et vous comprendrez bien vite que le canadien est bien plus qu’un meneur capable d’apporter des points: c’est le genre de joueur qui, s’il n’est pas surveillé de très près, peut aisément prendre le contrôle d’un match. Pour finir, son jeu est propre, logique, sans tentative de shoot sur 4 joueurs ou pertes de balles inutiles. Une qualité rare dans l’univers souvent très immature de la NCAA.
En fait, les défauts d’Ennis pourraient bien apparaître au grand jour peu après son accession en NCAA, lors d’un autre moment charnière de sa carrière: la draft. Ennis est un peu lent, n’est pas encore le genre d’athlète capable de dominer physiquement dans la ligue, et ne le deviendra peut-être jamais. Il a déjà des problèmes à finir près du cercle, ce qui risque d’empirer au fur et à mesure des paliers qu’il franchira, en même temps que la taille de ses adversaires augmentera. De plus, sa carrière en high school n’a pas permis de se faire une réelle idée à propos de son potentiel défensif. Si Jim Boeheim adopte la même défense de zone que l’an dernier, la grande envergure d’Ennis et la protection défensive des intérieurs permise par cette tactique risquent de masquer les éventuels manques d’Ennis dans la défense de un-contre-un, notamment sa vitesse latérale qui semble insuffisante. Enfin, Ennis n’a pas montré de vraies qualités de leadership au cours de sa carrière en high school. La pression de la NCAA et surtout de la March Madness sera donc un révélateur de sa capacité à motiver les troupes, trait de caractère indispensable du meneur NBA digne de ce nom.
Ennis a donc tous les atouts en main pour réussir une grande saison freshman. Sa présence à Syracuse pourrait même lui permettre de ne pas trop s’exposer aux critiques sur sa défense et de travailler sereinement, ce qui l’amènera probablement à une très bonne place lors de la draft 2014 (lottery pick?). Néanmoins, les scouts scruteront avec attention ses workouts et son travail défensif en un contre un, qui pourrait bien lui causer de sérieux problèmes une fois en NBA. Même son style de jeu risque de l’empêcher de donner la pleine mesure de son talent dès ses premières années dans la grande ligue, les franchises cherchant surtout des meneurs à stats capables de cartons offensifs. La carrière d’Ennis risque de ne pas être un long fleuve tranquille, et seul l’avenir nous dira si son réel potentiel est celui d’un Steve Nash ou plutôt proche d’un Kendall Marshall.
Retrouver les autres previews des freshmans NCAA :
Joel Embiid (Pivot, Kansas)
Nigel Williams-Goss (Meneur, Washington)
Anthony « Cat » Barber (Meneur, North Carolina State)
Matt Thomas (Arrière, Iowa State)
Keith Frazier (Arrière, SMU)
Eric Mika (Pivot, BYU)
Wayne Selden(Ailier Shooteur, Kansas)
Aaron Harrison(Arrière, Kentucky)