[Interview] Timothé Luwawu-Cabarrot : « Dans ma tête, j’étais parti pour faire toute l’année avec l’équipe »
Signé via un two-way contract, Timothé Luwawu-Cabarrot a réussi à se faire une place aux Nets, et a poussé la franchise à lui offrir deux contrats de 10 jours et ce n’est finalement qu’il y a quelques jours qu’il a signé officiellement pour la fin de la saison.
Timothé, peux-tu nous raconter comment as-tu appris que tu allais signer ton contrat, et ta réaction suite à cette nouvelle ?
Je l’ai appris deux jours après la deadline et je n’étais pas nécessairement surpris. En fait dans ma tête depuis que je suis arrivé ici je suis assez confiant dans mon rôle dans l’équipe. Dans ma tête, j’étais parti pour faire toute l’année avec l’équipe et je suis à peu près resté dans ce même état d’esprit au fur et à mesure des semaines et des mois. Le fait que le coach me fasse confiance, que je sois dans la rotation, j’avais confiance en ce qu’ils allaient faire et qu’ils allaient me signer.
Tu avais déclaré il y a quelques semaines que « rien n’était acquis en NBA ». Tu es allé chercher ce contrat
Ouais, je pense le mériter. Je pense que j’ai fait ce qu’il fallait. J’ai apporté l’énergie chaque jour. C’était une expérience qui m’a fait grandir, qui m’a aidé à comprendre beaucoup de choses et j’ai réussi à choper ce contrat, mais il faut que je continue de bosser. On vise les playoffs, des choses plus grandes qu’un contrat. Il faut continuer dans ce même état d’esprit.
J’ai pu parler avec Kenny Atkinson de cette signature avant le match, et il m’a dit que ce qu’il l’avait le plus impressionné chez toi, c’était ton impact défensif. Néanmoins, tu peux apporter offensivement à cette équipe des Nets, on l’a vu avec des mouvements off-ball intéressants ce soirs, des drive et ton tir à 3 points. Est-ce que tu penses que ton aspect offensif est parfois négligé au sein de cette équipe ?
Ouais je pense que c’est clair. Après en NBA c’est beaucoup comme ça. Chacun a son rôle, chacun à ses choses à faire. Et moi quand je rentre sur le terrain, mon objectif numéro 1 c’est d’apporter de la défense et ce qu’il y a en attaque je le prends. Au fur et à mesure des matches, j’ai continué à travailler, j’ai continué à construire sur les premières choses que j’avais faites. Il y a des matches où j’étais à plus de 10 points. Ils ont vu que je pouvais jouer quand j’étais en G-League, que je pouvais scorer. Mais quand tu vas en NBA, il y a des gars qui savent déjà scorer. Mais pour faire ta place, pour rester dans une équipe, il faut comprendre et savoir que chacun à un rôle. Et si ton rôle c’est de défendre 20-25 minutes, et pas forcément prendre des tirs, c’est ce que tu dois faire. Et si tu joues, tant mieux pour toi.
On vient d’apprendre ce soir l’officialisation de la blessure de Kyrie Irving jusqu’à la fin de la saison. J’imagine que c’est un poids pour l’équipe. Mais ça peut peut-être une occasion pour toi de montrer encore plus ta valeur ?
On a toujours dit que dès qu’il y avait un blessé, il fallait que le prochain gars sur le banc réponde présent. Et c’est quelque chose de mauvais pour l’équipe forcément parce que c’est notre meilleur joueur, mais personnellement ça va me donner plus de temps sur le terrain, plus d’opportunités. Et je compte bien prendre avantage de la situation.
Tu as signé un contrat de plusieurs années. Avec la blessure de KD, maintenant celle de Kyrie, est-ce qu’un projet de long terme est quelque chose qui caractérise ce vestiaire ?
Oui c’est sûr. Après on ne pense pas forcément à l’année prochaine, on pense à cette année. Chaque équipe en playoffs a ses chances. Pour l’instant on se concentre sur ça, on reste focus sur la fin de l’année, sur les 28 matches qu’il reste. On compte bien monter dans le classement et choper le meilleur tirage en playoffs et les jouer.
Revenir à Philadelphie, c’est quelque chose de spécial pour toi ?
Ouais c’est toujours spécial. Je pense que pour chaque joueur qui a été drafté par n’importe quelle équipe, c’est spécial de revenir dans la ville, dans l’équipe contre les joueurs avec qui tu as joué et les coaches qui t’ont entraîné, ouais c’est spécial. Surtout quand tu te fais trader, tu es allé autre part, tu as été dans des situations compliquées. À chaque fois que je joue contre Philly je le prends personnellement. Et c’est pour ça qu’à chaque fois que je joue contre les Sixers je donne tout mon cœur. Mon but c’est de les écraser et de les humilier le plus possible.
Tu t’es entraîné avec Adam Mokoka et Frank Ntilikina pendant le All-Star Break. Tu peux nous raconter un peu ce break ?
On a fait un break qu’on avait prévu depuis un moment. Je pense que ça va devenir un petit rituel à chaque all-star break, on va essayer de choisir une ville ou une destination différente. C’est mes gars, on passe de bons moments ensemble. On en profite pour bosser ensemble, se parler et un peu se mettre à jour sur chaque situation de chacun. C’est l’occasion d’être plus fort, d’être dans la compétition avec eux. C’est cool.
Tu aides Adam particulièrement ? Est-ce que tu es un mentor voire un exemple pour lui ?
Je ne sais pas si je dirais que je suis un mentor ou un exemple, mais j’essaye de l’aider. Je lui donne des conseils, j’essaye de lui parler. Je lui donne les clés pour s’adapter, aux joueurs comme nous qui avons des rôles, et où les gens nous mettent dans les cases. Je pense qu’il sait ce qu’il a à faire. Il a les capacités pour être en NBA, il a le corps, il est athlétique. Même si je pense que les chiffres ne le montrent pas il sait shooter. Il faut qu’il continue à taffer, qu’il ait confiance et qu’il cravache. C’est un monde compliqué, il faut toujours se battre, ne jamais baisser les bras pour avoir ce que tu veux et c’est ça qu’il doit faire.
Vous avez sans doute parlé de l’équipe de France tous les 3 ?
Ouais bien sûr, en plus comme il y a les fenêtres en ce moment. On a été au téléphone avec Guerschon (Yabusele), avec Isaïa (Cordinier) tout ça donc c’est cool de les voir profiter là-bas, de jouer. Ça fait un moment que je veux voir Guerschon jouer en Equipe de France, comme on a joué ensemble en jeunes. J’espère que cet été on va se retrouver. J’ai hâte ça va être cool.
L’équipe de France ça va être comme Brooklyn, tu vas essayer de prendre ton spot ?
Ouais j’ai toujours fait ça. Je l’ai dit et je le répète, l’année dernière quand j’ai fait la prépa je pensais être le meilleur joueur de l’équipe et il s’est passé ce qu’il s’est passé et tant pis. Comme je l’ai dit quand je suis parti, si vous pensez que je ne suis pas assez fort, je vais bosser encore plus pour être le meilleur et pour gagner ma place.
Propos recueillis par Jean Bideau à Philadelphie
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