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Draft 2014 : Le profil vidéo de Marcus Smart

Getty Images

Un an après avoir pris la téméraire décision de rester en NCAA malgré une place promise dans le top 3 de la draft, Marcus Smart va enfin pouvoir goûter aux joies du basket professionnel. L’expérience d’une seconde année universitaire aura eu son lot de bon et de moins bon, sur comme en dehors du terrain, mais le sophomore vedette d’Oklahoma State demeure indéniablement un des tout meilleurs talents de cette cuvée.

Jetons un coup d’œil à son profil.

Guillaume (@GuillaumeBInfos)

Passé l’effet de surprise du freshman qui débarque sur la scène universitaire, l’attention et les attentes autour de Smart étaient d’un tout autre niveau cette saison. Et tant sur le plan personnel que collectif, le bilan n’est pas aussi satisfaisant que l’on aurait pu le souhaiter : aucun défaut majeur de son répertoire n’a été réellement corrigé, et même si lui a réussi à produire des très bonnes performances les Cowboys d’Oklahoma State ont connu une fin de saison on ne peut plus décevante (4 défaites sur les 5 derniers matchs, élimination en quart de finale du tournoi Big 12, élimination au premier tour de la March Madness).

Un de ses principaux atouts en tant que prospect demeure son physique. Possédant une excellente taille (6’3/1m90) et exceptionnelle envergure (6’9/2m06), Smart manque d’explosivité mais est extrêmement puissant et épais (227 lbs/103 kg). Une caractéristique qui lui permet bien souvent de « jouer plus grand » qu’il ne l’est vraiment (capacité à jouer au poste, défendre des intérieurs, etc).

Bien que largement perfectible, sa capacité à attaquer le panier demeure à l’heure actuelle sa meilleure arme en attaque. Il se sert justement de sa puissance pour se créer son chemin au cercle, et il est un fabuleux finisseur malgré les contacts, et parvient exceptionnellement bien à créer ces contacts au cercle pour provoquer les fautes (une extraordinaire moyenne de 9.9 FTA/40min). Ce n’est pas certain qu’il puisse dès l’an prochain obtenir autant de lancers (moins de « superstars calls » et un niveau athlétique bien plus élevé que ce qu’il a pu connaître en NCAA) mais il pourra tout de même se rendre sur la ligne des lancers francs à un très bon taux.

En revanche, Smart ne demeure à l’heure actuelle qu’un straight-line driver. Il ne joue qu’à une seule vitesse et change justement quasiment jamais de vitesse et de direction durant ses drives. Egalement, sa qualité de dribble reste très moyenne à l’heure actuelle pour un meneur de jeu, et lui coûte encore pas mal de balles perdues. Enfin, même s’il possède des qualités physiques et athlétiques bien au-dessus de la moyenne, son contrôle du corps est lui largement améliorable (il n’est pas rare de le voir terminer certains drives hors de contrôle/en total déséquilibre).

Quant à sa finition au cercle, elle est plutôt correcte (57%) mais il possède les atouts pour devenir excellent dans ce domaine en raison de ses très longs bras, sa taille et sa détente. A l’heure actuelle, c’est surtout sa sélection de tirs sur lay-up qui lui fait défaut (il en force encore beaucoup de mauvais).

Son jump-shot (qui figurait en tête de liste parmi les défauts de son jeu à travailler) n’a pas connu de progression conséquente cette saison. Techniquement parlant, sa mécanique de tir demeure très mauvaise et irrégulière (elle change clairement d’un tir à l’autre), et notamment sa prise d’appuis bien trop aléatoire lui vaut d’être très souvent en déséquilibre durant le jump-shot. En plus de tout cela se rajoute une sélection de tirs clairement très mauvaise : des tirs contestés et/ou très longs, très tôt dans la possession, etc, ou tout simplement le fait de se contenter bien trop souvent d’un jump-shot dans le périmètre (alors que ce n’est clairement pas sa force) plutôt que d’être agressif et d’attaquer le cercle. Trop irrégulier, mais aussi bien trop confiant en ses propres capacités, c’est comme si Smart avait essayé toute la saison durant de prouver qu’il pouvait shooter, en vain.

Ses qualités de meneur de jeu, sans être non plus Chris Pauliennes, sont quelque peu sous-estimées. En ce sens que Marcus Smart n’est pas un pur combo guard dans la ligné des James Harden & co, à qui il serait totalement déconseillé de confier la gestion du jeu. Au contraire, Smart est un plutôt bon gestionnaire, qui sait ralentir ou accélérer le tempo d’un match, se montre altruiste et fait preuve d’un superbe leadership sur le terrain. Egalement, Smart ne vampirise pas du tout le jeu, et évolue d’ailleurs un nombre conséquent de minutes sans la gonfle entre les mains. Le système offensif des Cowboys ne nécessitait pas de lui qu’il doive organiser le jeu sur chaque possession, mais on l’a vu très compétent dans l’exercice lorsqu’il était appelé à le faire.

En terme de création pure, Smart est compétent sans être exceptionnel. Capable de passer sur pénétration, il peut encore largement améliorer sa maîtrise sur P&R (même si là encore il n’a pas eu la chance d’avoir à le jouer souvent), et sans doute qu’avec plus d’espace et de bien meilleures cibles une fois en NBA il aura l’occasion de montrer de meilleures choses. Sa vision du jeu est en revanche excellente, et il se montre enclin à faire l’extra pass quand elle se présente. De manière générale, Smart conserve encore une certaine marge de progression, mais les fondations sont là pour devenir un meneur de jeu titulaire correct en NBA.

Attaquant encore largement perfectible, c’est en revanche un défenseur tout ce qu’il y a de plus accompli, au volume de jeu impressionnant, sur et loin du ballon.

En défense sur l’homme, il use de sa superbe envergure de bras (2m06) et remarquable vitesse latérale pour étouffer son vis-à-vis et le garder toujours en face de lui. Très costaud, il n’a aucun problème pour se battre à travers les écrans, mais plus encore il s’avère un très bon défenseur au poste même sur des intérieurs plus grands et imposants que lui. Clairement quelque chose que tous les meneur de jeu ne sont pas capables de faire.

Loin du ballon, Smart est un fabuleux défenseur collectif, toujours très actif et attentif, et au QI défensif impressionnant. Il sait quand aider, comment aider, se faisant avec un timing parfait sur ses rotations défensives. Ses instincts d’anticipation sur trajectoires de passes sont tout simplement fantastiques (il possède clairement le potentiel pour mener la ligue en interceptions), et c’est un superbe contreur pour le poste de meneur de jeu. Enfin, Smart est un exceptionnel rebondeur (ses 7.2 rbs/40min pour un joueur listé à 1m90 peuvent tout à fait être qualifés d’extraordinaire), avec de très bons instincts et très enclin à batailler ou jouer des coudes avec, là encore, des intérieurs bien plus grands, longs et costauds que lui.

Tout bien considéré, le cocktail de qualité qu’apporte Marcus Smart est indéniablement du niveau d’un choix dans le top 10, voire même top 5. Si les craintes par rapport à ses limitations offensives semblent fondées au vu de sa dynamique de progression, Smart est toutefois connu comme un énorme bosseur, à l’éthique de travail irréprochable et à l’esprit de compétition on ne peut plus grand. Dans le meilleur des cas, il translate bien ses capacités en pénétrations au style NBA, arrive à acquérir un shoot respectable et prouve que ses qualités de gestion aperçues chez lui en NCAA étaient fondées. Dans le pire des cas, c’est un attaquant limité mais qui n’en restera pas moins un des tout meilleurs défenseurs de NBA en terme de polyvalence, volume de jeu et intensité. Une sorte de Joakim Noah sur le poste d’arrière, pas mal pour un « worst case scenario ».

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3 réflexions sur “Draft 2014 : Le profil vidéo de Marcus Smart

  • looser_23

    Je le verrais bien aller aux Lakers si la draft reste dans cet ordre la !

  • Theloger

    Il serait échangé alors. LAL a 2 ans pour gagner un titre, il me semble pas encore assez mûr (ou alors pour être un 6° homme de luxe)

  • Theloger

    Super portrait encore une fois :)

    J'aime beaucoup ce joueur. Quand on voit ses highlights on peut voir un scoreur athlétique, pourtant si c'est une de ses qualités il est avant tout un gros défenseur/playmaker.
    Je le vois aller trèèès loin ce joueur, en dépit de sa dynamique de progression. Par contre, quand on regarde le Top 10 de la draft, à part LA, toutes ont des meneurs jeunes ou confirmés. Milwaukee ne le prendra pas avec son 2° pick (même si Brandon Knight c'est Brandon Knight ^^), Philly a MCW, Utah a Burke, Boston a un certain Rondo (il est pas mal il paraît ^^), reste LAL et Sacramento où il pourrait se faire une place mais LAL veut reconstruire rapidement et Sacramento … c'est Sacramento quoi ^^
    Dommage, parce que moi l'équipe où j'aimerais le voir c'est … Indiana. Il a le profil défensif, bon playmaker, et scoreur un peu foufou en sortie de banc.

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