A voir : Les articles NBA à ne pas raterChicago Bulls - NBACleveland Cavaliers - NBADetroit Pistons - NBADossiersIndiana Pacers - NBAMilwaukee Bucks - NBA

[Intersaison 2014] Les capacités de recrutement dans la Central Division

Les finales NBA arrivent, et se dessinent déjà à l’horizon l’intersaison et ses deux moments phares, la draft et la free agency. Pour bien comprendre ce que chaque franchise peut ou ne peut pas faire, Basket Infos vous propose un point sur la situation financière de chaque équipe, division par division.

Pour être le plus clair possible dans cette jungle infernale que sont les finances NBA, nous vous présentons l’effectif de chaque franchise divisé en trois catégories :

  • les salaires engagés, c’est-à-dire le total des salaires des joueurs sous contrat pour l’année prochaine, plus le montant du contrat des futurs rookies.
  • les salaires potentiellement engagés, qui recouvrent tous les contrats qui ne sont pas encore garantis pour l’an prochain. Cela concerne les Player Option (PO), qui permettent à un joueur de mettre fin à son contrat un avant son terme, les Team Option (TO), qui sont l’équivalent pour les franchises, et les contrats non-garantis. Sauf précision entre parenthèses (PO ou TO), les joueurs mentionnés dans cette catégorie bénéficient de contrats non-garantis.
  • les joueurs libres (free agents), qui n’ont pas de contrat pour l’an prochain. Ceux-ci peuvent être free agents restrictifs (RFA), ce qui donne la possibilité à leur franchise de s’aligner sur n’importe quelle offre de contrat qui leur est faite, ou free agents non-restrictifs (UFA), c’est-à-dire libres de signer où bon leur semble.

Rappelons quelques autres concepts, pour que vous ne soyiez pas trop perdus :

  • Les franchises NBA ont le droit de recruter autant qu’elles veulent tant qu’elles ne dépassent pas le Salary Cap, une limite fixée cette année à 63,2 m$.
  • Si elle est au-delà de cette limite avant la free agency, la franchise peut tout de même recruter, mais avec des limitations. Elle utilise pour cela des exceptions : la Mid Level Exception (MLE), d’un montant de 5,15 m$ ; la Bi Annual Exception (BAE), d’un montant de 2,06 m$, disponible un an sur deux ; et la Minimum Exception, qui permet de signer autant de joueurs qu’elle le souhaite au contrat minimum.
  • Une autre limite existe en NBA, la Luxury Tax. Il s’agit du palier au-dessus du Salary cap, fixé à 77 m$. Toute équipe dont la masse salariale dépasse ce montant paye une taxe et est encore plus limitée dans son recrutement, puisqu’elle ne peut plus signer de free agents qu’avec les contrats minimums et la mini-MLE, une réduction de la Mid Level Exception à un montant de 3,19 m$.
  • Grâce à des droits que l’on nomme les Bird Rights, toute franchise a le droit de resigner ses propres free agents, même en dépassant le salary cap. Mais une équipe n’a pas le droit de signer des free agents grâce à l’espace libéré par le départ de ses joueurs, puis de resigner ces derniers juste après en utilisant les Bird Rights. Le salaire des free agents continue en effet de peser dans les comptes tant qu’une équipe n’a pas renoncé à ses Bird Rights : c’est ce qu’on appelle le cap hold.

Si vous n’y comprenez rien, ou que vous avez des doutes sur telle ou telle situation, je vous conseille de vous référer au guide des finances réalisé par Basket Infos l’été dernier, cela devrait clarifier les choses.

On continue donc cette plongée dans l’intersaison, avec aujourd’hui la Central Division. Pour retrouver l’Atlantic division c’est ici

 

Chicago Bulls

Salaires engagés : 66,8 m$. Derrick Rose, Carlos Boozer, Joakim Noah, Taj Gibson, Mike Dunleavy, Tony Snell, Jimmy Butler + Draft : #16 (1,47 m$) et #19 (1,27 m$).

Salaires potentiellement engagés: aucun.

Joueurs libres: Tornike Shengelia (RFA), Kirk Hinrich, Jimmer Fredette, Nazr Mohammed, D.J. Augustin (UFA)

Espace maximal sous le cap : 12,2 m$

En raison des contrats de Rose et Noah, les Bulls vont devoir jouer finement s’ils veulent attirer, comme la rumeur le dit, Carmelo Anthony. Pour ce faire, une condition sine qua non : amnistier Carlos Boozer et ses 16,8 m$ de contrat. Cela laisserait, comme précisé plus haut, 11 m$ d’espace sous le cap. Pas suffisant pour attirer Melo. La seule solution serait donc de renoncer à certains joueurs (Nikola Mirotic, qui va commencer à peser dans le cap), d’échanger les deux premiers tours de draft ou des joueurs (Dunleavy ?). En fait, la possibilité que Melo signe avec l’espace sous le cap est assez peu probable : le plus logique pour tout le monde (si Anthony veut quitter les Knicks) serait de monter un échange qui enverrait Boozer, quelques tours de draft et un éventuel bonus à New York en échange de Melo et du gros contrat de Felton.

Si la piste Anthony est abandonnée, Chicago aura tout de même de quoi se renforcer (toujours en postulant un départ de Boozer) : deux premiers tours de draft et une dizaine de millions pour recruter, il y a de quoi renforcer efficacement un effectif déjà compétitif.

Verdict : les Bulls ne sont pas forcément habitués à frapper fort durant la free agency. La piste Melo n’est pas à négliger, mais cela supposera un vrai remue-ménage dans l’effectif. Le plus probable reste un travail dans la continuité, avec arrivée de Mirotic, resignatures de Hinrich et Augustin et recrutement d’un ou deux free agents (Sefolosha ?).

 

Cleveland Cavaliers

Salaires engagés : 40,8 m$. Kyrie Irving, Dion Waiters, Jarrett Jack, Anthony Bennett, Tristan Thompson, Tyler Zeller, Sergey Karasev, Carrick Felix + Draft: #1 (4,6 m$).

Salaires potentiellement engagés: 10,3 m$. Anderson Varejao, Alonzo Gee, Matthew Dellavedova, Scotty Hopson.

Joueurs libres: Luol Deng, Spencer Hawes, C. J. Miles (UFA)

Espace maximal sous le cap: 22,4 m$

Avec Luol Deng et Spencer Hawes en fin de contrat, Cleveland a la possibilité de se libérer de deux gros salaires. Si David Griffin veut vraiment s’offrir de la marge, il peut aussi couper Anderson Varejao et Alonzo Gee ; en revanche, si ces deux-là restent, il n’aura plus que 13-14 m$ disponibles pour recruter. En fait, la situation des Cavs est clairement liée à ce que le front office décide de faire de ses free agents. Si la priorité est de garder Hawes et/ou Deng, on peut oublier l’idée de l’arrivée d’un gros poisson à la free agency. Tout cela dépendra sans doute du choix fait avec le first pick : on voit mal Cleveland drafter Wiggins ou Parker pour resigner Luol Deng derrière, ou sélectionner Embiid et garder Hawes et Varejao. Logiquement (mais la logique, à Cleveland…), il devrait donc y avoir au moins un ou deux départs dans ces trois gros noms, de quoi aller chercher un free agent correct pour renforcer l’effectif.

Une remarque, tout de même. Dans le cas où Cleveland veuille faire revenir LeBron James, il est évident qu’il faudra éjecter tous les contrats non-garantis pour pouvoir faire signer le King au contrat maximum. Mais on est encore très loin de ce cas de figure.

Verdict : énormément de décisions à prendre pour les Cavs cet été. Qui drafter ? Faut-il prolonger Irving dès maintenant ? Que faire des free agents ? C’est peu de dire que cette intersaison va déterminer l’avenir de Cleveland pour les prochaines années.

 

Detroit Pistons

Salaires engagés : 33,41 m$. Josh Smith, Brandon Jennings, Will Bynum, Kentavious Caldwell-Pope, Andre Drummond, Luigi Datome, Kyle Singler, Tony Mitchell

Salaires potentiellement engagés : 8,8 m$. Jonas Jerebko (PO),Chauncey Billups (TO), Josh Harrelson, Peyton Siva

Joueurs libres : Greg Monroe (RFA), Charlie Villanueva, Rodney Stuckey (UFA)

Espace maximal sous le cap: 29,7 m$

On a beaucoup parlé, et avec raison, des mauvais choix de Joe Dumars l’été dernier, mais la situation financière laissée à Stan Van Gundy est en fait loin d’être catastrophique. Certes, les gros contrats de Josh Smith et Brandon Jennings pèsent leur poids, mais le nouveau président des Pistons a toutes sortes de moyens de se renforcer – sachant que Detroit a perdu son premier choix de draft, qui part aux Hornets. Première bonne nouvelle : les fins de contrat de Villanueva et Stuckey, qui libèrent pas moins de 17 m$ dans les caisses ! Deuxième bonne nouvelle : la possibilité de mettre fin à l’expérience Billups, qui pourrait entrer dans le staff. On imagine aussi que SVG espérait que Jerebko voudrait tester le marché, mais à 4.5 m$ la saison, le Suédois n’y avait pas vraiment intérêt et il a déjà fait part de son refus d’activer son option. Cela dit, même si Billups reste, cela laisse 22 m$ de marge pour recruter. Confortable.

Ce total, néanmoins, ne tient pas compte de la situation de Greg Monroe, free agent restrictif. Son association avec Smith et Drummond étant clairement un échec, le jeune intérieur pourrait être sacrifié. Van Gundy a intérêt, dans ce cas à prendre une décision vite et à ne pas attendre de voir quelles offres recevrait Monroe, pour éviter que le cap hold pèse sur sa capacité à recruter. Côté cap hold, celui de Stuckey et Villanueva ne devrait pas poser problème, puisque l’on imagine mal ces deux-là rester à MoTown. Mais SVG a également indiqué qu’il comptait sur Monroe, ce qui laisse la porte ouverte à un échange de Josh Smith. Mais qui voudra du contrat de l’ancien Hawk, qui va jusqu’en 2017 ? Il va de toutes façons falloir trouver une solution à ce frontcourt qui ne fonctionne pas.

Verdict : après des années de mauvaise gestion, les Pistons ont l’occasion de prendre les bonnes décisions. Cela passera par faire un choix clair entre Smith et Monroe, puis par un recrutement intelligent aux postes 2 et 3, les points faibles de l’équipe actuellement.

 

Indiana Pacers

Salaires engagés : 60 m$. Paul George, Roy Hibbert, George Hill, David West, Ian Mahinmi, C.J. Watson, Chris Copeland, Solomon Hill.

Salaires potentiellement engagés : 1 m$. Luis Scola, Donald Sloan

Joueurs libres : Evan Turner, Lavoy Allen (RFA), Lance Stephenson, Rasual Butler, Andrew Bynum (UFA)

Espace maximal sous le cap : 3,2 m$

Indiana va devoir être inventif pour se renforcer, puisque la franchise sera de toute façon au-dessus du salary cap, même si ce n’est que pour quelques milliers de dollars. L’effet des fins de contrats est en effet annulé par le début du gros contrat de Paul George, signé l’été dernier. Les playoffs cahin-caha de l’équipe ont suscité des doutes sur la capacité de ce groupe à aller chercher le titre. Au centre des interrogations, Lance Stephenson, dont les frasques semblent lasser tout le monde. L’arrière est free agent non-restrictif, et peut donc signer où il veut. Evan Turner n’étant pas du tout une solution viable, et étant parti pour aller voir ailleurs, le front office est face à un sacré dilemme. Faut-il garder Stephenson en le payant une dizaine de millions par an (le contrat que cherche le joueur), ou le laisser partir et améliorer l’équipe autrement ?

Autre souci, Roy Hibbert. Le pivot est en grosse difficulté, et son entourage a laissé entendre qu’il ne refuserait pas forcément un trade. Son départ reste peu probable, mais Larry Bird pourrait être à l’écoute d’une grosse proposition.

Verdict : intersaison difficile pour Indiana, qui se retrouve à la croisée des chemins. Le front office peut décider de jouer la continuité, en gardant Stephenson et en se contentant de renforcer le banc, et prendre le risque d’une situation financière bloquée si ça ne fonctionne pas. Ou il peut opter pour le changement, en reconstruisant plus profondément le groupe. Quoi qu’il en soit, un été très intéressant pour le rival du Heat à l’Est.

 

Milwaukee Bucks

Salaires engagés : 52,4 m$. O.J. Mayo, Ersan Ilyasova, Larry Sanders, John Henson, Brandon Knight, Giannis Antetokounmpo, Nate Wolters, Zaza Pachulia, Carlos Delfino, Miroslav Raduljica + Draft: #2 (4,1 m$).

Salaires potentiellement engagés : 0,9 m$. Khris Middleton

Joueurs libres : Epke Udoh (RFA), Jeff Adrien, Ramon Sessions (UFA)

Espace maximal sous le cap: 10,8 m$

Milwaukee est typiquement l’exemple d’une franchise mal gérée, très faible sportivement (pire bilan de la ligue) mais sans la marge salariale qui permet à Philadelphie, par exemple, de croire en l’avenir. Tous les contrats, ou presque, étant garantis, cela ne laisse quasiment aucune marge de manœuvre aux Bucks, qui surpayent des joueurs moyens comme OJ Mayo (encore 16 m$ sur deux ans), Ilyasova (24 m$ sur 3 ans), Sanders (44 m$ sur 4 ans). Le gros contrat de ce dernier commence en juillet, et tout le front office doit se taper la tête contre les murs d’avoir prolongé si tôt un joueur auteur d’une saison médiocre. Seule solution pour mettre un peu d’ordre dans tout cela : les échanges. Milwaukee aurait bien besoin d’un Masai Ujiri, spécialiste de l’exfiltration des gros contrats…

Selon les échanges effectués, les Bucks pourraient donc récupérer un peu plus d’espace sous le cap que les 10 m$ actuels, mais il serait surprenant que de gros free agents atterrissent dans le Wisconsin, qui n’est pas la destination la plus attractive de la ligue. C’est donc plus à une opération grand ménage et reconstruction que l’on doit s’attendre à Milwaukee, avec carte blanche donnée au rookie choisi en juin, et aux jeunes Knight, Antetokounmpo et Henson.

Verdict : pas grand-chose à attendre des Bucks sur le marché de la free agency. La franchise doit d’abord se remettre d’aplomb, en rationnalisant sa situation financière.

6 réflexions sur “[Intersaison 2014] Les capacités de recrutement dans la Central Division

  • Swoosh8

    Pour les Pistons, Houston serait peut-être une équipe pour le cas Josh Smith, en effet ils ont dans le viseur Carmelo, Love ou Irving mais s'ils n'arrivaient à avoir aucun des trois je serai SVG je les contacterai pour un échange Smith/Parsons (et des autres joueurs si besoin pour équilibrer les salaires et tout le tralala)
    Houston recherche un ailier/ailier fort et Smith pourrait correspondre (malgré un shoot très moyen à 3points) et les Pistons recevraient un vrai aillier, avec un bon shoot pour écarter le jeu et enfin jouer avec 3 vrais extérieurs.
    Vous en pensez quoi ?

  • Sim2mars

    Vu la durée du contrat de Smith et l'éclosion de Jones, de plus avec leur situation financière compliqué je vois mal Houston être intéressé.

  • Swoosh8

    Il me semble pourtant que Houston était relativement intéressé par Smith l'année dernière, c’était bien sur avant l’éclosion de Jones mais si Houston venait a ne convaincre ni Anthony, ni Love, ni Irving, Smith ne me semble pas une piste plus improbable que sa.

  • Sim2mars

    Je vois bien les Lakers contacter Smith, les 2 camp pourrai y trouver leur compte

  • LesKlaydeMarieCurry

    Je trouve que le contrat de Jennings n'est pas si énorme

  • Rapha

    Ca se tiendrait, d'autant qu'Howard et Smith sont potes. Ensuite, ça pose des petits problèmes financiers: récupérer Smith mettrait Houston au-dessus du salary cap, il faudrait qu'ils se séparent de Lin ou Asik en plus de Parsons, et pas sûr que Detroit soit intéressé.
    Mais dans l'absolu, c'est une bonne idée, oui.

Laisser un commentaire