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[Interview] LeBron James : « On a l’ADN d’un champion »

Avant le match face aux Knicks ce soir, le quadruple MVP s’est confié au micro de Basket Infos sur l’identité actuelle des Cavs, avant de répondre aux questions sur le MSG et Melo, Donald Trump, Russell Westbrook ou encore Giannis Antetokounmpo

A quel point le titre gagné en juin a-t-il eu un impact sur l’identité de cette équipe ?

On a notre identité, c’est clair. Et le titre de l’an dernier a certainement joué. Mais en même temps, c’est un processus sur l’année et il n’y a pas de raccourci possible. Il faut que l’on s’améliore encore. Cela se voit dans notre jeu. On ne peut jamais rien prendre comme acquis non plus… Ceci dit, on a une très bonne équipe et je trouve que l’on s’améliore tous les jours. En tout cas j’y compte !

Quelle est la différence entre cette équipe et d’autres équipes avec qui vous avez été champion ?

Pour moi, c’est encore tôt dans la saison, je ne suis pas vraiment sûr de ce que l’on a dans les mains exactement ! Je sais qu’on a l’ADN d’un champion, ça c’est une certitude pour moi. On a la possibilité d’être la meilleure équipe tous les soirs. Mais ça reste un processus. Il n’y a pas de limite sur ce que l’on peut accomplir en plus.

Y a-t-il des choses qui vous séduisent dans cette équipe ?

Je ne suis pas satisfait. (sourire) Je ne suis jamais satisfait ! Il faut que l’on continue de s’améliorer…

Justement, l’équipe est très bonne en attaque, mais contrairement à l’an dernier vous n’êtes plus au top en défense, quelle est la différence ?

On va s’améliorer. On est en train de mettre cela en place et je pense que le dernier match (contre les Raptors) l’a prouvé. Tout repose sur une meilleure communication entre nous. Il faut vraiment qu’on arrive à mieux mettre en place l’aide défensive quand l’adversaire arrive à trouver la faille. Mais on va s’améliorer.

On vous a vu être plus agressif contre Toronto, après trois défaites de suite, est-ce que cela peut être la clé, en partie ?

Pour moi cela dépend surtout du sens dans lequel se déroule le match, comment le jeu se met en place. Là, c’était tourné vers moi et j’ai essayé d’être agressif et en tirer avantage. Quand on regarde, c’est vrai qu’on voit une grosse performance de nos joueurs principaux. Moi-même, Kyrie (Irving) et Kevin (Love), on a pu faire la différence. C’était important pour stopper cette série de défaites et je suis heureux d’avoir pu contribuer à cette victoire, avec quelques actions de mon côté.

Vous avez aussi beaucoup de vétérans qui sortent du banc cette année, qu’est-ce que cela apporte ?

De la stabilité. On ajoute de vrais professionnels. Des gens qui connaissent leur rôle. Qui font ce qu’ils font depuis des années et des années. Cela facilite la tâche pour tout le monde au final. C’est super aussi de pouvoir se tourner vers le banc et voir ces gars-là. Ils sont toujours prêts et c’est clairement bénéfique pour notre équipe.

Avez-vous appris quelque chose du point de vue individuel avec ce dernier titre?

(Il hésite) Je sais qui je suis. Je sais de quoi je suis capable. De ce côté-là je ne suis pas sûr d’avoir appris grand-chose. Mais je ne suis pas le nombril de l’équipe. Il faut les quatorze autres joueurs et le coaching staff pour que l’on puisse être performants. On a aussi tous des sacrifices à faire. C’est ce qui s’est passé l’an dernier pour que l’on puisse accomplir notre but d’ailleurs. Et on doit également tout donner. Du coup je pense que j’avais déjà connu ça et je ne pense pas avoir appris quelque chose de nouveau l’an dernier.

« Toujours marrant de s’affronter avec Melo, entre potes »

 

Après toutes ces années justement, est-ce que cela devient routinier de venir au Madison Square Garden ou bien y a-t-il toujours ce petit côté spécial ?

Non, ça reste toujours spécial. A chaque fois que tu peux aller dans un endroit particulier, une salle chargée d’histoire, tu ressens toujours quelque chose. On sent le poids de l’histoire ici, de tous ceux qui y sont passés, pas qu’en sport d’ailleurs. Quand on arrive de l’extérieur ou quand on foule le parquet, on se sent vraiment touché de pouvoir faire partie de tout ce que cette salle a vécu.

Et jouer contre Melo ?

Je pense que c’est un challenge pour nous deux. Déjà, nous sommes désormais tous les deux des vétérans chevronnés ! On a fait le tour du pâté de maison plusieurs fois, si on peut dire… On crée tous les deux tellement de problèmes pour la défense en face, du coup c’est toujours difficile de s’affronter. On essaie de se déstabiliser l’un-l’autre, mais en même temps on connaît tellement bien nos jeux respectifs… Du coup c’est toujours marrant de s’affronter, entre potes.

Vous n’avez pas souhaité rester à l’hôtel avec le reste de l’équipe, car Donald Trump en est le propriétaire. Souhaitez-vous vous exprimer sur le sujet ?

Il n’y a rien à dire en fait. Je n’essaie pas de faire une déclaration ou quoi que ce soit. C’est juste ma préférence personnelle. Au final, j’espère qu’il sera un des meilleurs présidents de tous les temps. Pour le bien de tout le monde. Pour le bien de ma famille. Pour mon propre bien. Pour tous. Mais bon ça reste une préférence personnelle, c’est un peu comme si j’allais au restaurant et que je préférais manger du poulet plutôt que du steak…

Est-ce que cela a changé quelque chose pour retrouver l’équipe ce matin ?

Non. J’ai pris le bus avec tout le monde, comme je l’ai fait ces quatorze dernières années… Avec mes coéquipiers, le staff et tous les autres. Mais c’est vrai que c’est la première fois que je me suis retrouvé séparé du reste de l’équipe.

Avez-vous pu échanger avec J.R. Smith hier ?

Non, je ne lui ai pas parlé. Mais j’ai été mis au courant de sa situation et c’est clairement une bonne chose pour nous qu’il puisse se remettre vite.

« Russell peut faire un triple-double de moyenne cette saison »

 

Pensez-vous que Russell Westbrook peut vraiment faire un triple-double de moyenne sur la saison ou est-ce quasi impossible ?

Non. Russell peut le faire. Il montre qu’il en est capable d’ailleurs ! Il est un peu comme le lapin Duracell… Il ne se fatigue pas et il a cette passion pour le jeu, donc c’est faisable. Le jeu a certainement changé aussi. On a l’impression d’être revenu aux années 80, quand les équipes pouvaient scorer 135 ou 145 points, qu’il y avait plus de possessions et de tirs… Evidemment, elles ne prenaient pas de tirs à trois-points. Mais bon, il a les capacités athlétiques pour aller chercher ces rebonds. Il a la balle dans les mains pour la majorité du match à OKC, donc il va pouvoir récupérer les passes décisives. Je crois qu’il prend 9 lancer-francs par match et il va en mettre 7 ou 8, or évidemment il va mettre au moins un autre panier à deux ou trois points aussi, donc il aura ses 10 points… Ça c’est la partie la plus facile pour lui. Bref, c’est vraiment possible pour lui.

Et Giannis Antetokounmpo, vous fait-il également une impression, notamment sa capacité à jouer sur tous les aspects du jeu, comme vous ?

Oui. Il est vraiment plein de talent. Les Bucks ont une grosse star et un futur radieux devant eux avec lui. Il peut effectivement jouer sur tous les aspects du jeu, et ça ce n’est pas quelque chose qui peut s’apprendre à mon avis. Il faut que ce soit en toi.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

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