Le jeu du GM: la Trade Deadline, The Phoenix Suns’ Edition, Ep. 19
Les Brooklyn Nets envoient: Andrew Nicholson ou KJ McDaniels (à ATL)
Les Atlanta Hawks envoient: DeAndre Bembry (à PHX)
La piste Philadelphie de côté, je me tourne donc vers Brooklyn, seul interlocuteur restant à pouvoir me libérer de Brandon Knight et tourner enfin la page Isaiah Thomas.
Je fais face au seul partenaire de négociation moins à l’aise que moi à la table où doivent se tenir les bras de fer.
Dépouillés de toute perspective d’avenir par le talent de Billy King, auteurs de la plus mauvaise saison de la ligue, et de loin, les Nets sont au fond du trou, contraints de tenter les paris les plus fous pour remonter un peu la pente. Il ne sera pas question de salary dump trade avec eux. Nos intérêts convergent trop pour qu’ils fassent la fine bouche. L’autre franchise de New York n’a rien d’autre à côté qui justifierait un recalage en bonne et due forme.
Toutefois, je ne trouve pas nécessairement quel joueur je pourrais demander. L’effectif compte en réalité quelques jeunes intéressants mais le GM ne me les cédera pas. Il n’est pas stupide et connaît l’historique de la franchise. Mon regard se pose sur Andrew Nicholson et sur KJ McDaniels, qui vient juste de changer de crèmerie et n’aurait pas à vider ses valises.
Je n’ai rien de particulier contre les deux hommes. Ce sont des cibles que j’identifie prenables avec mon Brandon Knight, compte-tenu de la plus-value potentielle de celui-ci après remise à niveau. Ce serait toujours mieux que ce dernier, pour des raisons symboliques, rappelons-le encore. Ceci dit, le transfert n’aurait pour intérêt que le départ de mon joueur, et pas l’arrivée d’un renfort.
J’explore donc la piste du transfert en triangle et tombe sur Atlanta. Paul Millsap voit son contrat s’achever cet été mais pourrait resigner. L’axe Schröder-Howard structure une franchise qui n’a pas pour intention de tanker ou de miser sur la jeunesse au pouvoir d’ici à demain mais bien plutôt de poursuivre son succès pérènne au sein des premières places de l’Est depuis plusieurs années. Ainsi lancé, je fais le forcing pour m’attacher les services de DeAndre Bembry. Le rookie n’a aucun espace en Géorgie tandis que son camarade de promotion et concurrent dans les rotations, Taurean Prince, touche péniblement sa dizaine de minutes par rencontre. Atlanta ne met clairement pas ses billes sur l’ami Bembry.
Dès lors, est-ce qu’un Andrew Nicholson, à l’heure où Ersan Ilyasova pourrait partir dans quelques mois, ou un KJ McDaniels, et ses qualités athlétiques sans équivalents dans le roster de Mike Budenholzer, saurait convaincre le GM adverse de laisser partir son Bembry?
Je l’ignore mais je tente ma chance, en n’oubliant pas de rajouter quelques choix du second tour pour enrober le tout.
En clair, je suis coincé avec mon effectif moribond et sans moyen sérieux de l’améliorer ou même de commencer le long cheminement de la reconstruction. Je n’ai pas les armes pour remporter des matchs et perdre ne me sert à rien sans choix de draft. Que faire en attendant qu’un free agent de poids se retrouve sur le marché à la fin de son contrat soit intéressé par le défi des Nets ou que les choix de draft reviennent dans mon giron?
Créer de la valeur à partir de rien. Découvrir des perles que d’autres ont pris pour des cailloux (Kris Middelton, Danny Green, etc) ou relancer un talent déchu (Chauncey Billups à Minnesota, Zach Randolph à Memphis). Brandon Knight pourrait bien rentrer dans la dernière catégorie. Le talent est encore là, quelque part, et il n’a que 25 ans. Je ne dis pas qu’on pourrait retrouver le (oui, je vais le dire) franchise player de Milwaukee qui était en train de porter son équipe en playoff quand il s’est fait transféré à Phoenix, mais qu’avoir 70 ou 80% de ce joueur serait déjà un succès.
L’excellent Knight était une arme multi-fonctions qui obligeait les défenses à surveiller tant son shoot que son drive, tant son scoring que son playmaking. Avec le plafond salarial actuel, ce joueur présente un contrat plutôt bon marché à environ $14 millions par an jusqu’en 2020. En réussissant à relancer l’arrière de Namek, je gagne un atout dans mon roster qui peut me permettre (avec d’autres réussites de ce genre) d’attirer un sympathique free agent ou de servir de monnaie d’échange contre des jeunes ou des picks en vue d’une reconstruction à long terme fondée sur la draft.
Et si ça ne fonctionne pas, tant pis. Je n’ai rien à perdre avec cette équipe des Nets avant longtemps et pourrait me permettre de laisser végéter ce pari perdu sur le banc jusqu’au jour où il servira de contrat expirant dans ce futur où le cap space ne se créera pas tout seul comme en ce moment. J’ai sérieusement plus à gagner qu’à perdre dans cette histoire.
Les Suns sont conscients que personne ne veut de Knight. Il n’y a que mes Nets qui n’ont pas à s’inquiéter de le voir perturber une reconstruction ou une équipe compétitive par son salaire, son jeu et ses humeurs, car nous n’avons la possibilité de n’avoir ni l’un, ni l’autre. Les Suns et moi savons que personne n’est véritablement intéressé par l’ancien de Kentucky, c’est pour cela que la franchise arizonan ne demande rien en retour, voire même accepterait de prendre une valeur négative (toutefois moindre que Knight, à leurs yeux) en échange comme Andrew Nicholson et son contrat trop épais au regard de son utilité.
Je ne sais pas si KJ McDaniels est une valeur négative mais il garde encore ce potentiel de défenseur énergique et athlétique qui pourra être utile à l’avenir. Par contre, je n’ai aucun espoir vis-à-vis de Nicholson et je serai assez content que Phoenix m’en débarrasse. Il n’est pas très cher ($6 millions/an) mais c’est déjà trop, et pour trop longtemps (jusqu’en 2020), pour un intérieur de 27 ans qui n’est ni un bon défenseur, ni un bon shooteur extérieur.
Je valide donc ma part du transfert en triangle proposé en mettant Nicholson plutôt que McDaniels dans la balance.
Arrivé dans la ligue avec une petite hype de chouchou des spécialistes grâce à son all around game, son intelligence de jeu et sa coupe de cheveux afro, l’arrière n’a droit qu’à une petite dizaine de minutes par match dans une équipe d’Atlanta qui se bat pour éviter une trop mauvaise place en playoffs. C’est largement insuffisant pour tirer une quelconque conclusion dans un sens ou dans l’autre.
C’est aussi largement insuffisant pour se faire une idée de ce qu’il peut faire ou ne pas faire à ce niveau. Et pourtant, on a pu voir sur ces quelques échantillons disparates le joueur malin, solide dribbleur, playmaker intéressant et défenseur valeureux qu’on avait observé en NCAA (ainsi que sa grosse lacune au shoot).
Bembry était un excellent choix en 21ème position de la draft l’été dernier et rien n’a encore remis en cause cela pour l’instant. J’appelle le GM des Suns pour lui dire qu’on a étudié sa proposition mais que nous la refusons.
A suivre.