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Le coach challenge ne convainc pas; Steve Kerr : « C’est une quête de la perfection qui ne finira jamais »

La nouvelle règle du challenge pour les coachs, qui permet à ces derniers de contester une décision arbitrale en demandant qu’elle soit revue à la vidéo par les arbitres ne fait pas l’unanimité. Début novembre, Doc Rivers était par exemple livide après que sa réclamation ait été rejetée par les zèbres, malgré le fait que la vidéo semblait donner raison au coach.

« Je déteste cette règle, personne ne veut se tromper. » Doc Rivers.

Moins de deux semaines plus tard, il décrochait cette fois une victoire grâce à un challenge, qui a provoqué l’annulation de deux lancers pour OKC.

« Finalement, je trouve que c’est une bonne chose pour la ligue. » (sourire) Doc Rivers.

En règle générale, les acteurs de la NBA n’aiment pas cette règle. LeBron James avait par exemple lui aussi exprimé son mécontentement sur le terrain, suffisamment fort pour que les micros captent cette protestation, après que Frank Vogel ait été débouté le mois dernier contre New Orleans.

« Quand un arbitre siffle quelque chose, il ne veut pas se tromper. Ils ne vont jamais revenir sur leur décision. Jamais. » LeBron James.

ESPN a demandé leur avis aux coachs NBA, à froid, et l’initiative est loin de faire consensus.

« Je ne pense pas que ça ajoute quelque chose au jeu. C’est une quête vers la perfection qui ne finira jamais. Les arbitres ont un boulot très difficile, on peut regarder le replay et deux personnes rationnelles et de bonne foi peuvent voir deux choses différentes et être en désaccord sur qui a raison. On essaie l’impossible. » Steve Kerr.

« Ça ralentit le jeu. Et il y a des fois où vous pensez avoir raison et finalement non. » David Fizdale.

« Je préférerais qu’on laisse les arbitres faire leur boulot, et je vais faire le mien. » Luke Walton.

« C’est une autre chose sur laquelle se concentrer, et c’est une distraction. On se concentre sur les mauvaises choses, le basket est un beau sport. » Erik Spoelstra.

Malgré cette levée de boucliers, pas forcément justifié (75 des 174 challenges ont eu gain de cause, soit 43%) NBA ne compte pas revenir sur cette nouvelle règle.

« Nous sommes très contents de la manière dont ce concept, très compliqué, a été implémenté. Il y a eu des difficultés, mais dans l’ensemble nous sommes contents. » Monty McCutchen, le vice-président de la NBA pour le développement et l’entrainement des arbitres.

Au final, certains coachs, comme Brad Stevens, sont plutôt ouverts à l’idée, mais estiment qu’il faut un temps d’adaptation pour tout le monde.

« J’apprécie le fait que la NBA essaie de choses, qu’on ne reste pas sans rien changer. Le challenge, c’est une bonne chose en théorie, mais il faut que l’on comprenne qu’il y a beaucoup de jugements dans ces cas-là également. » Brad Stevens.

Ce qui pose problème, c’est aussi que la vidéo ne peut être utilisée que sur la réclamation spécifiquement demandée par le coach. Exemple : le 20 novembre, Jaylen Brown a été pris par la patrouille pour une faute sur un drive de Paul George. Stevens n’était pas d’accord et a utilisé son challenge. Sur la vidéo, les arbitres ont vu que George avait poussé Daniel Theis au départ de l’action, ce qui aurait valu une faute, mais ont estimé que leur coup de sifflet sur Brown était tout à fait justifié. Ils ne se sont donc pas déjugés, vu que la réclamation de Stevens portait sur la faute de Brown.

« Pour que ça marche, les arbitres doivent avoir une ligne claire. Quand c’est lié à l’action, et quand ça ne l’est pas. Voilà la ligne. Quand on aura une année entière de données, on pourra voir comment peut-être recalibrer ça. » Monty McCutchen.

En plus, demander une review oblige de poser un temps-mort. Ce qui fait qu’il faut bien évaluer le risque que l’on prend par rapport aux bénéfices que l’on peut en tirer.

« Les coachs pensent à tout ça, et c’est compliqué, parce que le jeu va vite. » Quin Snyder.

« J’ai sondé un peu tout le monde dans la ligue, et tout le monde a une philosophie différente. Nous sommes tous en train d’apprendre. » Ryan Saunders.

À voir ce qu’il se passera quand ce temps d’apprentissage sera terminé.

« Revenez me voir en avril, on va voir si mon avis change. Pour l’instant je ne suis pas satisfait. » Kenny Atkinson.

Via ESPN.

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