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La belle histoire de Chris Silva; Erik Spoelstra : « Tout le monde avait des frissons lorsqu’il a raconté cette histoire »

Chris Silva, rookie gabonais, a une histoire assez atypique et un parcours assez fou. A 15 ans, presque 16, rêvant de NBA, il a quitté le Gabon pour se rendre aux États-Unis dans un pays qu’il ne connaissait bien sûr pas et dont il ne connaissait pas du tout la langue. Il s’est imposé en high school, puis a tapé dans l’œil de plusieurs facs et a passé son cursus à South Carolina. Non drafté, il n’a pas abandonné son rêve et a convaincu le Heat de lui offrir une place au training camp grâce à une belle summer league. Il a confirmé et a fini par décrocher une place dans l’effectif via un two-way contract et réaliser son rêve de jouer en NBA.

Son rêve était alors de pouvoir faire venir sa mère à Miami pour le voir jouer durant la saison. En 7 ans, il n’a revu sa mère et sa famille qu’une fois, lorsqu’à la fac il a dû refaire son visa.

« Ca a été deux semaines qui ont paru être deux jours pour être honnête. Je ne pense pas que qui que ce soit, hormis mon oncle, m’a vu joué au basket. » Chris Silva

Son oncle c’est Miguel, qui habite à Boston et qui a été son tuteur lorsqu’il est arrivé aux États-Unis et a veillé sur lui. Il a été son soutien dans les moments difficiles au lycée de Roselle Catholic High dans le New Jersey

Il se sentait seul. Il voulait voir sa mère, son père. Mais il ne pouvait pas. Je me rappelle qu’à un moment donné le lycée m’a dit qu’ils voulaient l’envoyer à la maison pour voir sa famille. Je leur ai dit ‘Non, je vais lui parler parce qu’il vient juste d’arriver ici.’ Je ne voulais pas qu’il reparte directement. Je lui ai dit ‘Je comprends, c’est difficile, tu te sens seul. Moi aussi j’ai connu ça, après trois mois je voulais rentrer à la maison. Mais ça va aller. Tu as de bonnes personnes qui t’aiment ici.' » Miguel

Au Gabon, sa famille ne peut pas se permettre d’avoir le câble et elle ne voit donc pas ses matchs. Son oncle et Chris tiennent la famille au courant quasiment quotidiennement de ses performances. De belles performances puisqu’il a intégré la rotation grâce à sa superbe activité.

« C’est sa famille qui le motive. Je vais être honnête avec vous, nous sommes pauvres là-bas. Je dis toujours à Chris ‘Rappelle-toi d’où tu viens à chaque instant.’ Parce que nous vivions dans une maison où il n’y avait pas l’eau courante. Chris devait faire genre 25 minutes de marche pour aller chercher de l’eau et la ramener à la maison pour que la famille puisse prendre une douche. C’est fou. Quand il pleut, il y a des trous dans le plafond. Quelques fois nous devons mettre des seaux entre nous quand nous dormons de façon à ce que l’eau ne mouille pas le lit. Nous ne sommes pas riches. Nous venons d’une famille pauvre. » Miguel

Il avait donc une chose en tête depuis qu’il a décroché son contrat, précaire, faire venir sa mère aux États-Unis pour passer quelques jours avec lui et le voir jouer. Il y a deux semaines il confiait :

« Ce serait fantastique parce que lors de toutes ces années passées ici, personne de ma famille n’a pu venir me voir et passer du temps avec moi. S’il y a une possibilité que je reste avec le Heat après le mois de janvier et que je trouve une maison, un de mes plans c’est de faire venir ma mère quelques jours et simplement profiter de sa présence. » Chris Silva

Souhait réalisé par le Heat de Miami :

« C’est dans les cartons depuis environ un mois et j’étais tellement nerveux quand j’ai rassemblé les joueurs. C’est un des moments les plus spéciaux que j’ai vécus dans cette profession et dans cette organisation. Pouvoir faire en sorte que ce soit possible, vivre ça et que Chris vive ce moment, c’était vraiment incroyable. Puis voir ces halètements et les réactions de ses coéquipiers, c’est quelque chose dont je me souviendrai longtemps. Lors du training camp, un soir lors d’une de nos sessions, certains jeunes joueurs ont raconté leur histoire à l’équipe. Et l’histoire de Chris est sortie du lot. Ca a été incroyablement courageux de sa part de venir dans un nouveau pays, alors qu’il ne parlait pas la langue, ne connaissait personne, pour poursuivre un rêve. Et nous avons le sentiment d’être un endroit où nous pouvons réaliser des rêves. Mais j’avais des frissons, tout le monde avait des frissons lorsqu’il a raconté cette histoire. Puis 3 mois pus tard vivre quelque chose comme ça, je le garderai avec moi pour le reste de ma carrière. » Erik Spoelstra

Via AP et Miami Herald

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