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Bubble Offense: Jimmy Butler et Andrew Wiggins, deux profils trop semblables?

L’arrivée de Jimmy Butler aux Wolves offre à Tom Thibodeau une association particulièrement intéressante sur les ailes: avec Andrew Wiggins, Butler va pouvoir former un duo incroyablement athlétique et échanger sur les postes 2 et 3 selon les matchups proposés par les adversaires. L’ancien franchise player des Bulls va aussi avoir un rôle de mentor pour l’ailier canadien qui n’a, rappelons-le, que 22 ans et encore beaucoup de choses à apprendre. Encore faut-il que leurs jeux soient complémentaires, une question que la Bubble Offense permet d’approcher. Regardons donc les graphiques du nouveau tandem des Wolves:

 

 

Pas de doute, en comparant ces deux graphiques, sur le joueur le plus efficace offensivement: les bulles de Butler sont toutes au-dessus de la barre du 50e percentile et tendent vers la droite, alors que celles de Wiggins sont plus bas et moins dispersées dans le graphique. Il faut d’ailleurs souligner l’excellence de la palette offensive de Butler, dont le jeu d’attaque est bien sûr moins divers qu’un Kevin Durant, mais qui n’a pas pour autant de gros points faibles et sait jouer sur ses points forts.

Ce qui est frappant, en mettant les deux graphiques côte à côte, est de voir que ces deux ailiers ont un jeu offensif très nettement centré sur le jeu avec ballon, à l’image des meilleurs meneurs de la ligue. Butler comme Wiggins utilisent un grand nombre de leurs possessions en tant que dribbleur sur pick & roll, ce qui suggère qu’ils sont associés à des meneurs capables de jouer sans ballon. Pour Butler, cette évolution date d’il y a un moment et a été encouragée par les blessures de Derrick Rose – ce qui n’avait pas été sans créer quelques tensions lors du retour du MVP 2011. Elle est plus récente pour Wiggins, que Tom Thibodeau a cherché à responsabiliser l’an dernier pour deux raisons: d’une part, lui donner la balle sur pick & roll est une manière de neutraliser son shoot moyen et de mettre en avant ses capacités de finisseur; d’autre part, cela permet de faire du pick & roll une arme plus dangereuse qu’avec Ricky Rubio, contre lequel les défenses passaient systématiquement sous l’écran.

(Notons par ailleurs que donner le ballon à Wiggins signifiait aussi le retirer des mains de Rubio, et faire de ce dernier un spot-up shooteur. Pas forcément son profil, c’est un euphémisme).

Bien qu’il soit de plus en plus important d’avoir plusieurs ball-handlers dans son 5, il est clair que les deux joueurs ne pourront garder une bulle bleue aussi grande cette année, a fortiori avec Jeff Teague en plus dans l’équation, meneur capable de jouer sans ballon mais dont la principale force est… le pick & roll. Bref, des sacrifices seront nécessaires. Or l’efficacité, le statut et l’ancienneté de Butler font que ces sacrifices seront sans doute demandés à Wiggins, qui va obligatoirement voir son nombre de possessions balle en main baisser.

Wiggins va donc devoir adapter son jeu, pour éviter de marcher sur les pieds d’un Butler qui joue un peu comme lui. L’isolation, le jeu au poste? Très peu convaincants, lorsqu’on voit son graphique, même si les bulles sont assez petites, ce qui montre que Wiggins a conscience de ces défauts. Son efficacité en transition est remarquable, tout comme ses scores sur putbacks: voilà une première piste, qui relève de l’effort défensif (créer des turnovers et finir en transition) et offensif (aller chercher des rebonds offensifs). La seconde vient du jeu sans ballon. La bulle la plus à gauche montre que Wiggins est un joueur d’élite sur les coupes, mais qu’il est rarement dans de telles positions. Avec Teague, Butler et Towns (très bon passeur) à ses côtés, Wiggins devrait avoir plus souvent de telles opportunités. Mais l’axe le plus important de développement concerne évidemment les tirs en spot-up. Wiggins, on le voit ci-dessus, est moyen dans ces situations, du fait d’un shoot encore en développement; s’il développe un shoot extérieur vraiment fiable, il peut tout changer à l’attaque des Wolves en lui offrant du spacing, d’autant que son premier pas est si rapide qu’il peut aussi partir en dribble lorsqu’il reçoit la balle et aller au cercle.

Le constat est le même pour Butler, au demeurant: son score en spot-up est impressionnant, non pas parce qu’il est un shooteur d’élite mais parce qu’il est capable de prendre son défenseur de vitesse lorsqu’il reçoit la balle dans une telle position. On peut donc tout à fait imaginer une attaque des Wolves à géométrie variable, où le porteur de balle sur pick & roll alterne (Teague, Wiggins, Butler) et utilise les coupes et les départs en dribble pour créer la confusion dans la défense adverse, en jouant de la mobilité de Towns. Contrairement à des équipes qui jouent autour d’un axe meneur/pivot très fort, avec trois shooteurs autour, les Wolves sont sans doute mieux armés pour développer une attaque jouant sur la variété et le mouvement, afin de ne pas enfermer leurs joueurs dans des rôles de catch & shooteurs pour lesquels ils ne sont pas faits. Cela suppose, évidemment, que Butler et Wiggins adaptent leur jeu et que le n°1 de la draft 2014 montre qu’il peut être efficace sans avoir tout le temps la balle en main.

[highlight] D’autres joueurs analysés via la Bubble Offense : [/highlight]

Kevin Durant

Derrick Rose

DeAndre Jordan

Russell Westbrook

James Harden

Stephen Curry

Chris Paul

John Wall

Kawhi Leonard

Dwight Howard

DeMarcus Cousins

 

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