Bubble Offense: Michael Carter-Williams est-il le pire attaquant de la NBA?

Bubble Offense: Michael Carter-Williams est-il le pire attaquant de la NBA?

- dans A voir : Les articles NBA à ne pas rater, Dossiers
0
@Rapha

Rookie de l’année 2014, à la surprise générale, Michael Carter-Williams a depuis entamé une rapide descente aux enfers qui fait de lui un des joueurs les moins efficaces de la ligue. Pour une raison connue d’eux seuls, les Hornets lui ont pourtant proposé le rôle de back-up de Kemba Walker, qu’il assure avec un impact offensif… limité. Un chiffre, pour commencer? 29% de réussite aux tirs. Chiffre abominable, évidemment, mais qui pourrait s’expliquer par le fait que MCW est très mauvais dans un seul type d’actions offensives (par exemple le catch and shoot) et que Steve Clifford ne sait pas l’utiliser.

L’hypothèse est-elle valable? Pour le savoir, dégainons donc la Bubble Offense, cet outil de visualisation qui permet de voir l’efficacité d’un joueur sur les différents types d’actions offensives. Pour une explication précise du principe, je vous renvoie à cet article. Pour un explication rapide de ce qu’il faut voir sur le graphique ci-dessous: chaque bulle représente un type d’actions; plus la bulle est en bas à gauche, plus le joueur est faible pour réaliser cette action.

Voyons donc ce qu’il en est pour Carter-Williams.

 

Le graphique vous pique les yeux? C’est normal: vous ne trouverez pas pire dans toute la ligue. Avec 5 bulles tout en bas du graphique, et seulement deux bien placées, Carter-Williams propose une palette offensive absolument lamentable. Un seul coup d’oeil suffit à constater que l’hypothèse ci-dessus ne tient pas: Carter-Williams est très mauvais en attaque, et très mauvais pour réaliser (presque) toutes les actions qui permettent de faire entrer le ballon dans le panier – ce qui est tout de même le but du jeu.

Entrons un peu dans le détail. Les deux plus grosses bulles nous montrent que MCW est utilisé principalement pour organiser le pick & roll et, sans ballon, en spot-up. Elles nous montrent aussi qu’il est incapable de faire l’un et l’autre. Sur 44 possessions sur pick & roll où il a tenté un tir, MCW a rentré un panier… 11 fois. A un tel ratio, autant aller tout de suite à la conclusion: Carter-Williams ne sait pas marquer sur une telle action. Le problème, c’est qu’il n’est pas non plus capable de jouer sans ballon, puisque son score en spot-up (0.63 pts/ possession) est presque aussi catastrophique.

Voilà donc un meneur inefficace sur pick & roll et pour shooter lorsqu’il est servi par un autre playmaker. Facteur aggravant, Carter-Williams ne fait pas mieux sur des actions plus faciles, grâce auxquelles certains joueurs limités au dribble et au shoot: les coupes sous le panier, la transition et les paniers après rebonds offensifs (les trois petites bulles en bas). Un tel degré d’incompétence offensive est presque fascinant: Carter-Williams est dans des percentiles inférieurs à 10 pour cinq types d’actions! L’ancien Sixer, par ailleurs, ne se sert même pas de sa taille pour poster des joueurs plus petits: en 33 matchs, il a tenté cette action… une fois. Et a loupé son tir.

Surprenamment, Carter-Williams est performant sur deux types d’actions: le shoot après hand off (passage main-main) et… l’isolation. Difficile de savoir si ces chiffres sont dus au peu d’actions qu’il a ainsi réalisées, ou à de vraies qualités. Vu le reste du graphique, on parierait plutôt sur la première hypothèse.

Le fait est que cette inefficacité, évidemment, pénalise les Hornets, dont l’Offensive Rating chute de 8 pts quand Carter-Williams remplace Kemba Walker. Pourquoi diable reste-il sur le terrain, alors? Déjà, parce que Steve Cliford n’a pas mille choix sur son banc. Ensuite, parce que Carter-Williams compense (un peu) par d’autres qualités: il perd peu le ballon, organise à peu près correctement l’attaque, a de l’impact au rebond offensif. Ce qui ne suffit pas, évidemment. La saison des Hornets et leur dépendance absolue à Kemba Walker s’explique aussi par ce simple fait: ils doivent faire, une quinzaine de minutes par soir, avec un meneur qui est peut-être le pire attaquant de la ligue.

 

D’autres joueurs analysés via la Bubble Offense :

Kevin Durant

Derrick Rose

DeAndre Jordan

Russell Westbrook

James Harden

Stephen Curry

Chris Paul

John Wall

Kawhi Leonard

Dwight Howard

DeMarcus Cousins

Jimmy Butler

Andrew Wiggins

Lauri Markkanen

Jayson Tatum

Luke Kennard

Leave a Reply