Kenny Atkinson : « Oubliez le scoring pour Timothé Luwawu-Cabarrot, on lui a donné un rôle et il l’a endossé à merveille »
Après la draft de Timothé Luwawu-Cabarrot en 24e position en 2016 par les Sixers, beaucoup de Français s’imaginaient déjà que l’ailier finirait par se faire une place aux côtés de Ben Simmons. Mais il n’en a rien été. Au contraire même, puisqu’après deux saisons à Philadelphie sans vraiment de temps de jeu, les Sixers se sont débarrassés. Direction OKC, puis quelques mois plus tard direction les Bulls. Il a ensuite été laissé free agent, recruté puis à nouveau coupé par les Cavaliers avant de signer un two way contract chez les Nets au début de la saison.Pas le début de carrière idéal donc.
« Quand vous arrivez ici et êtes drafté, vous vous dites que c’est quand même cool. Vous prenez les choses pour acquises et quand vous traversez des choses compliquées, que vous vous faites échanger et tout, vous devenez plus dur. J’ai un sentiment d’urgence bien plus développé maintenant qu’à mes débuts. » TLC.
Et cette dernière étape pourrait être la bonne, puisque l’ailier français a convaincu le front office de Brooklyn de lui offrir deux contrats de dix jours. Si les dirigeants veulent le garder, ils vont ensuite devoir lui proposer un contrat jusqu’à la fin de la saison. Une évolution que plus personne n’attendait, mais qui ne surprend pas Shaun Fein, le coach de la franchise de G-League des Nets et ancien coéquipier de TLC à Antibes en 2013.
« Il n’était pas effrayé par la compétition déjà à l’époque. Même face à des gars de 30, 35 ans. C’était cool à voir de la part d’un jeune de 16 ans. Il avait confiance dans le fait qu’il allait s’en sortir. » Shaun Fein.
Et Fein a d’ailleurs joué dans ce renouveau, puisque c’est lui qui l’a eu sous ses ordres en tout début de saison, dans l’équipe de G-League.
« J’étais à l’aise avec lui, et c’était pareil pour lui. Je lui rentrais dedans parce que je sais quel genre de joueurs il peut être. » Shaun Fein.
Suite à une explosion offensive (35 points à 14/21) mi-novembre, le Français a été appelé par les Nets pour jouer en NBA suite à la blessure de Caris LeVert et la suspension de Wilson Chandler. Dzanan Musa et Rodions Kurucs dans le dur. Kenny Atkinson, le coach des Nets a décidé de miser sur son expérience (il avait quand même 171 matchs NBA au compteur à l’époque, 189 maintenant).
« C’est encore un très jeune joueur, et je pense que c’était l’idée quand on l’a amené ici. On s’est dit : « C’est un gars qui a eu des minutes en NBA, il a quand même pas mal joué, mais il est encore jeune et n’a pas trouvé ses marques dans la ligue. Mais il est encore jeune, donc on va tenter le coup. » » Kenny Atkinson.
Mais si sa production offensive en G-League a attiré l’œil des Nets, c’est bien en défense que le Français s’illustre depuis.
« Oubliez le scoring. Quand vous demandez à un gars d’avoir un rôle, il faut qu’il le fasse et lui l’a endossé à merveille. Que ce soit au niveau du repli défensif, du fait de garder les très bons joueurs adverses, quand on lui a expliqué nos principes… Il a tout compris à son rôle et pourtant il n’était pas au training camp. Il s’est intégré bien plus vite que je le pensais. » Kenny Atkinson.
« J’ai joué dans des rencontres serrées, d’autres où on s’est fait exploser, d’autres qu’on a gagnées de 30 points… J’ai tout connu. J’ai 24 ans maintenant et si je ne peux pas comprendre des choses en une semaine, alors je n’ai rien à faire ici. » TLC.
À lui maintenant de continuer dans cette voie pour convaincre les Nets de miser encore plus sur lui. En tout cas, son coach a l’air séduit et le Français a tiré une croix sur toutes ses précédentes expériences.
« On espère qu’on a fait une bonne pioche. » Kenny Atkinson.
« Vous ne pouvez pas rester concentrés sur les mauvaises choses que vous avez faites. Il faut aller de l’avant, c’est ce que les pros font. » TLC.
Timothé Luwawu-Cabarrot tourne à 4,7 points, 2,3 rebonds et 0,7 passe décisive par rencontre cette saison et rappelons qu’il a été signé pour un contrat de 10 jours à l’expiration de son two-way contract.
N’oubliez pas notre interview du Français pour aller plus loin :