[Interview] Adam Mokoka : « Zach LaVine me répète assez souvent que j’ai un beau shoot et je lui dis qu’il abuse »
En G-League depuis le début de saison, le Français Adam Mokoka a enfin pu fouler les parquets NBA ces dernières semaines. Il a notamment fait parler de lui avec une excellente performance dans le garbage time face aux Pelicans. On a pu le rencontrer :
Adam, tu as marqué tes premiers points en NBA contre les Pelicans jeudi et de quelle manière (15 points en 5 minutes, un record NBA). Raconte-nous ce que tu te disais dans ta tête à ce moment.
Je me sentais bien. J’avais eu l’occasion de tirer avant, mais à la suite de ça, mes coéquipiers m’ont dit « saisis ta chance ! ». Et après ça je l’ai saisie et je me sentais bien.
C’était la première fois que ta mère venait te voir jouer aux États-Unis, c’était peut-être un élément qui t’a boosté ce soir-là ?
Ah oui je voulais marquer devant ma mère c’est sûr. Pour le premier match aux États-Unis, la première fois qu’elle vient. Je voulais vraiment qu’elle me voie jouer et qu’elle me voie marquer mes premiers points.
La NBA a publié sur son site un article à ton sujet. Qu’est-ce que ça t’a fait de voir ton nom dans un article publié par la ligue ?
Ouais ça m’a fait plaisir. Après je n’ai malheureusement pas eu le temps de tout lire, puisque je suis vite passé à autre chose, on avait match et tout ça. Mais ouais ça m’a fait vraiment plaisir. En plus avec le fait que ma mère soit là c’était vraiment important pour moi.
Ils parlaient justement dans cet article de ton parcours « exceptionnel » pour arriver dans la ligue. Qu’est-ce que tu retiens de ce parcours ?
C’est un parcours que je ne trouve pas si différent, mais il y a des étapes qui sont un peu plus différentes que d’autres. Je trouve que c’est quelque chose de vraiment bien pour moi. Tout ce que j’ai fait avant c’était vraiment une belle expérience, et le fait d’être ici aujourd’hui, même si c’est pour un petit peu de temps juste, je suis vraiment content. Ce n’est que le début, je l’espère.
Et quelles sont les différences que tu trouves majeures entre l’Europe et la NBA ? Les infrastructures, le jeu ?
Oui, les infrastructures. Rien que là, regarde le vestiaire, il n’y a pas beaucoup de vestiaires comme ça que ce soit en Serbie ou en France. Même au niveau des styles de jeu, c’est complètement différent. Les règles sont différentes aussi, c’est un peu un tout.
Tu as passé pour l’instant la majorité de ton expérience en G-League, mais tu as fait quelques apparitions en NBA. Quels sont tes objectifs pour la fin de la saison?
Ça va rester les mêmes. Quand je suis avec l’équipe NBA, toutes les opportunités que je peux avoir je vais les saisir et rester prêt. Et quand je serai avec la G-League je vais donner le maximum et gagner. Être le meilleur là-bas.
En parlant de ce vestiaire, Zach Lavine a déclaré qu’il trouvait ta forme de ton shoot très belle (rires d’Adam). Qu’est-ce que tu penses de ces propos venant de lui, la star de l’équipe ?
Il me le dit, il me le répète assez souvent, je lui dis qu’il abuse. Mais c’est sûr que ça fait plaisir.
C’est un peu un mentor pour toi ?
Il est jeune donc il comprend un peu le parcours, tout ça. Les moments durs, un peu plus compliqués. Mais il est vraiment super cool, il n’hésite pas à donner des conseils et ouais il est très motivant comme gars.
Ton point fort c’est la défense. Est-ce que tu penses qu’un jour cette agressivité que tu portes dans ton jeu te permettra de réussir dans la grande ligue ? Ou bien tu penses qu’il faut que tu te focalises sur d’autres aspects de ton jeu (notamment offensif) pour réussir ?
Je pense que la défense c’est vraiment ma force et ça le sera toujours. Et je pense que ça ramène une énergie assez différente au jeu, vraiment. J’essaye aussi de par ma défense de motiver tout le monde, d’apporter une vraie intensité. Mais les autres aspects de mon jeu, le tir, le dribble, les passes, ça va m’aider à pouvoir gagner du temps de jeu et de pouvoir m’imposer ici. Être polyvalent.
En parlant de cette capacité à shooter et défendre, le journaliste ayant rédigé l’article pour la NBA a dressé une comparaison de ton jeu avec celui de Bruce Bowen. Ça te fait quoi de voir ça ?
Il y a eu beaucoup de comparaisons, mais j’essaye de vraiment me dire que je suis moi, que j’ai mes qualités à moi. Chacun à ses qualités, chacun à sa différence et j’essaye de garder ces différences. Ça me fait plaisir d’être comparé à Bruce Bowen, à Jimmy Butler, ou même Michael Jordan j’ai vu. Ces joueurs ont leurs qualités, que je n’ai pas et j’ai des qualités qu’ils n’ont pas.
En ce qui concerne ta relation avec les autres Frenchies de la ligue, est-ce que tu as une relation privilégiée avec certains d’entre eux ? Je pense notamment à Sekou que tu as déjà croisé en G-League plusieurs fois.
Ouais ouais, j’ai croisé à peu près tout le monde, je pense. J’ai vu Rudy, Vincent à Boston, Frank, Sekou, Timothée aussi. Surtout les jeunes, on est vraiment en contact, on se parle, on se voit souvent et c’est cool de pouvoir croiser les têtes qu’on connait.
En faisant un parallèle avec les jeunes, est-ce que les « vieux » de la ligue t’aident aussi à t’adapter, te donner des conseils ?
Je n’ai jamais rencontré Nicolas Batum, Evan Fournier non plus. Je n’ai jamais eu la chance de les croiser sur le terrain cette année, mais bientôt peut-être j’espère (rires).
Et l’équipe de France, participer aux JO c’est quelque chose à laquelle tu penses dans un coin de ta tête ?
Forcément, j’ai fait les équipes de France jeunes donc je connais l’expérience. On a gagné 2 championnats d’Europe. L’équipe de France ça sera toujours un objectif, c’est dans un coin de ma tête. Je continue à bosser et à donner le maximum avec le club en espérant qu’un jour je reçoive un appel.
Propos recueillis par Jean Bideau à Philadelphie