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Intersaison 2013: focus sur les Toronto Raptors

Les playoffs battent leur plein, mais l’intersaison a déjà commencé pour les équipes éliminées en saison régulière, qui sont déjà tournées vers l’année prochaine. Choix de draft, gestion de la masse salariale, carences de l’effectif, … les dossiers sont nombreux pour les GM. On vous propose donc de se mettre à leur place en faisant un point, chaque soir, sur la situation salariale de chaque équipe, et les conséquences possibles sur le recrutement à venir cet été. Aujourd’hui, place à Toronto.

 

Le monde des finances NBA étant un univers pour le moins complexe, voici une petite explication des termes utilisés:

RFA: Restricted Free Agent. Se dit d’un joueur arrivant en fin de contrat, mais dont l’équipe peut s’aligner sur n’importe quelle offre. Dans la grande majorité, ce statut concerne les joueurs arrivés au terme de leur contrat rookie (soit à la fin de leur 4e année). C’était le cas, par exemple, de Nicolas Batum: Minnesota lui avait offert un gros contrat, sur lequel Portland s’est aligné, ce qui a obligé le Français à rester.

UFA: Unrestricted Free Agent. Joueur en fin de contrat sans aucune restriction: il peut signer où il le souhaite.

Player Option: il s’agit d’une clause présente dans certains contrats, permettant à un joueur de mettre fin à son contrat avant son terme. Par exemple, Monta Ellis a encore un an de contrat à Milwaukee, mais peut décider d’y renoncer pour tester le marché, devenant ainsi UFA.

Contrat non-garanti: la majorité des contrats NBA est garantie, ce qui signifie qu’une équipe qui déciderait de couper un joueur continuerait à voir son contrat peser dans la masse salariale. Mais certains contrats possèdent une ou deux années non-garanties, ou alors de manière partielle. Contrairement à la Player Option, c’est dans ce cas là l’équipe qui a la liberté de mettre un terme au contrat.

Rappelons par ailleurs que la NBA fonctionne selon un système de limitation salariale: le salary cap est depuis quelques saisons fixes autour de 58 M, c’est la valeur que nous prendrons en compte. Une équipe ne peut recruter un free agent d’une autre équipe qu’en restant en-dessous de cette limite. Par exemple, une équipe voulant recruter Al Jefferson et ayant une masse salariale de 49 M ne pourrait offrir plus de 9M au joueur, ce qui l’inciterait sans doute à aller voir ailleurs.

En revanche, toute une série d’exceptions permettent à une équipe de resigner ses propres joueurs, ce qui explique que la plupart des équipes soient au-dessus du salary cap. Dans le cas d’Al Jefferson, Utah pourrait ainsi le resigner en dépassant la barre des 58M.

 

Toronto Raptors (34-48)

En engageant Rudy Gay durant la saison, Toronto s’est trouvé le leader qu’Andrea Bargani n’a jamais été. Pas de playoffs cette année, mais ce sera clairement l’objectif de la franchise canadienne l’an prochain. Mais pour cela, il va falloir être intelligent pendant l’été, pour compléter l’effectif. Ce sera le rôle du GM Bryan Colangelo, dont le boulot est très contesté, mais qui restera encore au moins pour un an.

Situation salariale

Masse salariale cette année : 66,6 M.

UFA: Sebastian Telfair, Mickael Pietrus, Alan Anderson

RFA: –

Player option: Aaron Gray, Linas Kleiza

Contrat non-garanti: Kyle Lowry, John Lucas

Contrat garanti: Rudy Gay, Andrea Bargnani, Landry Fields, Terence Ross, Demar DeRozan, Amir Johnson, Jonas Valanciunas, Quincy Acy

Contrairement à beaucoup d’équipes de la lottery, Toronto ne va pas libérer de masse salariale cet été; au contraire, celle-ci pourrait même augmenter, en grande partie du fait du nouveau contrat de Demar DeRozan, payé 9,5M la saison à partir de 2013-2014. Associé aux contrats monstrueux de Gay et Bargnani, et à des joueurs légérement surpayés (Fields, Johnson), cela donne une masse salariale bien chargée, que les départs de Telfair, Pietrus et Anderson ne délesteraient que de 3,5 M.

Bryan Colangelo a néanmoins quelques options pour s’offrir un peu de liberté financière. Il peut, d’abord, utiliser l’amnesty clause pour couper, au choix, Bargnani ou Kleiza. La situation idéale serait de couper le second et d’échanger le pivot italien, mais qui voudra récupérer un Bargnani payé plus de 10M par an? Toronto ne peut de toute façon plus continuer avec l’Italien, son salaire ne devrait donc plus être là l’an prochain. Avec ces deux départs, Toronto pourrait voir sa masse salariale retomber aux alentours des 55M.

Un petit mot sur la situation de Kyle Lowry: son contrat pour l’an prochain sera garanti s’il n’est pas coupé d’ici le 15 juillet, situation qui paraît peu probable.

Qui garder?

On vient de le dire, Andrea Bargnani, qu’il soit amnistié ou échangé, ne devrait plus être un Raptor l’an prochain. Idem pour Kleiza, Telfair, Pietrus, Anderson. L’équipe sera a priori construite autour de Lowry, Gay, DeRozan et Valanciunas, et on voit mal Ross, Fields et Johnson partir: le premier a une grosse marge de progression, le deuxième a un contrat dont personne ne voudra, et le troisième est une très solide rotation. Aaron Gray et John Lucas ont la possibilité de rester, mais ils peuvent être une monnaie d’échange intéressante, dans le cadre d’un transfert de Bargnani, par exemple. Enfin, Quincy Acy aura sans doute une deuxième année pour se montrer un peu plus.

Roster possible:

PG: Lowry, Lucas?

SG: DeRozan, Ross

SF: Gay, Fields

PF: Johnson, Acy

C: Valanciunas, Gray?

Qui recruter?

Rappelons pour commencer que Toronto n’a pas de premier tour de draft cette année: du fait des trades de Kyle Lowry, puis de James Harden, leur lottery pick se retrouve à Oklahoma City. Ce qui n’arrange pas les affaires de Bryan Colangelo, qui aurait sans doute vu d’un bon oeil l’ajout d’un jeune prometteur au salaire modeste. Le GM va devoir recruter malin, soit par des échanges bien sentis, soit par la free agency, en étant conscient que sa marge de manoeuvre financière est très limitée.

Au vu du roster tel que nous l’envisageons, plusieurs priorités se dégagent:

  1. Muscler la raquette, ou seuls Valanciunas, qui reste encore tendre, et Johnson ont le niveau pour jouer plus de 15 minutes. Toronto a absolument besoin d’un back-up solide en pivot, du type Ryan Hollins, Zaza Pachulia ou Samuel Dalembert. Mais c’est surtout un ailier-fort titulaire qui manque, ce que Colangelo tentera sans doute d’attraper par le biais d’un échange avec Bargnani. Rappelez-vous de la rumeur d’un échange avec Carlos Boozer, qui pourrait revenir sur le tapis. Des Carl Landry ou JJ Hickson seraient parfaits, mais risquent d’être trop chers pour les Raptors.
  2. Trouver une doublure à Kyle Lowry, qui puisse éventuellement assurer comme titulaire si l’ancien Rocket déçoit. Devin Harris, Jarret Jack, DJ Augustin, …, les candidats ne manquent pas, mais la question du salaire se posera forcément.
  3. Engager un shooteur. Toronto est l’une des plus faibles équipes à 3 pts (34%), et doit corriger ce défaut. Un Kyle Korver serait idéal, mais la concurrence risque d’être rude.

Bryan Colangelo va donc devoir jouer serré, puisqu’il ne pourra pas signer grand-monde par le biais de la free agency. La réussite de l’intersaison des Raptors pourrait en fait tenir à la capacité du GM à obtenir une contrepartie correcte à Andrea Bargnani. Pas gagné.

Conclusion

Toronto a quasiment son 5 majeur pour l’an prochain, l’été devrait donc servir à ajouter de l’expérience et de la profondeur au roster, en essayant de corriger les lacunes vues cette année. Un boulot pas si évident, car la souplesse financière est pour ainsi dire nulle. Colangelo n’a pas le droit à l’erreur, s’il veut que les Raptors retrouvent les playoffs.

 

Les focus précédents:

Charlotte Bobcats

Orlando Magic

Cleveland Cavaliers

Phoenix Suns

New Orleans Pelicans

Sacramento Kings

Washington Wizards

Detroit Pistons

Minnesota Timberwolves

Portland TrailBlazers

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