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Road to the Draft : Lonzo Ball (vs Pacific)

Gary A. Vasquez-USA TODAY Sports

Classé parmi les tous meilleurs lycéens du pays (4e selon ESPN), Lonzo Ball a effectué une belle première sortie pour ses débuts universitaires. Le meneur de jeu d’UCLA a compilé 19 points, 11 passes et 8 rebonds dans la victoire des siens contre la modeste formation de Pacific, et a surtout démontré un ensemble de qualités prometteuses.

Très grand (6’6/1m98) et explosif pour le poste de meneur de jeu, Ball s’est avant tout affiché comme un vrai meneur passeur dans ce match. UCLA développe cette année une attaque basée sur beaucoup de mouvement dans le périmètre pour générer un maximum de spacing possible (comparable à la 4-1 offense du champion en titre Villanova), où la balle n’est jamais coincée entre les mains d’un joueur en particulier, et où l’on joue le moins possible d’isolation. Tout cela résultant à un magnifique 18/30 à trois points et une très large victoire.

Malgré ce système de jeu en place, où le meneur a peu de responsabilités de création et porte peu la gonfle, Ball s’est toutefois illustré, se montrant calme, rassurant, faisant bien tourner l’attaque, et en étant attentif à ce que chacun ait ses tirs.

Par deux fois, il entame une pénétration mais ne voyant pas d’énorme ouverture, ressort tout simplement sur un shooteur ouvert pour le trois-points. Par trois fois, il réalisa l’extra pass qui s’imposait pour obtenir une excellente position de tir, notamment une fois en transition pour servir un shooteur qui arrivait lancé, et deux fois dans le flow du jeu pour que la balle continue ses allers retours dans la largeur du terrain jusqu’à trouver un joueur ouvert. En seconde mi-temps, encore en transition, il monte très vite, et dès qu’il reçoit la balle (à peu près au milieu du terrain) l’envoie vers un joueur démarqué qui conclut.

Ball a également fait étalage de sa vision de jeu sur une action en deuxième mi-temps, où il se décide d’attaquer le cercle mais perçoit immédiatement (au tout début de sa pénétration) une ouverture sous le cercle, et dépose alors une passe lobée pleine de toucher par-dessus la défense pour son intérieur. Sur une remise en jeu, il effectua une belle passe à terre dans un parfait timing pour un joueur qui coupait rapidement vers le cercle. Un peu plus tôt aussi, c’est avec un joli timing et une belle précision qu’il délivra un ballon parfait pour un shooteur en sortie d’écran.

Toujours sous contrôle, sans chercher à vampiriser le jeu, et très altruiste, Ball a su démontrer qu’il était un vrai général de terrain. Et ce malgré un système offensif où il voyait peu la balle, encore plus fort. Toutefois, il est peu probable de ce fait qu’on le voit beaucoup créer sur Pick&Roll ou sur pénétration cette année, et donc que l’on puisse le juger là-dessus, ce qui est dommage pour son évaluation en vue de la draft.

Au scoring, la majorité de ses points sont venus sur du shoot. Il démarra la partie sur la toute première possession en prenant un trois-points lointain, en réception de passe, sans même une once d’hésitation, et refit la même chose 5 minutes plus tard pour le même résultat. Un peu plus tard encore, il manqua cette fois le trois-points très (trop) tôt en tout début de possession, bien que largement ouvert. En seconde mi-temps, il reçut la balle dans le corner, plaça une jolie feinte de tir pour envoyer valser le défenseur, et après un dribble planta le tir lointain.

Bien qu’en réussite sur ce match, sa mécanique de tir est très orthodoxe (et assez indescriptible même). Elle semble fonctionner pour lui depuis un moment déjà, mais à long terme face à de plus grands défenseurs, ce relâchement très bas du tir (et facilement contestable) marchera-t-il autant ?

Du reste, Ball est allé chercher ses points en transition. Une première fois, il conclut un joli alley-oop en contre-attaque, mais puisque cela ne suffisait pas, il réitère quelques secondes plus tard avec le poster et la faute en prime cette fois. Une autre fois encore, toujours en transition, il s’est montré incapable de finir malgré le contact (tout à fait normal avec son physique très fin et léger), et plus encore, n’a pas osé monter au dunk malgré son explosivité, alors que seul un arrière était là pour protéger le cercle. Bien que monté sur des ressorts, il était déjà connu au lycée pour ce petit manque d’agressivité dans le trafic au moment de finir.

Il n’a d’ailleurs pas eu l’occasion (ou n’a pas cherché) à driver sur ce match. Ses qualités athlétiques semblent laisser penser qu’il pourrait être performant dans l’exercice, mais il lui faudra être plus agressif.

Défensivement, Ball s’est montré très alerte loin du ballon. Toujours en bonne position, n’abandonnant jamais sa zone à mauvais escient, bien discipliné, essayant d’empêcher les passes faciles, il s’est même montré volontaire pour aller chercher des rebonds défensifs.

En revanche sur l’homme, bien que tout aussi volontaire, Ball a vu ses grandes lacunes l’empêcher d’être performant. Il n’est tout d’abord pas assez puissant, et par trois fois s’est fait enfoncer par son adversaire sur un pénétration. Il ne possède ensuite pas de bonne technique défensive. Bien que très rapide sur ses appuis, et notamment latéralement, il a laissé son vis-à-vis le dépasser, n’étant pas dans une assez bonne posture défensive, n’ayant pas un bon footwork, ni une bonne technique pour traverser les écrans (il doit « faire traverser » l’écran à son pied extérieur en premier pour toujours être face à son attaquant, sinon il se retrouve derrière lui avec un temps de retard et plus grand-chose à faire pour l’arrêter). De plus, sa technique d’appuis sur Pick&Roll n’est pas la seule raison de son incapacité à performer dans l’exercice, puisqu’il semble en effet trop peu enclin à essuyer les contacts, et passe le plus loin possible des écrans sans chercher à s’y frotter.

Le problème pour Ball n’est pas son manque de puissance, on ne peut plus logique chez un aussi jeune joueur. Le problème, ce sont ses épaules très étroites et sa charpente très fine, qui ne laissent pas penser qu’il parviendra à gagner énormément en masse musculaire.

Plus encore, par trois fois il s’est fait shooter par-dessus, bien qu’en bonne position défensive. Son envergure de bras moyenne l’empêche en effet de contester efficacement les tirs adverses.

Au sein d’une équipe d’UCLA très dynamique où le danger va venir de partout (5 joueurs au-dessus de 15 points de moyenne sur les deux premiers matchs), Lonzo Ball sera à surveiller de près, dans son rôle de meneur de jeu possédant les rênes d’une superbe attaque.

Ses qualités de passeur/shooteur, son physique (qualité athlétique + grande taille) ainsi que son jeune âge (19 ans depuis quelques jours) en font en candidat très crédible à la lottery voire au top 10, alors même que la classe de draft de meneur de cette année est surchargée (Dennis Smith, Markelle Fultz, Frank Ntilikina, Malik Monk et De’Aaron Fox, tous prévus pour la lottery). A l’image d’un Zach LaVine en 2014 (lui aussi de UCLA), le combo d’explosivité, âge et shoot extérieur est un socle suffisamment prometteur pour qu’une équipe soit prête à parier sur lui, et Ball a en plus l’avantage d’être un vrai meneur dans l’âme, une qualité vraiment rare chez un joueur aussi jeune. Il y a encore du chemin à parcourir, mais il y a vraiment de quoi faire.

Guillaume (@GuillaumeBInfos)

Une réflexion sur “Road to the Draft : Lonzo Ball (vs Pacific)

  • Markasun

    Très bonne série des road to the draft au passage ! Vraiment précis et riche, merci !

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