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Ma NBA avec Nicolas Batum : « Je me retrouve comme un con là face à mon idole et je me mets à trembler ! »

Tous les 15 jours, une personnalité nous raconte la NBA de l’intérieur. Pour cette deuxième édition, Nicolas Batum s’est rendu hyper disponible pour répondre en détail à chaque question… il a même fallu les pousser plus loin parfois !

Nicolas, quel est ton meilleur souvenir en NBA ?

Mon meilleur souvenir NBA, je dirais que c’est quand Lillard met son tir contre Houston, quand j’étais encore à Portland. Game 6, on gagne la série là-dessus. C’est la première fois que les Blazers gagnent une série en 15 ans (14 pour être exact), donc c’était encore plus « à la folie ». Gagner une série dans ce genre de contexte-là, c’est encore plus incroyable. Et puis bon, on n’avait pas envie de retourner à Houston pour le match 7…

D’ailleurs, quand Damian prenait des game-winners au buzzer, j’avais souvent tendance à lever les bras en l’air… Disons que j’ai une grande confiance en lui dans ces moments-là (rires) ! Donc maintenant, quand je joue contre lui, j’essaie d’éviter ces situations…

Et le pire souvenir NBA ?

Ouh là ! Pire souvenir ? (Il hésite longuement) Ç’a été le dernier match avant que coach (Nate) McMillan ne soit viré. On va au Garden et on prend 45 points quoi. C’est notre plus grosse défaite. Ça fait mal. C’était l’année du lockout, une année compliquée… Les deux tiers de l’équipe étaient en dernière année de contrat. Moi j’étais encore tout jeune. On enchainait les défaites, mais ces 45 points là… Ça fait mal. Je crois vraiment que c’est mon pire souvenir. D’en prendre 45 au Garden… Ça pique. On sentait que ça allait sûrement arriver pour le coach. Du coup c’est vraiment bizarre comme ambiance. C’est bizarre. C’était la première fois que je découvrais ça en fait, c’était un drôle de moment à vivre. C’était la fin d’une équipe qui aurait dû être magnifique, mais avec les blessés on savait que c’était fini. L’année d’après on renouvelle d’ailleurs, et on drafte Lillard.

On sait déjà presque tous que le joueur qui t’a le plus inspiré, c’est Scottie Pippen. Raconte-nous un peu quand tu l’as rencontré…

Je l’ai rencontré deux fois. La première, il était venu au QG mondial de Nike à Portland. Et comme on avait match, en temps qu’ancien joueur des Blazers il était dans la salle quoi. Après le match, je passe voir pour un truc dans la salle des kinés… Et il est là ! (Silence) Je me retrouve comme un con là face à mon idole et je me mets à trembler ! Je venais de faire un match NBA, moi, et comme un gamin là à aller lui demander un autographe et une photo. Je lui dis tout, que j’ai encore des posters de lui dans ma chambre, chez ma mère… Ça l’a surpris. Qu’un joueur NBA qui vient de sortir d’un match vienne lui dire « j’ai encore des posters de toi dans ma chambre » ! On a un peu parlé. Encore une fois, moi j’étais vraiment comme un gosse pour cette première rencontre. La deuxième fois, j’étais parti faire un truc au All Star Game à Houston (en 2013). Je suis dans les couloirs de la salle, il est en train de parler à quelqu’un et il lui fait « attend deux secondes » et il vient me voir ! Pour me dire « bonjour, comment ça va ? » et reparler avec moi !!! Là (bouche bée, des étoiles dans les yeux) il ne fallait plus me parler. J’étais, mais… Il me donne des compliments, il me parle genre de mon dernier match, donc ça veut dire qu’il me suivait de temps en temps ! Là, j’étais intouchable à ce moment-là. Je volais ! Il me dit « J’ai bien aimé ce que tu as fait là, là » (il claque dans les doigts). A ce moment-là, je planais. Tout ce qu’on peut me dire, les critiques tout ça, je m’en fous ! Lui et (Dejan) Bodiroga. Si eux me disent des choses bien, le reste, je m’en fous.

 

«  Kawhi est horrible, infernal ! »

 

Quel est l’attaquant le plus difficile à jouer selon toi ?

Kevin Durant pour sa taille et sa panoplie. Il a le plus grand répertoire, il peut mettre de partout… Avant je t’aurais dit Carmelo (Anthony), mais Durant maintenant il est vraiment le plus chiant, parce que la menace peut venir de partout. Il peut poster, il peut driver, il peut shooter à mi-distance, à trois points, il peut step-back, il peut te crosser… Il peut tout, tout, tout, tout, tout. Tout ! Il a la meilleure palette offensive. Et de loin. Carmelo avait un truc en plus, c’est qu’il était plus physique. Mais il a baissé le pied. C’est toujours pareil, attention, il peut toujours t’en mettre 30 si il veut. Mais il n’a plus la même agilité ou vitesse par contre. A Denver ou au début à New York, ce qu’il avait de plus c’est que lui pouvait t’enfoncer aussi. Mais aujourd’hui, c’est KD. De loin. De très loin. Et puis c’est allé très vite en plus. Ça ne lui a pris quoi, qu’un ou deux ans ? Bon, après, c’est la NBA, donc quelque part plus rien ne t’impressionne, mais il est quand même arrivé avec tout… Il se perfectionne, il s’est amélioré en défense, à la passe. Mais en attaque il avait déjà tout.

A l’inverse, le défenseur le plus dur pour toi ?

Kawhi (Leonard). C’est le meilleur, c’est le meilleur ! De tous ceux que j’ai côtoyé. Tony Allen, il est chiant. J’ai eu Ron Artest au début. Avery Bradley aussi il est chiant. Mais Kawhi, lui, il est horrible. Infernal ! Après, Avery Bradley est juste là. Mais si je dois en choisir un, c’est Kawhi. Il est plus grand, plus physique. Et puis, Bradley, il ne va pas forcément te piquer la balle, par contre il va te faire souffrir. Mais Kawhi est meilleur intercepteur je pense. Il est sur l’homme, il est dur. Il est très intelligent Kawhi en défense.

Qui est le joueur NBA le plus sous-coté à ton avis ?

Mike Conley. J’ai même envie de dire le moins apprécié. Il est sous-apprécié. Il a son argent, certes, mais il n’a jamais été All-Star. Il sait tout faire. C’est un meneur qui va en playoffs tous les ans, qui est dans le même club depuis dix ans… C’est du style comme Tony, Parker. (On lui rappelle qu’il a par ailleurs joué avec un autre meneur très sous-coté, Andre Miller) Oui, bah oui. Oui, oui ! C’est sûr. C’est dans le même style… Conley, c’est tellement un Monsieur Propre. Quoiqu’il arrive, tu sais qu’il va faire un bon match. Tu le sais. Il est peut-être moins flashy que d’autres, mais tu pourras toujours compter sur lui. Il est reliable (fiable), comme on dit ici. Et ça c’est une énorme qualité en soi.

 

« Rudy a toujours voulu être le patron d’une défense d’élite en NBA »

 

L’équipe la plus dangereuse, c’est une évidence ?

Les Warriors. Oui. Du point de vue extérieur, on se dit peut-être que c’est comme les Monstars dans Space Jam. Mais nous, même si on sait qui ils sont on ne va pas reculer. Tu vas jouer quoi ! Tu ne vas pas te dire : « oh, non, les Warriors, machin… ». Après, le côté rouleau-compresseur, je l’ai plus ressenti contre les Spurs en 2014 tu vois. Les playoffs des Spurs en 2014, c’était bulldozer. Ils étaient en mission les mecs ! Les Celtics du Big Three aussi. Parce que les Warriors, même si ils défendent bien, c’est en attaque qu’ils te font mal. Les Spurs ou les Celtics d’avant, ils te rendaient fou en défense. Même si les Warriors ont de vrais chiffres en défense ! Mais ce n’est pas pareil. Tu n’as pas la même impression. Après, je viens de voir leur match contre les Wolves là… C’est vraiment des camions. C’est des fous.

L’équipe qui n’est pas forcément super bien classée, mais qui est dure à jouer ?

Le Jazz. C’était Memphis avant. Maintenant c’est eux. Avec cette défense… (Pause) Je suis en train de chercher pour être sûr, mais oui, le Jazz. Ils t’endorment, ils tuent le jeu, ils le ralentissent, c’est chiant ! Au moins, il y a Rudy (Gobert) dans l’équipe, ça aide. Parce que sinon, ça ne fait pas plaisir de les jouer. Ça a toujours été son but d’ailleurs d’être le patron d’une défense d’élite en NBA. Il avait cette mentalité d’entrée.

La salle où tu préfères jouer (en dehors de la tienne) ?

J’ai toujours aimé jouer à Chicago. Tu sens l’histoire, tu sens le truc quoi. Les Lakers ne jouent plus au Forum, ce n’est plus le Boston Garden (le TD Garden actuel a été construit juste à côté, trois ans avant la démolition de la salle mythique). Le Madison Square Garden, encore, il y a eu des choses. Mais Chicago, c’est la salle où tout s’est passé. (On précise que ce n’est vrai que pour le deuxième three-peat, le premier ayant eu lieu au Chicago Stadium) Oui, mais tu vois, pour moi c’est quand j’ai commencé à les suivre, au deuxième… Pour moi, quand j’y joue, j’ai envie de bien faire. Je ne me suis d’ailleurs souvent plutôt pas trop mal démerdé là bas. Pas tout le temps, mais en majorité oui (s’il y a plutôt fait des matches assez typiques pour sa saison chaque année, il a effectivement planté 28 points il y a deux ans).

Quel est ton plus gros « kiff » en NBA ?

Franchement, c’est juste d’y être hein ! De côtoyer les gars, de voir du monde tout le temps. De jouer contre eux, de te jauger contre les meilleurs. Donc pas juste d’y être. D’y jouer surtout. C’est kiffant. On peut dire ce qu’on veut sur le style ou quoi, mais c’est kiffant… C’est un tout, en plus. C’est joli, c’est bien foutu. Et du coup dans le jeu, tu sais que ça va être un « drama » à l’américaine. Ça va être génial. C’est à vivre ! On peut dire ce qu’on veut, à la fin tout le monde regarde la NBA. Ou presque tout le monde. La grande majorité. Il y a un truc en particulier. Un truc en plus. Tu le sens en tant qu’athlète. Tu étais là pour notre match à New York cette semaine : les Knicks reviennent et du coup cette ambiance particulière, tu ne la retrouves que là.

Inversement, le truc le plus « relou » ici ?

Les jours où tu as 5 matchs en 7 soirs dans 5 villes différentes… Ça, c’est relou. Des fois, c’est très difficile. Je ne trouve pas d’ailleurs que le changement de « schedule » y ait fait grand-chose. Tu as toujours 3-4 matchs où c’est dur de se lever. On a tous ce match là, ou ces matchs là. On les a tous. Tu t’en fous, tu joues. Et même, une fois sur le terrain ça va, tu kiffes. Mais c’est l’avant.

 

« LeBron est le meilleur point-forward de l’histoire, mais on oublie un peu Bird »

 

En tant que point-forward, qu’est-ce qui fait de LeBron le meilleur dans cette spécialité ?

Déjà, il l’est de loin. De l’histoire même. Magic et Oscar (Robertson), même s’ils sont grands, c’était des meneurs. On oublie un peu Bird quand même. Il était très, très bon là-dedans. A 30 ans passé il tournait encore à 7-8 passes par match (1986-87 mis à part, ses meilleures saisons dans l’exercice furent effectivement les trois dernières, jusqu’à ses 35 ans). Mais LeBron est quand même le meilleur point-forward. On est en plein dans le moment où les attaques passent par les ailes d’ailleurs. Quand tu regardes la NBA de cette année, moi j’ai l’impression que l’effet small ball se réduit. Il est moins flagrant qu’avant. Les big men sont de retour. Jokic qui met 41 points cette semaine, tout ça… Les grands de 2m15 vont rejouer beaucoup de minutes je pense. En tout cas, moi j’adore le côté point-forward. Tu en vois de plus en plus. Tu as Ben Simmons, tu as Giannis (Antetokounmpo), Draymond Green même… Il y en aura toujours plus je pense. Moi j’adore ! Je me suis inspiré de Pippen. Je ne dis pas que je suis lui, mais c’est le mec dont j’aimais le jeu. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à aimer cela.

Tu le sens toi-même que les équipes, les coéquipiers aiment ça ?

Oui, tu as ce côté « glue-guy » qui est apprécié de beaucoup, beaucoup de joueurs. C’est un poste qui est très apprécié. Je m’en suis bien rendu compte quand j’étais free-agent d’ailleurs ! J’ai eu beaucoup de gros joueurs qui m’ont appelé. Je me suis rendu compte de la valeur d’être un mec polyvalent, qui ne pense pas à son shoot, qui est dans le système et qui est prêt vraiment à faire tourner. Là j’ai Kemba (Walker) qui me demande tous les jours quand est-ce que je reviens d’ailleurs… J’essaie d’enlever cette pression sur le meneur. Que ce soit avec (Damian) Lillard, avec (Brandon) Roy et maintenant Kemba. Et aussi avec Tony en équipe de France, mon job c’était ça. J’aime bien ce rôle-là et je pense qu’il en faut. Je l’ai dit à Kemba dès que je suis arrivé : « si tu me laisses parfois diriger le jeu, ça te permettra d’avoir moins à créer ton tir et de jouer en deuxième lame ou sortie d’écran, pas en sortie de dribble ». C’est peut-être des fois plus simple de marquer comme ça. Et puis bon, c’est fatiguant d’être meneur, tu es sous pression tout le long de la possession…

Il y a prescription maintenant, tu peux nous dire les gros joueurs qui t’ont appelé quand tu étais free-agent…

Je ne donne pas les noms. Mais il y a eu 5 All-Stars. Des gros, qui le sont encore maintenant. Dont 3 gros meneurs (les meneurs All-Stars en 2015–à part Lillard et Jeff Teague, que l’on peut donc éliminer–étaient Steph Curry, Kyrie Irving, Chris Paul, John Wall et Russell Westbrook… On vous laisse imaginer lesquels ont décroché le portable).

 

« Là je paie pour voir ces deux 5 All-Time s’affronter ! »

 

Ton cinq idéal de tous les temps ?

Magic (Johnson), (Michael) Jordan… (Longue pause) J’hésite entre (Larry) Bird et LeBron… Tu as déjà Magic qui gère le jeu et Jordan en finisseur, donc il te faut un shooteur. Alors je vais prendre Larry Bird. Peut-être LeBron quand il aura fini quand même, pour ne pas le laisser de côté. Derrière, pour moi c’est facile, (Tim) Duncan et Kareem (Abdul-Jabbar). Kareem quoi ! Si tu veux, moi, dans ma liste All-Time il est deuxième. 6 MVP, 6 bagues, presque 40 000 points si tu comptes les playoffs… (Il pince les lèvres et souffle) Quand même hein. Numéro un aux points en saison régulière, il a duré jusqu’à 40 ans (42 pour être exact)… Pour moi il est deuxième. Le shoot le plus indéfendable de l’histoire en plus : le sky-hook… (Pause) Je connais mon sujet hein !

Alors justement, si tu veux on monte encore d’un cran, et là tu nous dis le joueur avec sa meilleur saison pour ton cinq (un concept lancé par Bill Simmons dans The Book of Basketball)…

Tu prends alors Magic sophomore, quand il a failli faire un triple-double sur la saison (il a d’ailleurs 3.4 interceptions par match aussi lors de cette deuxième année…), le Jordan de 1988 qui tourne à 35 points de moyenne, est aussi meilleur défenseur de l’année et prend le trophée de MVP et le concours de dunk… (on lui demande s’il ne préfère pas le Jordan des three-peats, qui sait laisser le groupe s’exprimer et choisir ses moments) Je prends le Jordan fou moi ! Tu as Magic et Bird, donc tu n’as pas besoin du Jordan mature (et il ne faut pas oublier que cette année-là JoJo tournait aussi à 6 passes…). Tu mets Magic et Bird à côté, tu ne vas pas demander à Jordan de calmer le jeu. Pour Bird d’ailleurs, tu prends n’importe quelle saison où il est MVP, devant Magic (3 saisons de 1984 à 1986 donc). Duncan, 2002 ou 2003, quand il est back-to-back MVP. Et tu prends le Kareem fin Bucks, début Lakers.

Ça a l’air de te plaire, un cinq en face qui peut les titiller peut-être ?

Isiah Thomas de l’époque Bad Boys, Kobe (Bryant) tu choisis (on prend 2006 ou 2007, quand il n’est pas élu MVP mais qu’il explose le scoring, juste pour avoir un barjot qui peut en planter 81), LeBron Cleveland 2.0, quand il revient. Mature. Karl Malone c’est toute la décennie 90, mais on va dire quand il est MVP en 1996-97. Et Shaq du début des années 2000. Ça joue hein ! Là je paie pour voir ces deux cinq s’affronter. Là, je paie !

Ton cinq idéal actuel ?

John Wall (on affiche notre surprise), j’adore ! Je pense que c’est le meilleur passeur de la NBA. Sous-estimé, on n’en parle pas assez. Et en défense c’est incroyable. Je ne dis pas que c’est le meilleur joueur qui est meneur de jeu hein. Tu as Westbrook, Steph, ils sont incroyables. Mais si tu me demandes mon équipe, moi je prends John Wall. En 2… (Il hésite très longuement) J’ai envie d’en faire un compliqué, je n’ai pas envie de juste prendre des gros noms. Et je veux que ce soit compatible. Du coup si je prends John bah en 2 je prends Klay. Klay Thompson oui. En 3, LeBron. Non, KD… Arrgh ! Allez, je prends les deux en 3 et 4. Et en 5 j’aime beaucoup DeMarcus Cousins. Je m’en fous ce qu’il a dans sa tête hein ! Il est super fort. C’est le meilleur intérieur de la NBA. Je t’aurais dit Marc Gasol il y a un an, mais ce que montre Cousins là c’est incroyable. (Nikola) Jokic aussi. Et Rudy ! Il y a vraiment beaucoup de mecs… Et puis tu vois, Klay devant Harden, c’est juste pour la manière dont je monte mon équipe. D’ailleurs, en 5, je ne mettrais pas forcément Cousins alors… Donc met Rudy en fait. Il nous apporte énormément en défense du coup. Pour moi c’est le meilleur 5 compatible. Ça ne veut pas dire le meilleur par poste.

 

« Le basket français a la génération la plus dense qui arrive »

 

Pour finir, y a-t-il un moment où tu t’es dit : « C’est sûr, je serai en NBA » ?

Après le Nike Hoop Summit. Quand j’ai fait les championnats d’Europe (où il est élu MVP), j’ai senti l’engouement. Ça montait déjà quand même. Ça montait déjà et c’est ma première année pro, avec Le Mans, je jouais l’Euroligue, il y avait de plus en plus de scouts qui venaient, ils venaient aussi aux entrainements… Donc en avril 2007, quand j’ai à peine 18 ans et que j’explose le Hoop Summit et que Bouna (N’Diaye, son agent) me dit : « j’ai toute la NBA qui m’appelle donc en gros si tu y vas maintenant c’est plié ». Tu sais que c’est bon. Tu sais que c’est bon quoi. Après l’Euro Juniors, ça restait un objectif… Ceci dit, jusqu’à ce qu’on appelle ton nom, tu attends quoi. Et je vais peut-être être un peu vieux jeu, mais je trouve que la Draft a perdu de sa superbe. Avant, pour mettre ton nom, c’est que tu étais sûr d’y aller et que tu étais prêt. Maintenant, j’ai l’impression que tout le monde veut mettre son nom, pour voir où tu en es… Du coup s’inscrire à la Draft a perdu de sa superbe, je trouve.

Ça veut dire aussi que certains s’inscrivent trop tôt, notamment des Français ?

Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, mais il faut le faire quand tu es sûr d’y aller. Quand tu sais que tu as une vraie chance d’aller en NBA et d’y jouer. C’est ça que je dis. J’ai lu l’interview du petit Killian Hayes, euh, il a des grandes chances d’y aller le coco quand même ! Lui, oui. En plus j’ai regardé la finale de l’Euro moins de 16, s’il gère son truc et qu’il ne fait pas de bêtise, il n’y a pas de raison qu’il n’y aille pas. Il est costaud lui. Il est costaud. Punaise ! Le basket français n’a pas à s’inquiéter d’ailleurs. On a la meilleure génération, peut-être, sur les 5-6 dernières années, et on a la plus dense qui arrive.

Propos recueillis par Antoine Bancharel, à New York

Retrouvez Ma NBA avec :

6 réflexions sur “Ma NBA avec Nicolas Batum : « Je me retrouve comme un con là face à mon idole et je me mets à trembler ! »

  • Dubitatif

    Très sympa, cette interview !

  • Basket Infos

    Merci !!

  • wanadream

    C'est Isiah Thomas à l'époque des Bad Boys, pas Isaiah.

  • Basket Infos

    Merci !

  • Klay_de_11

    Désolé Nico mais le Akeem de 1994 te détruit tous les jours le Shaq de l'année 2000 (il avait déjà commencé son travail de sape en finale 1995 !), donc j'aurai mis The Dream dans le 2e cinq de légende.

  • Basket Infos

    Le Shaq était tout jeune et Hakeem à son apogée. Je me souviens aussi d'une série en 1999 où Shaq lui avait marché dessus, ça faisait presque peine à voir.

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