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Confessions de NBAers : C’est quoi ton pire souvenir en NBA ?

Durant la saison NBA nous sommes allés à la rencontre des joueurs NBA pour recueillir quelques confessions sur leur carrière dans le cadre de notre série Ma NBA. Les joueurs ont notamment évoqué à notre micro leur pire souvenir dans la ligue.

Tony Parker

Ton plus mauvais souvenir en NBA, c’est les finales 2013 ?

Ah bah bien sûr, bah bien sûr ! 2013 c’est la plus grosse défaite. Parce qu’on passe à 28 secondes d’un titre NBA et c’est vrai que ça fait mal. De passer aussi près quoi ! C’est vrai que – et de loin – c’est la plus grosse défaite que j’ai eu de ma carrière. (On lui rappelle que sur le moment, il avait dit que « Miami n’était pas plus fort que nous ») Après, quand tu joues, ce n’est pas forcément qu’ils sont plus forts ou pas plus forts, c’est juste que tu as deux équipes qui ont joué à un niveau incroyable. Spurs 2013 et Heat 2013, c’était vraiment deux grosses équipes. Et c’est pour ça que je disais aussi sur le moment oui que c’était une des meilleures finales de l’histoire. C’était un vrai combat quoi ! 0-1, 1-1, 2-1, 2-2, 3-2 pour nous, 3-3, 4-3… Tous les matchs s’étaient joués à la fin et cela aurait pu aller dans les deux sens quoi. Et malheureusement ce n’est pas allé dans le nôtre. Sur le moment, tu es juste déçu de perdre la finale. Je ne pense pas à l’avenir, est-ce que l’on va retourner en finale plus tard ou pas… A ce moment-là, on avait mené 3-2, on était à 28 secondes de gagner une finale NBA, moi c’était à ça que je pensais à la fin.

Goran Dragic : 

Le plus dur, c’est quand tu perds en playoffs. A chaque fois, pour moi, c’était vraiment mon pire moment en NBA. C’est ce que j’ai le plus de mal à vivre. Ou même de ne pas les faire. Le match où tu sais que tu n’as plus aucune chance de les faire, c’est horrible. Les coups, perdre une dent, tout ça… ça fait partie du basket. Je n’ai jamais hésité à aller au contact. Ça ne va pas m’empêcher de jouer au basket. Mais rentrer à la maison, savoir que la saison est finie, ça, ça me fout en l’air. Tu passes toute ton année là-dessus, tu te défonces, tu donnes tout ce que tu as, et quand c’est fini, que ton objectif n’a pas été atteint, tu te dis juste : « qu’est-ce que je fais maintenant ? ». Tu as pris l’habitude de t’entrainer ou de jouer un match tous les jours, et d’un coup tout s’arrête. Toute ta vie change. Il n’y a plus les entrainements, tes coéquipiers ne sont plus là… C’est pour ça que c’est le truc le plus dur pour moi. J’aime la compétition. J’aime le basket. C’est plus que ça même… Ce n’est pas juste que j’aime bien ça. Je suis complètement investi. Bon, c’est sûr que c’est positif d’avoir un break. Mais en même temps, si tu es assez passionné, ça devient ta vie 24h sur 24. Tu vas essayer de devenir meilleur, tu vas réfléchir à comment tu peux aider tes coéquipiers… Qu’est-ce qui va te faire devenir un meilleur joueur de basket ? Toujours. Tout le temps.

Nicolas Batum :

Ouh là ! Pire souvenir ? (Il hésite longuement) Ç’a été le dernier match avant que coach (Nate) McMillan ne soit viré. On va au Garden et on prend 45 points quoi. C’est notre plus grosse défaite. Ça fait mal. C’était l’année du lockout, une année compliquée… Les deux tiers de l’équipe étaient en dernière année de contrat. Moi j’étais encore tout jeune. On enchainait les défaites, mais ces 45 points là… Ça fait mal. Je crois vraiment que c’est mon pire souvenir. D’en prendre 45 au Garden… Ça pique. On sentait que ça allait sûrement arriver pour le coach. Du coup c’est vraiment bizarre comme ambiance. C’est bizarre. C’était la première fois que je découvrais ça en fait, c’était un drôle de moment à vivre. C’était la fin d’une équipe qui aurait dû être magnifique, mais avec les blessés on savait que c’était fini. L’année d’après on renouvelle d’ailleurs, et on drafte Lillard.

Rudy Gobert

Quand je me suis blessé en playoffs. Même si au final ce n’était pas si grave, quand c’est arrivé je pensais vraiment que les playoffs c’était fini pour moi. Puis en plus je me disais : « argh, ça a été tellement dur pour y arriver », et là première action, boum. Première action des playoffs ! Ça fait quatre ans que je rêve de les faire et là… En plus ça avait l’air d’être assez grave. Après, on a fait l’IRM et ça allait un peu mieux, c’était un peu plus rassurant.

Evan Fournier :

Là c’est toute la période à Denver où je ne joue pas, avec George Karl comme coach. C’était dur. C’était mon année rookie. C’était dur, ce n’était pas évident. (On lui demande si c’était d’autant plus énervant que Karl disait qu’il sera un joueur NBA établi, pour au moins dix ans en NBA…) Quoiqu’il dise, ça ne changeait rien, moi je m’en foutais un petit peu, je voulais jouer maintenant. Donc bon, qu’il dise ça ou pas, ça ne changeait rien, le résultat était le même : je ne jouais pas. Je ne dirais pas que c’était injuste, puisqu’on avait une grosse équipe et qu’on gagnait pas mal. Mais c’était énervant, parce que je savais que je pouvais aider. La preuve d’ailleurs, c’est que derrière j’ai bien joué.

Jamal Crawford :

Ma blessure en début de carrière c’était sûrement la chose la plus dure que j’ai dû affronter je pense. Mentalement surtout. Je suis arrivé en NBA tellement jeune, après seulement une année en NCAA (à Michigan, d’ailleurs ça chambrait fort avec Cole Aldrich dans le vestiaire, en pleine March Madness)… Et ça m’est arrivé alors que je pensais ne pas avoir encore eu ma chance de prouver que j’avais ma place (il s’est fait les croisés pendant l’été, en jouant un pick-up game organisé par Michael Jordan, avant sa deuxième saison, où il ne jouera que 23 matchs, dont 8 comme titulaire). Ce n’est pas tellement que j’avais perdu confiance, mais je me suis dit « pourquoi moi ? ». Mais en même temps, ça m’a donné beaucoup de motivation … Pendant la rééducation, ce genre de chose. Et puis je n’ai pas l’habitude d’arrêter de jouer en fait. Depuis l’âge de deux ans, je n’ai jamais arrêté de jouer pendant plus de 3 jours.

Jason Terry :

2006, c’est clair, mais 2007 ça vient quand même juste après quoi. On perd ce premier tour contre Golden State, alors qu’on était numéro 1 de la conférence ouest… On avait gagné 67 matchs, on était certains de retourner en finales ! Mais ils avaient une super équipe, avec Stephen Jackson, Baron Davis, Jason Richardson. (On lui rappelle Mickaël Pietrus aussi) Oui ! Pietrus était dans cette équipe également. Gros défenseur, super shooteur, il pouvait t’en rentrer qui faisaient mal… Mais au final, tu vois, c’est pour ça aussi que c’était tellement bon de gagner en 2011. Aucun doute là-dessus. Tous ces échecs en playoffs, on a pu les effacer avec ce titre. Mais ç’a été de longues années avant d’y arriver man ! (Il prend un air pensif) En même temps, chaque été, j’allais m’entraîner à la salle, je me préparais à cette opportunité. Je me disais toujours que ça allait venir…

Nikola Vucevic :

Ça c’est dur… Mon pire souvenir NBA… Pas facile celle-là ! Heureusement je n’ai pas eu de blessures graves. Ça j’ai eu de la chance. Peut-être les moments où je ne jouais pas trop en tant que rookie, ce n’était pas facile. Après il y a aussi quand on perd contre Boston, le match 7. Ça fait partie de mes meilleurs souvenirs comme je viens de te le dire, parce que ça m’a marqué à vie, mais c’est aussi une grosse déception. Même si je ne jouais pas beaucoup, je voyais mes coéquipiers qui se donnaient à 100% à chaque match. Le match 7 est assez fou, (Rajon) Rondo met deux 3 points je crois, à la fin de l’horloge (il a le pied sur la ligne au premier en fait), puis un autre à 8-9 mètres… Après tu rentres dans le vestiaire, tu vois tous les gars qui sont abattus, c’est assez décevant. Tu sais que tu es passé à « ça » d’aller en finale de conférence Est, pour jouer Miami ! Les défaites, il y en beaucoup, mais il y en a certaines qui sont plus difficiles que d’autres. Parce que quand tu perds un match assez serré, ou au buzzer, ce n’est vraiment pas facile.

Ian Mahinmi :

(Il hésite longuement) Pour moi, le pire, ce n’est pas un seul moment, c’est toute une période. Après ma première année à San Antonio, je me blesse gravement, et je me retrouve un peu dans une situation particulière. Parce que ma première année (2007-08) je n’ai presque pas joué. J’ai dû jouer une quinzaine de matchs et j’ai été envoyé en D-League pour une grosse majorité de la saison (il y avait été All-Star, First Team et finaliste). Et quand je reviens, j’ai une discussion avec le management des Spurs et on me dit donc que pendant l’été, on va bosser beaucoup, beaucoup, parce que « l’année prochaine on compte te lancer ». Donc pour moi, c’est l’opportunité que j’ai toujours attendu et que j’ai rêvé tu vois. Et pendant l’été, BOUM! Je ne sais pas si tu en as entendu parler, c’est le camp d’été à Las Vegas, avec coach « Gerg » (Tim Grgurich). C’est un camp de basket où tous les joueurs NBA vont. Donc nous, on y va, moi, George Hill et quelques coaches des Spurs, juste pour faire un peu de pick-up et pour jouer au basket quoi. Contre d’autres gars NBA, mais pendant l’été. Et là, première journée… Première journée hein ! Le matin, tout se passe bien. Le soir, pick-up game, BAM ! Je retombe sur le pied de Paul Millsap. Cheville cassée. Je me retrouve aux urgences à Vegas. Donc je passe presque tout mon été dans une boot. J’essaie de revenir sans opération. Je me dis que j’aurais quand même un espoir de revenir pendant la saison. Je me dis bon, c’est une cheville, ça va se remettre, peut-être même que je serai de retour pour la pré-saison… Celle-ci arrive, PAM ! Je suis encore dans la boot. Ça ne va toujours pas. Donc on continue, mon opportunité passe, d’autres mecs arrivent, ils jouent, boum… Moi je suis repassé tout au fond de la liste. Et le pire dans toute cette histoire, c’est que ma cheville ne va toujours pas mieux. Donc après, mi-saison, en décembre, finalement, après plusieurs consultations, on va voir le Dr (Richard) Ferkel à Los Angeles, et il décide de m’opérer. Après six mois, où j’ai essayé de revenir de façon non-agressive on va dire, ça n’a pas marché. Du coup je me fais opérer de la cheville en janvier. Et grosso-modo, c’est terminé pour moi cette saison, je ne vais pas jouer. Donc d’ici-là, le temps que je revienne de mon opération, ça sera les playoffs… Et puis bon les Spurs, on sait très bien comment ça se passe : moi je n’ai pas joué, je suis un petit jeune… Terminé pour moi. Saison, finie ! Donc ça a été une saison un peu difficile à digérer et ça m’a mis dans un état… J’étais un peu défaitiste. Je me disais que c’était difficile, que je n’ai pas montré grand-chose en deux ans en NBA, les gens commençaient à dire : « Ian Mahinmi, le retour en Europe… », tout ça. Tout ce que j’avais fait, c’était de bonnes stats en D-League. J’avais fait une grosse saison en D-League, mais c’est tout. L’année d’après, saison blanche, ça a été un moment très difficile dans ma tête. Le rêve NBA s’effrite… Mais j’ai persévéré. L’été suivant a été bon. Je me suis vraiment concentré, j’ai bossé, bossé, bossé énormément. Et encore, au début de la saison d’après, les Spurs avaient pris six big men ! Moi j’étais le sixième intérieur ! J’étais encore descendu dans la liste. Donc c’était chaud pour moi au début, je ne jouais pas trop. Et à un moment donné ils font un trade. Ils tradent Theo Rattlif et me font de la place. Et comme de temps en temps Tim Duncan ne joue pas… En janvier je crois (le 10 pour être exact), je suis lancé. Pop dit : « Tim Duncan ne jouera pas ce soir, (Antonio) McDyess va être titulaire et Ian tu seras le back-up ». Et là je suis lancé. Contre les New Jersey Nets je crois, à cette époque (c’est bien ça). Et là, pour ma première vraie sortie, avec des vraies minutes, je fais le match de ma life. Genre 17 points (15 selon Basketball Reference), 9 rebonds, des highlights, block, tomar… Tu vois ce que je veux dire ?! La totale quoi (rires) ! Et c’est à partir de ce moment-là que Pop se dit : « le petit peut jouer un peu » et que j’ai été lancé. Mais, pour moi, le pire moment a été cette période juste avant. Ma saison blanche a été un challenge mentalement.

Propos recueillis par Antoine Bancharel

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