Au Heat, l’union fait la force ; Jimmy Butler : « C’est cool quand les jeunes voient les choses de la même manière que toi »
Le Heat est surprenant cette saison. Alors qu’ils n’ont même pas participé aux playoffs la saison dernière, la franchise floridienne caracole dans le wagon de tête de la conférence Est (quatrième à trois victoires de Toronto, troisième). Et ce alors que beaucoup les voyaient se battre pour une place en playoffs, sans plus, au début de la saison.
« Cette équipe est différente. Personne ne s’attend à ce qu’on joue aussi bien, et vous pouvez voir qu’on a une bonne alchimie et que tout le monde s’apprécie. On sort ensemble quand on est à l’extérieur, on a beaucoup de choses en commun. Jimmy et moi, on parle tout le temps de foot par exemple. Ce n’est pas possible de forcer ce genre de relations, ça arrive c’est tout. Les vibrations sont bonnes chez nous. » Goran Dragic.
Voilà donc une première raison avancée par le meneur slovène, mais qui ne suffit pas selon lui. Et on peut le comprendre, puisque Jimmy Butler, arrivé cet été, a la réputation d’être particulièrement taquin (pour ne pas dire qu’il n’hésite pas à crier sur ses coéquipiers), au point de détruire des vestiaires (coucou Minnesota). Mais Dragic affirme que ça ne risque pas d’arriver à Miami.
« Personne n’est sensible ici. C’est le plus important. Parfois, il faut dire à des gars qu’ils feraient mieux de faire comme ça, et ce n’est pas personnel. Avec ce groupe, tout le monde comprend ça. » Dragic.
Et même si le meneur s’est demandé comment les jeunes allaient répondre à cette ambiance, tout se passe manifestement bien.
« Dans cette franchise, on n’hésite pas à vous pousser. Jimmy est pareil. Si vous n’êtes pas habitué, vous pouvez vous dire que vous ne l’aimez pas. Mais c’est la situation parfaite pour Jimmy et nous. Il veut juste que tout le monde, ainsi que l’équipe, soit meilleur. » Goran Dragic.
Une analyse que confirme Derrick Jones Jr. L’ailier de 23 ans a plusieurs fois été pris à partie par Butler, sans jamais se vexer.
« Mais je ne prends pas les critiques personnellement. Je le prends de cette manière : « Je dois progresser pour que l’on n’ait pas de déceptions. Tout le monde connaît les rumeurs autour de Jimmy, mais depuis qu’il est là, tout a toujours été positif. Il n’est pas la personne que l’on dit. Il est super compétitif, comme tout le monde dans cette organisation. Il est arrivé dans la franchise et a tenu tout le monde pour responsable de ce qu’il se passe sur le terrain. Ce n’est pas être un connard, il se comporte comme il s’est toujours comporté. Et on l’aime pour cette raison. » Derrick Jones Jr.
« Ce qui me surprend le plus, c’est de voir à quel point il est altruiste sur les terrains mais aussi en dehors. Ça a été une surprise incroyable et ça montre qui il est vraiment. Je sais qu’il a donné des chaussures et d’autres choses aux fans, des choses comme ça qui ne sont pas remarquées. » Kelly Olynyk.
Mais au final, est-ce que lui a changé ou les jeunes joueurs du Heat sont plus aptes à se remettre en question qu’à Minnesota par exemple ? Un peu des deux selon lui.
« Tout le monde change avec le temps, mais c’est toujours cool quand les jeunes de la franchise voient les choses de la même manière que toi. Ce n’est pas un tacle contre les autres jeunes qui ont joué avec moi, mais nous avons ici des outsiders qui n’ont pas été sélectionnés très haut et qui réalisent qu’il faut se battre dans cette ligue, dans cette franchise. Il faut travailler pour gagner tout ce qu’on a, parce que rien n’est donné. C’est comme ça qu’ils ont gagné le respect de tout le monde en NBA. » Jimmy Butler.
Mais Butler n’est pas la seule raison de la bonne ambiance qui règne au sein du vestiaire du Heat. Le jeune Bam Adebayo, qui en est à sa troisième saison NBA, y est aussi pour quelque chose.
« Steve Nash faisait ça tout le temps à Phoenix. Bam est toujours humble et plein d’énergie, il blague, dit bonjour à tout le monde… » Goran Dragic.
« Le premier jour où je suis arrivé pour m’entraîner, je suis rentré chez moi et ma femme m’a demandé comment ça s’était passé, si j’avais pu commencer à apprendre à connaitre quelqu’un. J’ai répondu Bam, il est sorti de nulle part et m’a enlacé, avec un grand sourire en me demandant comment ça allait, en me disant qu’il était content que je sois là, et que ça allait être cool de jouer avec moi. Il s’intéresse à tout le monde. » Meyers Leonard.
Mais alors, une bonne ambiance dans un groupe fait-elle forcément gagner plus de matchs ?
« Ça se transmet, bien plus que ce qu’on pourrait imaginer. Est-ce que le talent permet de gagner des matchs ? Oui, mais quand vous construisez une alchimie avec des gens qui s’intéressent aux autres, qui ont confiance, ça se voit sur un terrain. Plus que ce qu’on imagine. Quand vous développez une alchimie, ça devient personnel. Vous voulez aller à la guerre avec les gars. Pour les gars. Vous allez faire l’extra-passe quand quelqu’un sera ouvert. Et un large pourcentage de la ligue n’a pas cette attitude. » Meyers Leonard.
« Ça aide si vous vous entendez bien. Vous voulez davantage partager le ballon. C’est quelque chose de crucial. » Goran Dragic.
Pour Derrick Jones Jr, si l’équipe est aussi unie, c’est parce qu’elle a avant tout la même mentalité.
« Nous venons tous d’horizons similaires. Nous avons beaucoup de joueurs qui n’ont pas été draftés ou qui l’ont été au second tour. Même pour les gars du premier tour, rien n’a été acquis donc nous avons cette volonté en nous. Et nous nous aimons tous. » Derrick Jones Jr.
Et que ce soit Jimmy Butler ou le coach Erik Spoelstra, tous deux sont confiants pour l’avenir de leur franchise.
“Je suis excité à l’idée de voir où en est notre équipe. Nous allons simplement devenir encore meilleurs. » Jimmy Butler.
« Nous sommes ravis de notre équipe. Pas besoin d’être un éternel optimiste pour voir qu’il se passe de bonnes choses dans ce vestiaire. » Erik Spoelstra
Via Miami Herald
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