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Damon Stoudamire persuadé que les JailBlazers auraient pu gagner un titre : « On avait le groupe qu’il fallait, nous ne sommes pas restés ensemble assez longtemps »

Presque plus célèbres pour leurs frasques en tout genre que pour leur niveau sur le terrain, les Portland Jailblazers n’ont du coup pas fait long feu. Mis sur pieds au début de la saison 1999, les dirigeants de la franchise ont démantelé ce groupe deux ans plus tard, en 2001, sans doute lassés par la difficulté de les gérer. Le meneur de ce groupe, Damon Stoudamire, est revenu sur cette période, et il est déçu que le front office n’ait pas choisi d’insister. Recruté via un trade en 1998, Stoudamire voulait vraiment aider cette équipe à gagner, tout simplement parce qu’il est originaire de la région.

« J’étais excité de pouvoir jouer avec tous ces jeunes talents et, plus encore, de retourner à la maison. C’est surréel de jouer chez soi. Quand on appelait mon nom au début des matchs, ils disaient : « Wilson High School, Portland, Oregon ». Vous voyez ce que je veux dire. C’était incroyable de ce point de vue, et j’ai toujours regardé les Blazers en grandissant. » Damon Stoudamire.

Bonzi Wells ou encore Rasheed Wallace ont ensuite eux aussi été recrutés. Et leurs « exploits » extra-sportifs n’ont pas mis longtemps à leur donner un nouveau surnom : les JailBlazers (Jail veut dire prison ndlr). Et même si ce groupe n’en loupait pas une, Bonzi Wells est persuadé qu’il avait le soutien des fans de Portland.

« Les gens pensaient que la communauté était dure avec nous, mais c’était faux. Elle nous adorait. » Bonzi Wells.

Il y a une raison à ça : les joueurs se donnaient à fond sur le terrain, et étaient plutôt performants. Leur côté têtes brûlées en faisait une équipe difficile à affronter, puisque toujours le couteau entre les dents.  Ce qui les a amenés à affronter les Lakers en finale de conférence en 2000.

Damon Stoudamire : Quand les playoffs arrivaient, on n’aimait pas l’équipe adverse. Ce n’est pas pareil maintenant, et ce n’est pas grave je ne leur en veux pas. Mais à cette époque, on jouait les Lakers. Ils ne nous aimaient pas, et on leur rendait bien.

Rasheed Wallace : À ça non ! Et ça faisait de meilleurs matchs.

Bonzi Wells : On les détestait !

Damon Stoudamire : Mais il y avait du respect entre nous.

Ils ont même donné du fil à retordre aux Californiens, puisqu’il a fallu sept matchs à l’armada de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant pour se débarrasser des joueurs de l’Oregon. Ce qui laisse un gout d’inachevé à cette équipe, puisque Damon Stoudamire et Bonzi Wells sont persuadés que ce groupe aurait pu aller loin, très loin, si le front office n’avait pas décidé de le démanteler.

Bonzi Wells : « Je réfléchis à l’équipe qu’on avait, et ce genre de choses, le titre qu’on a laissé sur la table. À quel point on aurait été fort si on avait gardé ce groupe ensemble ? Damon, tu es un des pionniers de cette équipe avec Rasheed, de ces JailBlazers comme ils nous appelaient. Pourquoi tu penses qu’on n’a pas gagné de titre ?

Damon Stoudamire : « C’est dingue, mais avec du recul, 20 ans après… On ne peut plus revenir en arrière, mais je pense qu’à l’époque…. Déjà, on ne savait pas finir les matchs. Vraiment. On était toujours là en fin de rencontre, mais on n’arrivait pas à les gagner. À l’époque, on ne savait pas comment faire dans les dernières minutes, ni ce qu’on voulait faire. On aurait pu finir par trouver des solutions, mais ils ne nous ont pas gardés ensemble assez longtemps. On avait le groupe qu’il fallait. Les gens oublient souvent qu’on sort le Jazz en 1999, qui restait sur deux Finals consécutives. On avait 25 ans, je crois que j’avais 25 ans quand on les a battus, peut-être 24. Peu importe au final, on les a éliminés. Ensuite, on perd contre San Antonio en finale de conférence. OK, tant pis. On revient avec la même équipe et boom, en août les dirigeants montent un trade pour récupérer Scottie Pippen. On avait à la base récupéré Steve Smith, mais on se retrouve avec Pippen. Ensuite on a traversé tout ça, et on s’est retrouvé au Game 7 contre les Lakers en 2000. On a perdu, et ils ont brisé ce groupe… Je ne charge personne, parce qu’on a récupéré des bons joueurs en retour, mais on s’est débarrassé de Brian Grant et Jermaine O’Neal. Le plus fou, c’est que Jermaine O’Neal est devenu un super joueur (six fois All-Star, meilleure progression en 2001/2002 ndlr), mais à Portland, c’était le gamin (3,9 points de moyenne en 211 rencontres ndlr). Quand il est allé à Indiana et qu’il a tout détruit, c’était devenu Jermaine O’Neal. Mais le truc, c’est qu’il n’a jamais voulu partir. Il adorait Portland, et je ne peux pas comprendre qu’il ait été échangé. »

En échange d’O’Neal, les Blazers ont récupéré Dale Davis. Un solide intérieur de 30 ans à l’époque, qui venait de sortir une saison en 10 points et 9,9 rebonds, qui lui a permis d’être All-Star. Un joueur qui pourrait à priori plus apporter qu’O’Neal, mais ça n’a pas suffi pour consoler Stoudemire.

« On le laisse partir, et quand il a pris son avion, je me suis dit que c’était de lui qu’on avait besoin. » Damon Stoudamire.

Au final, les Blazers ne feront jamais aussi bien que lors de cette saison 1999/2000. Ils perdent les trois saisons suivantes au premier tour, dont deux fois contre les Lakers en trois matchs secs. De quoi laisser beaucoup de regrets à Stoudamire.

« On a perdu en sept matchs contre les futurs champions. Il fallait garder cette équipe et revenir, voir ce qui aller se passer. Ce n’est pas la voie qui a été prise, cette équipe a été mise en morceaux. C’est dur… » Damon Stoudamire.

Assez ironiquement, si les résultats n’ont plus vraiment été au rendez-vous, la présence de Zach Randolph, loin d’être irréprochable dans sa jeunesse ou encore de Darius Myles dans l’effectif les années suivantes ont continué à donner aux Blazers une réputation sulfureuse et il a fallu quelques années pour que leur surnom de JailBlazers disparaisse.

Via Yahoo Sports.

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