Jusuf Nurkic : « Une passe décisive rend deux personnes heureuses »
Avant de se blesser, Jusuf Nurkic était très important dans le jeu offensif de Portland. La balle passait souvent par le pivot au poste haut, qui s’appliquait à faire la bonne passe, sans être attiré par le panier. Une mentalité qu’il a construite très jeune, vers ses 12 ans.
« En Bosnie, ils disent qu’une passe décisive rend deux personnes heureuses, j’ai grandi comme ça. C’est ce qu’on nous apprend. Je pense que c’est pour ça qu’on fait plus de passes : plus il y a de personnes différentes qui touchent la balle, plus il y a de personnes heureuses. » Jusuf Nurkic.
Depuis, Nurkic a mis un point d’honneur à devenir un joueur d’équipe.
« En Bosnie, et dans toute la région des Balkans, j’ai l’impression qu’on nous apprend plus à jouer en équipe. » Jusuf Nurkic.
Ce qui lui a permis de s’imposer en NBA. Avec ses 2m13 et ses 127 kilos, il n’hésite évidemment pas à utiliser sa puissance pour se frayer un chemin jusqu’au cercle, mais sa précision lors de ses passes le rendent unique.
« Son talent là-dedans est évident. Et dans ces deux premiers entrainements depuis la reprise, ça se remarque. » Terry Stotts, le coach des Blazers.
« On n’a personne capable de marquer 50 points en Europe. On ne prend pas non plus autant de tirs. Même aujourd’hui en Euroleague, vous avez 10/15 tirs par rencontre max. Et à une époque, c’était cinq ou six. » Jusuf Nurkic.
Pourtant, il a fallu que Nurkic quitte les Nuggets et l’ombre de Nikola Jokic pour que les observateurs se rendent compte de son talent. Par contre, ça n’a pas pris longtemps une fois le pivot loin des Rocheuses. Pour Stotts, un seul match.
« Cette première rencontre à Utah, je pense que tout le monde a vu ce qu’il pouvait apporter à l’équipe avec ses passes. Les joueurs coupent plus vite s’ils savent qu’ils ont une chance d’avoir la balle, et lui et Damian Lillard ont développé une belle synergie ensemble. Jusuf lit très bien le jeu, mais les autres joueurs comprennent aussi comment se mettre en position pour recevoir ses passes. » Terry Stotts.
D’ailleurs, sa blessure en fin de saison dernière a fait mal aux Blazers. Son remplaçant Hassan Whiteside n’est clairement pas aussi bon que lui dans ce domaine (et c’est un euphémisme…), ce qui fait que la franchise de l’Oregon est l’équipe qui réussissait le moins de passes décisives cette saison, signe d’un jeu de passes atrophié.Même Carmelo Anthony, qui n’a pas beaucoup vu son coéquipier à l’heure, a déjà compris ce qu’il allait apporter.
« Quand vous avez un gars capable de contrôler l’attaque de temps en temps et d’enlever la balle des mains de Dame et de CJ McCollum, même des miennes en fait, c’est bien. Surtout si c’est un intérieur. Un intérieur qui peut faire tout ça donne des options supplémentaires. » Carmelo Anthony.
Le pivot de 25 ans, qui tourne en carrière à 11,6 points, 8 rebonds et 1,9 passe décisive par rencontre, pourrait partager sa raquette avec Whiteside dans la bulle, mais devrait retrouver sa place de titulaire.