Le discours émouvant de Robert Horry : « J’ai déjà perdu un enfant, je ne veux pas en perdre un autre »
Sur le plateau de SportsNets, Robert Horry a réagi à la décision des équipes hier soir de ne pas disputer les rencontres, mouvement lancé par les Bucks, qui en appellent à ce que les choses changent enfin. Très ému il a évoqué la vidéo de Jacob Blake et la discussion qu’il avait eue avec un de ses fils, Christian
« J’étais assis-là et j’ai commencé à pleurer. Puis ma femme est arrivée et elle m’a dit : est-ce que tu pleures parce que tu as eu 50 ans aujourd’hui ?’ J’ai commencé à rigoler en lui disant que ce n’était pas ça. Je lui ai dit ‘est-ce que tu as vu cette vidéo de ce gars qui se fait tirer dessus ?’
Quand j’ai vu la vidéo au début de je me suis dit ‘peut-être qu’ils vont le taser.’ Parce que c’est ce qu’ils font aux blancs. Ils les tasent. Et je n’avais pas le son, et Christian (son fils) est entré dans la pièce et m’a dit : ‘Non, papa, ils lui ont tiré dessus.’ J’ai remis la vidéo et là j’étais là : ‘Wow’. Ils lui ont tiré dessus à 7 reprises dans le dos.
Puis j’ai eu cette discussion avec Christian et il disait : ‘C’est mal, c’est mal.’ Je lui ai répondu : ‘Ca va bien plus loin que ça. C’est carrément malveillant.’ Et ce n’est pas facile de dire à votre fils de 14 ans que je suis inquiet pour lui quand il passe cette porte. J’ai un fils de 21 ans et je m’inquiète pour lui. Parce que les hommes noirs sont presque une espèce menacée. Ces flics les tuent juste car ils ont le sentiment qu’ils ont ce droit lorsqu’ils n’ont pas de caméra sur eux.
Et je dis à mes enfants tout le temps : ‘Mec, je me fiche de ce qui se passe parce qu’au bout du compte je veux que tu reviennes à la maison. Si tu dois t’allonger à terre et qu’ils te frappent, au moins tu iras à l’hôpital et tu pourras ensuite rentrer à la maison. Peu importe ce qu’ils te disent, prends sur toi pour ne pas laisser sortir cette rage contre ce flic. Parce qu’il a un pistolet. Il peut te tuer. Et je ne veux pas qu’il te tue, parce que s’il te tue, je vais le tuer.’ Et je sais que c’est mal de dire ça, mais je suis du genre Samuel L. Jackson dans ‘A Time To Kill’ (‘Le Droit de tuer ?’ en Français) et j’ai le sentiment que c’est ce qui arrivera avec moi. Et je lui ai dit que je ne voulais pas que cela arrive. J’ai déjà perdu un enfant (sa fille Ashlyn est décédée à l’âge de 17 ans en 2011 d’une maladie génétique rare), je ne veux pas en perdre un autre. Et je ne pense pas que les gens comprennent, surtout les blancs, à quel point c’est difficile pour les noirs de regarder ça. » Robert Horry
I know so many black fathers who feel exactly like Robert Horry
— Jemele Hill (@jemelehill) August 27, 2020