Lloyd Pierce : « Mon boulot, ce n’est pas d’être leur meilleur pote »
Nommé coach des Hawks au début de la saison 2018/2019, Lloyd Pierce s’est fait virer il y a quelques jours. Les raisons ? Des résultats loin des attentes (16 victoires et 20 défaites), mais aussi pas mal de membres du vestiaire qui ne l’appréciaient guerre, et qui l’avaient lâché.
« Je pense qu’à chaque fois, et j’ai beaucoup été assistant coach, une des choses que j’ai essayé le plus de faire c’était de me concentrer le plus possible sur la progression individuelle des joueurs que je coachais. Ce n’était pas forcément basé sur le fait d’avoir une bonne relation avec les gars, je n’ai jamais voulu être ami avec qui que ce soit. Je ne voulais pas être leur meilleur ami. Ce que j’ai fait avec mon staff à Atlanta, c’est que j’ai affecté chaque assistant à des joueurs. Ils avaient un certain nombre de gars pour lesquels ils étaient principalement responsables. Ils passaient du temps à regarder des vidéos, mais ils passaient aussi du temps sur le terrain avant les matchs par exemple. C’était eux qui étaient censés avoir une super relation avec les joueurs. C’est comme ça que toutes les équipes NBA se divisent les devoirs et les responsabilités. Donc pour chacun de nos gars, et je ne veux pas pointer Trae Young (qui ne s’entendait pas avec Pierce ndlr) du doigt et en faire quelque chose d’important, mais pour tous nos gars, mon boulot c’était d’encaisser les coups, mais aussi de prendre un peu de crédit. Si une relation avec un joueur n’est pas bonne, c’est de ma faute. Si un gars joue hyper bien, je ne dis pas nécessairement que c’est grâce à moi, j’aime dire que c’est grâce à l’assistant qui travaille avec lui. DeAndre Hunter a été nommé au Rising Star Challenge. Je félicite Matt Hill, parce qu’il travaille avec DeAndre. Je ne vais pas prendre les félicitations pour moi. Je comprends qu’en tant que head coach, je dois mettre mes gars et mon staff en position de réussir. Donc les relations ne sont pas toujours géniales, elles ne le sont jamais. Je suis le gars qui doit sortir un joueur du match quand il n’en ressent pas le besoin. C’est donc compliqué d’avoir tout le temps de super relations. Je suis aussi le gars qui dit qu’il faut plus faire bouger le ballon par exemple. Ça n’aide pas à avoir de super relations, mais je dois le dire. Au début de l’année, j’ai dit à mes gars que dix d’entre eux devaient être heureux toute l’année, et cinq d’entre eux en colère contre moi, toute l’année. Je ne peux pas faire jouer 15 gars, donc il faut comprendre ça avant même de commencer la saison. Ensuite, parmi les dix qui jouent, cinq vont vouloir plus toucher la balle, et ils ne vont pas être contents avec moi, pendant que les cinq autres seront au septième ciel. Mon boulot, ce n’est pas d’être le meilleur pote de ces gars. C’est qu’ils me comprennent, me respectent, et qu’ils savent que j’ai un plan, une vision des choses et que je parvienne à les faire exécuter. Je pense que ceux qui nous ont vu jouer comprennent. Un coach adverse m’a dit qu’on était compliqué à contrer parce qu’on était organisé, il y avait des systèmes, les gars jouaient bien sur le terrain, il y avait de l’équilibre et de la polyvalence. C’était mon boulot de m’assurer que dès qu’on va sur le terrain, on est prêt, organisé, et difficile à défendre. À part ça, il faut mettre les joueurs en position pour réussir de bonnes actions, qu’ils utilisent leur talent et leur éthique de travail pour réussir. » Lloyd Pierce.
Une équipe compliquée à gérer donc, mais incapable d’afficher un bilan positif… Bon, pour sa défense, les blessures n’ont vraiment pas épargné les Hawks cette saison.
« Les gens étaient déçus pour moi par rapport aux blessures, mais je n’ai jamais cherché d’excuses. On tirait de la fierté du fait d’être un groupe qui pensait à l’équipe d’abord. J’ai essayé de faire rentrer ça dans la tête des gars, qu’ils comprennent que le prochain sur la feuille de match devait être bon. Ça nous a servi, parce qu’on a eu beaucoup de blessés. Je pense que c’est malgré tout important de maintenir la même discipline que celle que j’ai essayé de leur instiller. On ne peut pas avoir comme excuse qu’un tel ou un tel n’est pas là, je dois coacher ceux qui le sont. Je vais toujours prendre mes responsabilités, et voir les choses de cette manière. Je ne veux pas avoir l’excuse des blessures. Ça fait chier, pour être honnête, mais je ne vais pas prendre les blessures comme bouc émissaire. Reste que ça fait chier de ne pas pouvoir utiliser les gars blessés. Vous avez des idées par rapport à ce que le roster au complet vous permet de faire, mais je ne l’avais pas. Voilà les cartes qu’on m’a données, et voilà comme ça s’est terminé. Personnellement, je me demande encore comment j’aurais pu faire pour avoir de meilleurs résultats avec ce roster. Je prends la responsabilité, parce que ça va me faire progresser. Les Hawks vont être meilleurs quand tout le monde sera de retour, et c’est bien pour eux. Moi, je me demande ce que j’aurais pu mieux faire. » Lloyd Pierce.
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