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A 17 ans Victor Wembanyama casse déjà la baraque, mais elles en étaient où les stars françaises à 17 ans ?

Alors que Victor Wembanyama vient d’éblouir son monde lors du Championnat du monde U19 et lors de la dernière saison avec Nanterre, il est toujours aussi impressionnant de voir ce qu’il réalise alors qu’il n’a que 17 ans. En effet, il semble en avance sur toutes les plus grandes icônes françaises qui ont fait l’histoire du basket hexagonal. Éléments de réponse avec six profils historiques qui ont façonné la passion de la balle orange en France. Six profils examinés à l’aube de leurs 17 ans évidemment, mais aussi à 18 ou 19 ans. Avec évidemment un point sur leur saison précédente pour planter le décor de la meilleure des façons.

 

Tony Parker

PSG Racing, saison 1999/2000, Pro A.

Avant d’avoir 17 ans, Tony Parker était déjà un prospect qui semblait venu d’un autre monde. Après une première saison réussie à l’INSEP alors en Nationale 2, TP joue en Nationale 1 à 16 ans alors que le Centre Fédéral est monté d’une division. Lui qui scorait tout de même près de 15 points par match la saison précédente va totalement prendre feu au sein de la troisième division nationale. Et ce, dès la première journée. Les chiffres font tourner la tête, tout comme TP posera des problèmes à la défense d’Andrézieux, qui s’imposera tout de même ce soir-là face à une équipe à la moyenne d’âge de 16 ans. 35 points à 12/19 au tir, et même 4/7 à longue distance, 6 rebonds 3 passes décisives et 4 interceptions. S’il perd 5 ballons et que son équipe ne s’impose pas, Parker a déjà posé sa patte sur la Nationale 1.  Il terminera la saison avec 22,1 points par match, ce qui en fera le meilleur marqueur français du championnat, et 6,5 passes par match. On le rappelle, à ce moment-là TP n’a que 16 ans.

Pour sa première saison professionnelle, Tony Parker, 17 ans, est remplaçant au PSG Racing. Il est barré par Laurent Sciarra alors une des références du poste en pro A. Il finit la saison avec des moyennes de 3,9 points et 1,7 passe en 10 minutes de temps de jeu. Il dispute tout de même 23 matchs et joue les playoffs, de quoi engranger beaucoup d’expérience.

S’il explose littéralement en Pro A la saison suivante, il a bien failli ne pas rester plus longtemps sur les parquets français. En effet, suite à un Nike Hoop Summit d’enfer, conclu avec 20 pions et 7 passes, il est proche de s’engager avec Georgia Tech ou UCLA, mais choisit finalement de rester dans l’hexagone. Qui sait ce que cela aurait donné si “TP” était parti terminer son cursus directement aux États-Unis ? Jamais nous n’aurons la réponse, mais le “et si ?” vaut le détour. Cependant, c’est en Pro A que Tony rempile et les progrès sont visibles immédiatement. Il joue 33 minutes par match pour 14,7 points et 5,6 passes décisives avec plus de deux interceptions chaque fois qu’il est sur terrain alors que son équipe se qualifie pour les playoffs.

Tony Parker a lui aussi porté très tôt les couleurs de l’équipe de France. Et lui aussi l’a fait en étant surclassé. Il dispute notamment l’Euro U18 en 1999 alors qu’il n’a que 17 ans et score 11,7 points par match. La France termine pourtant dixième de la compétition. Deux ans après, en 2000, il marque 14,4 points accompagnés par 2,8 rebonds et 2,5 passes par partie. Il est même plutôt adroit, tournant aux alentours des 50% au tir. Mais le plus important c’est surtout que la France l’emporte à Zadar alors que Tony est nommé MVP de la compétition.

Cette saison sera la dernière de “TP” en France, il sera par la suite drafté par les Spurs pour vivre une carrière pleine de succès à San Antonio.

 

Evan Fournier

Nanterre 92, anciennement JSF Nanterre, saison 2009/2010, Pro B.

Comme beaucoup de pépites du basket français, Evan fournier est passé par la pépinière de l’INSEP. Deux saisons au cours desquelles il a pu grandir en tant que basketteur après avoir gagné deux titres de champion de France minimes à Charenton son club de jeunesse. Lors de sa dernière saison au centre fédéral, Fournier, malgré une adresse pas totalement fiable (39.4%), score 12,7 points accompagnés de 3 rebonds et 3,3 passes, qui laissent déjà transparaître un joueur complet.

Pour sa première saison chez les pros à 17 ans (il a joué son premier match pro quelques jours avant ses 17 ans), Evan Fournier fait ses gammes du côté de Nanterre. Dans un environnement adapté, il dispute 31 matchs pour 12,5 minutes de temps de jeu moyen. Il score 4,7 points par match et ses performances sont intéressantes. À tel point qu’il est élu meilleur jeune de Pro B cette saison-là. Spoiler il conservera son titre l’année suivante… en Pro A.

En effet, Evan quitte Nanterre pour Poitiers où il va s’épanouir alors qu’il a à peine 18 ans. Il joue un quart d’heure par match, score un peu plus de six points et se montre déjà agressif et sûr de lui. En équipe de France, Evan a déjà un rôle de patron. Il participe à l’Euro U18 que l’EDF termine à la deuxième place. Sa contribution est déjà importante puisqu’en 22 minutes sur le parquet il apporte 12,4 points par match.

Clairement, entre ses 17 et 18 ans Evan Fournier a passé un cap de maturité et engrangé une expérience conséquente. Sans grande surprise il brise le plafond de verre dès l’année suivante, devient le leader offensif de Poitiers (14 points par match) pour ensuite se présenter à la Draft. La suite est connue de tous avec, on l’espère, une breloque en plus dans l’escarcelle cet été à Tokyo et un joli contrat lors de la free agency.

 

Antoine Rigaudeau

Cholet Basket, saison 1988/1989, Nationale 1.

Lorsqu’Antoine Rigaudeau a soufflé ses dix-sept bougies, le monde professionnel faisait déjà partie de son quotidien. Lui qui a commencé en Nationale 1 à 16 ans et demi avait déjà engrangé une bonne dose d’expérience. Il ne joue certes que six petits matchs pour 1,8 point par match, mais l’essentiel est là. Avant même d’avoir eu 18 ans, Rigaudeau a déjà joué 10 matchs pros et s’est installé dans l’effectif d’une équipe historique française. Et ça tombe bien, puisque la saison de sa majorité, “Le Roi” explose littéralement.

Il joue trente-trois matchs, passe quasiment vingt-cinq minutes sur le parquet à chaque rencontre pour 11,5 points à plus de 50% au shoot. Avec 4,6 passes décisives et 2,4 rebonds pour accompagner le tout, Antoine Rigaudeau s’impose comme une future star du Championnat de France, a minima. L’histoire montrera que ces prémices n’avaient rien d’éphémères et Rigaudeau ira exporter son talent en Italie (après un passage à Pau-Orthez), à Bologne où il remportera notamment deux fois l’Euroleague avant de tenter sa chance en NBA à Dallas, sans succès.

 

Joakim Noah

Poly Prep Country Day School, saison 2002/2003, Etat du New Jersey.

À 17 ans, Joakim Noah est en pleine formation aux États-Unis. À une différence près, personne ne parle encore de lui comme un futur grand joueur. Pourtant s’il y a bien quelque chose qui le démarque des autres, c’est sa détermination sans faille et sa confiance en lui. Alors ramasseur de balles au ABCD camp en 2000, à 15 ans donc, il confie au journaliste Pascal Giberné que bientôt il sera acteur de ce camp. Depuis cet âge-là, Noah se développe au sein de la Poly Prep. Il joue contre des adversaires qui n’ont aucune chance face à sa taille et malgré des performances monstrueuses l’opposition semble trop faible pour en tirer quoi que ce soit. Alors Noah y croit encore et en 2003, l’année de ses 18 ans, il est invité au ABCD camp.

Et c’est la révélation de l’événement. Il domine des joueurs comme Andrew Blatche et surtout Dwight Howard. Il montre une panoplie très large, il shootait à trois points (!) et se montre très dominant en défense. En 6 matchs lors de ce tournoi, il score 14,3 points, gratte 10 rebonds et 3,5 contres par match. Il est sélectionné pour le match entre les meilleurs du camp. Clairement, il a l’étoffe d’un grand joueur et tous les scouts NCAA rêvent maintenant de lui.

À l’intersaison de cette même de cette même année 2003, Noah intègre une nouvelle équipe pour jouer au sein de la Lawrenceville School, pour sa dernière saison avec d’intégrer, cela ne fait à ce moment-là plus aucun doute, la NCAA. Avec des moyennes de 24 points et 12 rebonds, Noah domine aussi lors de la saison 2003/2004. Son grand rival de l’époque est la St.Benedict’s Prep menée par un joueur bien connu du circuit NBA, J.R Smith. Et à chaque fois qu’ils s’affrontent, Noah l’emporte, notamment en finale du championnat du New Jersey. En deux ans, de ses 17 à ses 19 ans, Noah s’ inscrit dans le circuit des recruteurs de façon exponentielle pour finalement intégrer Florida, où il remportera deux titres NCAA consécutifs avant de s’envoler pour la NBA pour une carrière somme toute hors du commun.

 

Boris Diaw

Centre Fédéral, Saison 1999/2000, Nationale 1.

Alors qu’il n’a que 17 ans, Boris Diaw joue au sein du centre fédéral en Nationale 1. Opposé, comme le veut la tradition, à des adultes en pleine force de l’âge, Boris Diaw souffre avec les autres, mais s’impose comme un élément essentiel de la rotation. À l’image de sa carrière, il manque déjà d’attaquer le panier à de nombreuses reprises. Pourtant son altruisme et son intelligence dans la moitié de terrain adverse en font un joueur à part déjà essentiel.

En 2000, Babac enchaîne deux campagnes avec les équipes françaises de jeunes. Il est d’abord champion d’Europe aux côtés de son pote Tony Parker à Zadar. Dans cette compétition, Boris se montre assez discret niveau statistique, mais est un membre essentiel de l’équipe, jouant 27,3 minutes par matchs où il produit 6,8 points et 1,8 passe pour aller chercher 4 rebonds. Il dispute cette même année, l’Euro U20. Il score même un peu plus avec 7,5 points par match, mais cette fois-ci, la France termine huitième.

Pour ses 18 ans, Babac s’envole vers la Pro A et Pau-Orthez, où il rejoint notamment les tout jeunes frères Piétrus, et s’impose rapidement dans la rotation pour jouer près de 15 minutes par match. Boris Diaw est déjà un couteau suisse qui fait un peu de tout sur le terrain. En France Babac gagne partout. Il est deux fois champion de France et perd une finale, rafle deux coupes de France ainsi qu’une semaine des As. Il est même élu MVP français du championnat en 2003, un an après avoir été élu meilleur espoir. Et après ces trois saisons couronnées de succès, l’actuel « happiness manager” de l’équipe de France s’envolera pour les États-Unis et la NBA où il récoltera une bague, un titre de Sixth Man of the Year et des louanges pour quelques années encore.

 

Rudy Gobert

Cholet Basket U21, Saison 2009/2010, Championnat de France espoirs.

À 17 ans, Rudy Gobert n’est pas encore un basketteur totalement accompli. Certes il vient d’arriver aux espoirs de Cholet, mais il débarque des cadets région en y ayant joué ailier. Une information étonnante, mais qui s’explique par le manque de puissance et de mobilité de Rudy sous le panier. La raquette est encore bien loin d’être sa chasse gardée.

Pour sa première année au sein des espoirs de Cholet, il joue une dizaine de minutes par match pour un apport statistique moindre. Pourtant Rudy apprend, prêt à sortir du bois lorsque l’on va le solliciter. Pour cela, il doit prendre en masse musculaire et adapter son jeu, alors qu’il a intégré les raquettes tardivement.

Pour sa deuxième saison avec les espoirs de Cholet, Rudy est un joueur totalement différent qui arrive à dominer sous le panier. Sa progression est fulgurante. Il joue trois fois plus de matchs ( 29 contre 10) et voit son temps de jeu passer de 11 minutes à 33 minutes chaque jour de match. Il plante près de 15 points par match, prend 10,3 rebonds et réalise 2,3 contres. Rudy Gobert pose alors les prémices du joueur qu’il est aujourd’hui. Il joue même son premier match en pro au cours duquel il passe 13 minutes sur le parquet pour 6 points et 5 rebonds.

Cette même saison avait d’ailleurs très bien débuté puisqu’en juillet 2010, il vient d’avoir 18 ans, il participe à l’Euro U18 avec l’équipe de France. Sa contribution est essentielle et on peut aisément apercevoir les progrès du jeune Rudy. Présent au rebond et dissuasif sous le cercle, il est un point d’ancrage nécessaire à la raquette française. Proche du double double de moyenne, 9,2 points et 9 rebonds, il produit beaucoup avec un temps de jeu de 25 minutes par match. Cette campagne européenne n’est sûrement pas étrangère à la très belle deuxième saison espoir de Gobert.

Par la suite, la progression de Rudy est linéaire et doit beaucoup à son travail. Grâce à une abnégation sans faille et un mental de fer malgré les très nombreuses critiques à son égard Rudy a déjà collectionné trois titres de meilleur défenseur NBA et s’est imposé comme l’un des visages de sa franchise du Jazz qui vient de terminer premier de la dernière saison régulière.

 

Si certains des joueurs ci-dessus jouaient déjà en pro à l’âge de Victor Wembanyama, aucun, à l’exception peut-être de Tony Parker, ne semble avoir dégagé la même impression de domination aussi tôt. La plupart ont en effet passé un cap majeur au moment de leur 18 ans, voire 19 ans quand Wembanyama a déjà explosé au niveau national. Rappelons d’ailleurs que celui qui rejoindra l’ASVEL l’année prochaine n’a eu 17 ans qu’en 2021 et qu’il a donc commencé cette saison à 16 ans. Et alors qu’il a déjà joué quelques matchs d’Eurocup avec Nanterre (il y a fait son premier match pro à 15 ans), il nous tarde déjà de le voir évoluer en Euroleague, confronté aux plus grandes stars du continent.

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