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Dans les coulisses de la création du calendrier NBA

Tom Carelli et Evan Wash sont deux hommes en mission. A la tête de leur équipe, Carelli, senior VP, chargé des jours de matchs et spécialisé dans la disponibilité des salles et la programmation TV, et Wash executive VP, chargé de la stratégie basket et spécialisé dans l’analyse des calendriers, des voyages et des back-to-back, ont pour objectif de caler les 1 230 matchs de la saison NBA en 174 jours. Le tout en s’ajustant à toute une quantité d’éléments à prendre en compte. Mais pour cela, un ordinateur est évidemment nécessaire.

 » Heureusement, nous sommes aidés par cet ordinateur, un ordinateur très puissant qui nous révèle des millions de possibilités. Ça ne nous montre que ce qui matche le mieux avec les objectifs que l’on a rentré dans l’ordinateur. C’est la première ébauche et ensuite nous travaillons en fonction de cela. C’est probablement un processus de deux semaines entre le moment où l’on voit le premier calendrier et celui où nous le sortons.  Entre temps, on le revoit, on le corrige, les équipes nous font des commentaires, il faut faire des changements pour la disponibilité des salles, etc. Je pense que ça représente, je ne sais pas, 20, 25 ébauches. » Evan Wasch

Un ordinateur que certains employés sont chargés de surveiller pour pouvoir changer certaines variables pour le rendre plus cohérent et plus réalisable. Ainsi, certains brouillons ne tiennent pas la route très longtemps.

 » Parfois, on ne regarde les brouillons que quelques minutes. Vous pouvez le regarder et vous dire que vous ne pouvez pas avoir tel match des Clippers à Boston à ce moment-là, donc on doit le corriger. Et l’on va faire des ajustements et en éditer un nouveau. Nous passons plus de temps sur certains que sur d’autres. » Evan Wash

L’une des grandes inconnues du calendrier NBA chaque saison et pour chaque équipe concerne les back-to-back. Plus leur nombre est élevé, plus les séquences à temps de récupération réduits seront nombreuses. Et si la ligue travaille depuis de longues années à les réduire, la moyenne par équipe cette année étant 13,5 avec toutes les équipes étant comprises entre 12 et 15, elle ne pourra pas les supprimer définitivement. Ou alors au prix de lourds sacrifices pour les équipes.

 » Nous jouons 82 matchs par saison. Quand vous prenez en compte les six jours du All-Star Break, Noël, Thanksgiving, etc., c’est grossièrement, 170 jours. Un petit moins que ça. Donc les équipes jouent en moyenne tous les deux jours. Ce qui veut dire que vous pourriez avoir un calendrier avec très peu, voire pas du tout de back-to-back, mais vous joueriez tous les deux jours et vous n’auriez jamais un moment dans la saison où vous pourriez avec deux jours de repos entre les matchs. Vous n’auriez jamais trois jours de repos entre les matchs. Et par la même occasion, cela serait incroyablement difficile à cause de la disponibilité des salles. » Evan Wasch

Malheureusement, cette option présente d’immenses inconvénients, qui limite le nombre de jours consécutifs de repos à un seul, souvent fait pour les longs trajets, mais qui empêche surtout les équipes de disposer de plages calendaires pour mettre en place de vrais entraînements. Alors que la NBA veille à noter les enchaînements de chaque équipe pour garder une forme d’équité physique, elle utilise aussi des codes couleur pour noter ses back-to-back. Du vert, du jaune ou du rouge en fonction de la faisabilité de l’enchaînement. En prenant en compte les temps de trajet, les décalages horaires, la localisation des aéroports et des hôtels, la ligue peut ainsi savoir quels back-to-back sont réalisables et lesquels doivent être empêchés.

L’intérêt est aussi de regrouper les matchs en déplacement ensemble, qu’il concerne la conférence opposée ou la sienne. L’idée est de créer des blocs de 4,5 ou 6 dans des zones rapprochées pour n’avoir qu’un seul vrai long trajet à chaque fois. L’apparition des mini-séries au sein de la saison régulière la saison dernière avait permis aux équipes de ne pas trop de se déplacer malgré des enchaînements de matchs loin de leur base. Autre nouveauté de l’année dernière, mais qui va disparaître, la publication du calendrier en deux temps au cours de l’année. La raison, avec le retour du public dans les salles, les concerts ou autres spectacles reprennent aussi et les équipes ont besoin de connaître les dates où leur salle est vide le plus vite possible, pour pouvoir programmer d’autres événements.

Modifié par la pandémie l’année dernière, le calendrier retrouve son schéma d’organisation classique. Chaque équipe affrontera 4 fois chaque membre de sa division, 2 fois chaque membre de la conférence adverse. Pour les 10 équipes restantes et donc de la même division, 6 seront affrontées 4 fois et 4 seront affrontées 3 fois. Ce différentiel d’un match étant assuré par une matrice qui propose un roulement sur 5 ans qui permet de fonctionner par cycle pour jouer contre ces équipes intra-conférence. Un système, inspiré de celui utilisé en NFL, mais pour 17 matchs. D’ailleurs avec l’allongement du calendrier de la ligue de football américain, le Super Bowl aura lieu plus tard, décalant aussi le All-Star Game qui aura lieu dans la deuxième moitié de février. Alors qu’il y aura déjà eu 18 semaines de jouées sur 25 au moment du All-Star Game et donc un peu moins de 60 matchs joués pour la plupart des équipes. Et si certaines dates pourraient être amenées à changer dans le futur à ce propos, Wasch a au moins une certitude.

 » Je pense que c’est facile de dire avec certitude que l’on ne fera pas le All-Star Game sur le même weekend que le SuperBowl. » Evan Wasch

La NBA doit aussi s’adapter à la programmation télé et aux audiences. Auparavant journée des grosses affiches, le jeudi va laisser une bonne part au mardi dorénavant. En effet, la ligue doit s’adapter à la NFL qui propose depuis 2012 une soirée le jeudi. L’intérêt étant de ne pas faire baisser les audiences, la NBA tente l’expérience des belles affiches le mardi. Des belles affiches qui se multiplient par ailleurs. Cette année, 15 équipes, soit la moitié de la ligue, sont programmées pour au moins 10 matchs en antenne nationale. Un chiffre conséquent, rendu possible par le niveau général en NBA, où de plus en plus d’équipes attirent l’œil.

 » Nous avons probablement plus d’équipes signifiantes, je dirai, à mettre en antenne nationale que nous n’en avions depuis que je fais cela. Nous avons beaucoup d’équipes qui vont être excitantes, qui vont être des équipes que les gens veulent regarder, des joueurs que les gens veulent voir. Une équipe comme Atlanta et une équipe comme Phoenix par exemple, qui ont eu du succès l’année dernière, n’auraient sûrement pas été dans les équipes en antenne nationale avant cela. Mais maintenant, elles vont jouer des matchs à Noël, être dans beaucoup de gros matchs et jouer en antenne nationale. » Tom Carelli

Beaucoup de facteurs à prendre en compte tout au long de processus de création du calendrier qui ne serait possible sans la coopération des équipes, des salles et de la ligue comme le concède Carelli qui remercie les protagonistes de leur coopération.

Via The Athletic

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