Infos NBALos Angeles Lakers - NBA

Le jour où Kobe Bryant a frappé son coéquipier Samaki Walker… pour 100$

Comme Kevin Love ou Steve Kerr l’ont rappelé ces derniers jours suite à l’altercation entre Draymond Green et Jordan Poole à l’entraînement des Warriors – durant lequel le premier a envoyé une violente droite au second, il n’est pas rare en NBA de voir des coéquipiers en venir aux mains, loin des caméras (ou pas quand fuite il y a comme ça a été le cas à Golden State).

Il y a 2 ans, le journaliste Jeff Pearlman racontait comme Kobe Bryant avait pété un câble et envoyé une droite à Samaki Walker le 20 février 2002. L’histoire se déroule à Cleveland. En fin de shootaround à la Gund Arena, le traditionnel concours de shoots du milieu de terrain. Walker, Kobe, Robert Horry, Rick Fox, Brian Shaw, Derek Fisher et Shaquille O’Neal entre autres participent. Le vainqueur repart avec 100$ de la poche de chacun de ses coéquipiers, soit 1200$.

Ce jour-là, c’est Kobe qui s’impose. Et qui vient réclamer son dû.

« Donnez-moi mon fric, donnez-moi mon putain de fric ! » lance-t-il à ses coéquipiers

La main tendue, il collecte ses billets les uns après les autres. Le tour de Walker arrive.

« – Mon argent ?

– Je te le donnerai plus tard, je ne l’ai pas sur moi. »

Ok, aux Lakers à l’époque, on tolère généralement 48 heures max pour régler ce genre de dette. Avance rapide jusqu’au lendemain matin, 10 heures. Toute l’équipe embarque dans le bus qui les mène à la salle pour l’entraînement, avant le match du soir. Privilège réservé aux vétérans, O’Neal et Fox s’installent au fond du bus, derrière Jelani McCoy, un pivot remplaçant. Walker suite et s’installe à son spot habituel. Chacun a son casque sur les oreilles. C’est ensuite autour de Bryant de faire son entrée. Il marche vers Walker, abaisse la tête et réclame à nouveau son argent :

« Yo Maki, tu vas me donner mon fric ou quoi ? »

Walker fait semblant de ne pas l’entendre, alors Kobe, pour qui c’est une question de fierté et de respect et non pas d’argent, se répète, plus fort :

« Maki, où est mon putain de fric ? »

Cette fois Walker lui fait signe de partir d’un revers de la main.

« Je te donnerai ton argent, quand je l’aurai. »

Furieux, Kobe recule son poing droit et lui envoie une droite qui atterrit en plein dans son œil droit. Pendant un instant, plus personne ne bouge. Walker, qui pèse 13 kg de plus que Bryant, regarde son meilleur pote McCoy et lance :

« Attends cet enfoiré vient de me frapper ? Il vient de me frapper ?! »

McCoy acquiesce. Walker se lève, serre le poing – trouve le temps d’envoyer son baladeur CD vers la tête de Kobe (raté) – mais se retrouve vite stoppé par Jerome Crawford.

« – Va te faire foutre, bitch ! envoie Walker

– Toi va te faire foutre ! lui répond Kobe

– Tu dois le défoncer ! renchérit le Shaq en regardant Walker. Défonce-le ! »

Walker demande à Phil Jackson et faire arrêter le bus. Le Zen Master prie le chauffeur de stopper le véhicule. Le bus s’arrête, Walker s’approche de Kobe :

« Alors, tu veux régler ça ? »

Bryant l’ignore.

« C’est bien ce que je pensais. Petite salo** »

Le bus reprend sa route, et l’équipe s’entraîne sans Walker, prié par son coach de rester à part de l’équipe pour se calmer. Tout le monde rentre à l’hôtel. Dans sa tête, Walker, originaire des quartiers chauds de Columbus a déjà prévu d’aller mettre une raclée à Kobe.

« Je vais le défoncer, explique-t-il à O’Neal. Il ne restera rien de lui. »

Sauf qu’entre-temps, Walker, tranquillement installé à l’hôtel, remarque la lumière rouge de son répondeur qui clignote. Et c’est la voix d’un Kobe sanglotant, plein de remords face à son impulsivité, qui résonne dans la chambre :

« Yo Samaki… Maki, écoute, t’es mon gars… J’ai juste… Mec j’suis tellement désolé… Vraiment désolé… Je ne sais pas ce qui m’a pris. Tu es un ami man, un bon ami. Je suis tellement désolé, tellement. Vraiment juste… »

Et puis juste avant le match, Kobe s’excuse de vive voix auprès de son coéquipier.

« – Je suis vraiment désolé. C’est de ma faute.

– Écoute, c’est bon. Sérieux, ça va. Mais tu ne peux pas venir frapper un autre gars comme ça. Tu as des soucis à régler. Tu ne peux pas vivre ta vie comme ça. »

Ce soir-là, Kobe a terminé à 32 points à 13/24 et les Lakers l’ont emporté 104-97.

« Kobe était un grand joueur de basket. Aucun doute là-dessus. Mais parfois tu te demandais s’il était bien dans sa peau. S’il savait qui il était vraiment. »

via FiveThirtyEight