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Il y a 3 ans les Spurs retiraient le maillot de Tony Parker

Le 11 novembre 2019 les San Antonio Spurs honoraient Tony Parker en retirant son maillot numéro 9, qui flote désormais à l’AT&T Center à côtés de ses anciens coéquipiers Tim Duncan, Manu Ginobili et David Robinson.

L’intégralité de la cérémonie

Un grand moment précédé d’un beau discours de la part du Français, très bien entouré :

« San Antonio sera toujours la maison pour moi, c’est très important que vous le sachiez. C’est difficile de faire ce genre de discours. Il y a 3 semaines en France on m’a remis la médaille de l’Ordre, j’étais très ému et je n’y arrivais pas. Donc je me suis dit non ce soir, il faut que j’y arrive parce que j’ai beaucoup de choses à dire (rires).

D’abord, beaucoup de gens demandent pourquoi le 11 novembre ? Mais beaucoup de gens oublient que mon père est Américain, mes grands-pères, des deux côtés de ma famille, sont Américains. Et je veux apporter une reconnaissance toute spéciale à mon grand-père maternel, vétéran de la seconde guerre mondiale et décoré de la Purple Heart. Donc aujourd’hui je pense à tous les vétérans, à ma mère et à son père qui n’est plus avec nous mais qui nous regarde, je le sais.

Merci à Pop et R.C., qui m’ont aidé à faire venir ma “French Mafia” aujourd’hui. J’ai 300 invités ce soir, on a beaucoup fait la fête donc mon seul objectif ce soir Pop c’est de réussir à garder ma voix pour parler. Alors pourquoi Bruce Bowen ? Pourquoi Bruce Bowen (le public commence à siffler) ? J’aurais eu bien plus de passes si j’avais joué avec Sean Elliott (assis à côté de Bowen) déjà (rires). En France, c’était une superstar, c’était Tim Duncan, imaginez ça, 40 points par match. Avec mes frères on allait le voir jouer, mon père nous amenait car on habitait à 45 minutes. Et 5 ans après, j’étais dans le même vestiaire que toi et je me disais “oh mon dieu, je joue avec Bruce Bowen !’. Tu as été l’un de mes premiers grands frères, parce qu’à l’époque personne n’aimait les meneurs européens, surtout Timmy, vu qu’il ne me parlait pas. Donc merci d’être là big bro.

Pourquoi Boris ? Boris Diaw, man… J’arrive pas à me débarrasser de ce gars, il me suit partout ! Il n’y a pas de Tony Parker sans Boris Diaw. Il m’a toujours protégé, toujours soutenu, tu sais que je t’aime comme un frère et je suis si heureux qu’on ait traversé toutes ces années, le titre en junior, l’Euro, et ensuite tu savais que tu devais venir ici à San Antonio pour gagner un titre. Donc pour tout ça Boris je t’aime, et merci.

Chip Engelland, on en a traversé des choses. Chip est peut-être le seul coach ayant vu absolument tous mes shoots en carrière. Et on a dû bosser là-dessus hein ? Merci pour tous ces moments, ces conversations privées, tu as toujours été là pour m’aider à progresser, et ce maillot ne serait pas là-haut si tu n’avais pas été là, donc merci.

Beaucoup de gens parlent de Pop bien sûr, c’est le big boss, l’un des meilleurs coachs de l’histoire, mais le premier à m’avoir trouvé, c’est R.C. Buford. Il était en avance sur son temps. Lui et Sam Presti. Sam je sais que tu es quelque part dans la salle. Vous étiez en avance sur votre temps. Vous avez pris un risque avec moi, parce que mon premier workout avec les Spurs avait été nul. J’étais nul. Pop ne voulait pas entendre parler de Tony Parker, il voulait un autre meneur. R.C. tu as continué à parler à Pop, à lui montrer les vidéos… J’ai tellement de chance que tu m’aies permis de faire un deuxième workout et d’avoir pu te montrer que je voulais être meneur aux Spurs. Merci pour ta gentillesse, envers moi et toute ma famille, je t’aime vraiment et je te remercie du fond du cœur.

Coach Pop, j’accepte tes excuses. Non, je passe à quelqu’un d’autre, c’est mon soir ce soir. Tu es toujours le boss mais ce soir c’est moi le boss. Non, l’impact que tu as eu sur ma vie… J’ai un père incroyable, mais tu as été un second père incroyable pour moi. Tu m’as aidé à apprendre, à comprendre le jeu, tu m’as rendu meilleur. Les gens oublient qu’à l’époque il n’y avait pas de meneur européen, peut-être deux ou trois internationaux, tu m’as donné ma chance. Je me souviendrai toujours du moment où quand à 19 ans, tu m’as appelé à l’arrière de l’avion, on avait joué 4 matchs, et tu m’as dit : ‘Tony, tu seras titulaire au prochain match’. Et moi j’étais genre : ‘T’es sûr ? Tu en as parlé à Timmy, il est d’accord ?’. Merci d’avoir cru en moi Pop. Le terrain c’est une chose, mais en dehors, tu es juste incroyable. Tu m’as inspiré, j’essaie de faire la même chose avec mon équipe en France maintenant. Je te serai éternellement reconnaissant.

[…] 5-0 (David Robinson), c’est en dehors du terrain que tu as été le plus important pour moi. Il y a des hauts et des bas dans la vie, man… tu as toujours été là pour moi. Tu m’as aidé durant des moments difficiles, tu m’as appris la vie, appris à être une meilleure personne, et je t’en serai éternellement reconnaissant. Je me souviendrai toujours de nos conversations quand j’ai rencontré Axelle. Donc merci, parce qu’aujourd’hui j’ai une superbe famille et c’est aussi en grande partie grâce à toi.

Les deux derniers (Duncan et Ginobili). C’était un honneur de jouer avec vous. Vous n’avez aucune idée de l’impact que vous avez eu sur ma vie. Je peux parler de ce qu’on a fait sur le terrain mais ce que je préfère c’est qu’en dehors on parle encore, on passe encore du temps ensemble, on joue encore au tennis ensemble, on va toujours au ranch avec Timmy, où on parle toute la nuit. Par contre je dois progresser au tennis parce que je perds toujours contre Manu. Mais ce que je retiens surtout, c’est notre amitié. Je vous aime tous les deux, et nous serons ensemble pour toujours.

Je veux aussi remercier Patty Mills, George Hill, Dejounte Murray, Danny Green, Marco Belinelli, Roger Mason. Les gens me demandent comment j’arrivais aussi facilement à mettre des layups. Parce que j’avais Tiago Splitter et Fabricio Oberto qui retenaient tout le monde à côté (rires). Matt Bonner, Malik Rose… Et merci aussi à tous mes coéquipiers de France qui sont venus ce soir. Merci à vous, les fans des Spurs. Mais avant de partir, je dois parler de ma famille. Mon père, ma mère, mes frères, je vous aime, merci. Mes amis, ils sont tous ici, merci, ça a été fou. Mes enfants, merci Josh, Liam. Ma femme, Axelle, tu sais combien je t’aime, j’ai hâte de passer le reste de ma vie avec toi, merci. »

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