Jason Collins fait son « coming out »
Jason Collins est gay et devient le premier joueur en activité à déclarer son homosexualité.
Je suis un pivot NBA de 34 ans. Je suis noir. Et je suis gay.
Je n’ai pas l’ambition d’être le premier athlète gay à jouer dans un sport majeur américain, mais je suis content de lancer le débat. J’aurais préféré ne pas être le premier enfant dans la classe à lever la main et dire « je suis différent ». Si ça ne tenait qu’à moi quelqu’un l’aurait déjà fait. Personne ne l’a fait, donc je lève ma main.
Pourquoi est-ce que je fais mon coming out maintenant? Bien, j’ai commencé à y penser pendant le lockout en 2011. Je suis quelqu’un qui aime la routine. Quand la saison s’est terminée je me suis immédiatement mis au boulot pour être prêt pour le début de la saison. Mais le lockout a cassé mes habitudes et m’a forcé à me confronter à qui je suis réellement et ce que je veux réellement. Avec la saison retardée, je me suis entraîné, mais le basket me manquait.
Le premier à qui je l’ai dit c’est à ma tante Teri. Sa réaction m’a surpris ‘je sais que tu es gay depuis des années’ Depuis ce moment là j’ai été bien dans ma peau. En sa présence j’ignorais mon « bouton de censure » pour la première fois. Elle m’a soutenu. C’était un vrai soulagement. Certains d’entre nous connaissent et acceptent notre sexualité tout de suite et certains ont besoin de plus de temps pour l’accepter. Je devrais le savoir, cela m’a pris 33 ans.
Quand j’étais plus jeune je sortais avec des filles. Je me suis même engagé. Je pensais que je devais vivre d’une certaine façon. Je pensais que je devais me marier à une femme et élever nos enfants ensemble. Je continuais de me dire que le ciel était rouge, mais j’ai toujours su qu’il était bleu.
J’ai réalisé que je devais rendre ça public quand Joe Kennedy, mon ancien colocataire à Stanford m’a dit qu’il venait de marcher à la Gay Pride de Boston en 2012. Je suis rarement jaloux des autres, mais en entendant ce que Joe avait fait cela m’a rempli d’envie. J’étais fier qu’il ait participé, mais en colère qu’en tant qu’homme gay resté dans le placard, je ne puisse même pas encourager mon ami en tant que simple spectateur. Si j’avais été interrogé, j’aurais dû dire des semi-vérités. Quelle honte d’avoir à mentir à une célébration de la fierté. Je veux faire le bon choix et ne pas cacher. Je veux marcher pour la tolérance, l’acceptation et la compréhension. Je veux prendre position et dire: « Moi aussi »
Je ne l’ai pas dit à mon frère avant l’été dernier. Sa réaction à ma révélation a été radicalement différente de celle de ma tante Teri. Il était carrément stupéfait. Il ne s’en doutait pas. Voilà pour la télépathie des jumeaux… Mais le dîner ce soir-là était plein d’amour fraternel. Pour la première fois dans notre vie, il a voulu intervenir et me protéger.
Maintenant je suis free agent dans tous les sens du terme. J’ai atteint ce stade dans ma vie où je peux faire presque tout ce que je souhaite. Et ce que je veux c’est continuer de jouer au basket. J’aime toujours le basket et j’ai encore quelque chose à offrir. Maintenant mes coachs et mes coéquipiers savent. Dans le même temps je veux être sincère, authentique et vrai.
En effet, dans l’univers de la NBA, John Amaechi avait lui aussi fait son « coming out » mais une fois sa carrière terminée.
Une petite révolution dans notre sport qui pourra peut être lever certains tabous qui eux ne sont pas du tout gênants en WNBA.
Source: Sports Illustrated
Et ça fait quoi ? … Respect !