Le (presque) inconnu de la semaine: Miles Plumlee
Vous qui regardez les boxscores NBA tous les matins, vous vous êtes forcément retrouvés devant ce phénomène: des bonnes stats en face d’un nom de joueur qui vous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. « D’où il sort, celui-là? » « Il était pas à Houston? Ou à Milwaukee? » : Basket Infos vous propose, cette saison, de donner vie à ces noms, en opérant chaque semaine un gros plan sur un joueur peu connu qui s’est illustré sur les parquets. Aujourd’hui, le pivot de Phoenix Miles Plumlee.
Pourquoi on en parle?
Parce qu’au sein d’une équipe de Phoenix surprenante en ce début de saison (4 victoires- 2 défaites), Miles Plumlee est titulaire au poste 5, et aligne des stats plutôt sympas: 18pts/15rbds contre Portland, 13/13 contre Utah, et 18/11 cette nuit contre Denver! Auteur également de 15 pts contre les Spurs, Plumlee n’est passé à côté que contre OKC, où il n’a pas marqué un seul point. Sa ligne de stats après 6 matchs? 12.3 pts, 9.2 rbds, 0.3 pds, 1.8 cts, à 51,6 % au shoot, en 31 minutes. A part le 50% aux lancers, ça a plutôt belle allure.
D’où vient-il?
Miles Plumlee a déjà 25 ans, mais commence seulement sa deuxième saison NBA. Drafté l’an dernier par les Pacers en 26e position, il s’est construit un beau palmarès au cours de son cursus à l’université, qu’il a décidé de faire en entier (2008-2012). Originellement parti pour jouer pour Stanford University, Miles s’est en fait retrouvé dans une des équipes mythiques de la NCAA, Duke, pour pouvoir jouer avec son frère Mason (drafté par les Nets en juin) à partir de 2009. Sa première saison est celle de l’apprentissage, avec seulement deux titularisations et des moyennes de 1.8 pts et 1.4 rbds. Rejoint par son frère Mason, Miles alterne en 2009-2010 entre la place de titulaire et le rôle de leader du banc, alignant 4.9 pts et 5.2 rbds de moyenne dans une équipe où l’on trouve les futurs NBAers Nolan Smith, Kyle Singler et Lance Thomas. Rien d’extraordinaire, mais un grand bonheur à la fin de la campagne: le titre NCAA, remporté par les hommes de Coach K face à Butler.
Les Blue Devils auront beau être rejoints par Kyrie Irving en 2010, puis par Austin Rivers et le troisième Plumlee, Marshall, en 2011, le titre ne revient pas en Caroline du Nord. Miles, lui, continue à voguer entre starting five et banc, signant des stats correctes mais loin d’être inoubliables (6.6 pts, 7.1 rbds). Son profil est celui d’un solide intérieur, moins talentueux que Mason, qui s’affirme peu à peu comme un des leaders offensifs de Duke. Un rôle player, capable d’amener de l’énergie, rien de plus.
Lorsqu’Indiana décide donc de choisir Plumlee avec leur 26e choix, la surprise est totale chez les observateurs, qui se demandent pourquoi opter pour un joueur si limité, qui aurait encore été disponible avec leur choix suivant, le 36e. Les Pacers n’ont pas encore la cote qu’ils ont actuellement, mais sont déjà bien installés dans le haut de la conférence Est. Le cadeau se révèle pourtant empoisonné: dans un frontcourt embouteillé, Plumlee est loin derrière Hibbert, West, Mahinmi, Pendergraph ou Hansbrough, et son développement n’est pas la priorité de Frank Vogel. Résultat: 14 petits bouts de matchs joués et un total de 55 minutes passées sur le parquet, pour des stats anémiques: 0.9 pts et 1.8 rbds, à 23,8 %… Plumlee passe une bonne partie de l’année en D-League (pour des moyennes de 11.2 pts et 10.2 rbds) , et voit sa carrière NBA démarrer d’un bien mauvais pied.
Comment en est-il arrivé là?
Le tournant dans la carrière de l’ex-Blue Devil date du 27 juillet 2013. A la recherche d’un back-up de qualité pour David West, les Pacers envoient un tour de draft, Gerald Green et… Miles Plumlee à Phoenix afin de récupérer Luis Scola. Plumlee se retrouve donc dans une équipe en totale reconstruction, qui, malgré l’arrivée d’Eric Bledsoe, ne semble viser que le first pick à la draft. Peu importe pour le joueur, qui se réjouit plutôt de quitter sa voie de garage:
Je l’ai plutôt vu comme une promotion, ça me donnait une chance de jouer davantage.
Un second coup de chance a lieu juste avant le début de saison, le 25 octobre. Le nouveau GM des Suns, Ryan McDonough, lancé dans une collection de choix de draft, envoie Marcin Gortat à Washington et récupère Emeka Okafor, blessé pour une durée indéterminée. Plumlee a de la veine: plus de Gortat, Okafor sur le flanc, le rookie Len et Channing Frye en phase de reprise, le voilà propulsé dans le 5, après une présaison où il a montré de jolies choses. Pour le résultat que l’on sait, et pour le plus grand bonheur de son coach Jeff Hornacek, qui ne tarit pas d’éloges sur son big man.
Et maintenant?
En 10 jours, Miles Plumlee a fait le plus dur: il a prouvé qu’il avait le niveau pour jouer en NBA et avoir un apport intéressant. Dans l’état actuel des choses, il n’y a aucune raison qu’il quitte le 5 des Suns, a fortiori si Phoenix continue à gagner. A plus long terme, on imagine que la direction de la franchise mise plutôt sur Alex Len, choisi en 5e position de la draft en juin et au potentiel plus élevé. Plumlee va devoir continuer à progresser pour ne pas rétrograder dans la hiérarchie – d’autant que les frères Morris poussent derrière – mais au moins, il joue, et par rapport à l’an dernier, ça ne peut que le rendre heureux:
Mon seul but, c’est de faire une grande année et de continuer à progresser chaque jour. J’ai l’impression que l’on va progresser de jour en jour, et ça, c’est un sentiment génial.
Les citations sont extraites de l’article de Cody Ulm disponible sur Bright Side of the Sun.
Dans ma fantasy league il ne me restait même pas 1 million alors… Je l'ai choisi!!! La bonne pioche ^^
Joli coup ça ;)
Merci ;) après c'est aussi la chance mais il en faut ;)